Lormes | Pas de prison pour le pédocriminel reconnu coupable d’agressions sexuelles

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Pédocriminel En liberté

“Il fait du trampoline avec des enfants, fait du vélo avec son “copain” de 5 ans dans les bois…”
petite fille prostrée
Un homme de 54 ans jouait à « pouêt pouêt camion » dans sa voiture avec une adolescente de 12 ans pendant qu’il la faisait conduire. « Elle a insisté pour que je la ramène, puis elle a voulu conduire. J’ai dit non, mais elle a insisté, alors j’ai dit oui ».

Le quinquagénaire comparaissait au tribunal correctionnel de Nevers pour des faits d’agression sexuelle imposée sur une adolescente de 12 ans.

Il était accusé de lui avoir caressé les seins et les cuisses et de lui avoir fait boire de l’alcool, sur une période s’étendant du 1er janvier au 20 septembre 2020 à Lormes.

La jeune fille s’est confiée à sa sœur et lui a expliqué que le prévenu l’a pelotée dans une voiture, que ce n’était pas la première fois. Lorsque les parents l’ont appris, ils ont déposé plainte.

L’homme est un ami des parents de sa meilleure amie. L’adolescente explique aux enquêteurs qu’un jour, elle est montée en voiture avec lui et qu’ils ont joué à « pouêt pouêt camion » pendant qu’elle conduisait la voiture, sur ses genoux.

La mère de la jeune fille est aussi tombée sur des échanges Messenger. L’homme envoie à l’adolescente des vidéos à caractère sexuel, l’appelle « ma chérie ». Il lui propose d’aller se promener. Il lui demande des photos d’une de ses amies en maillot de bain.

Depuis, la jeune fille souffre d’un mal-être selon une expertise psychologique. Elle a développé un mécanisme de défense, un sentiment de honte, de culpabilité, de refoulement et a tendance à minimiser les actes dont elle est victime. Elle souffre de stress, de difficulté à dormir et un suivi psychologique est requis car son développement pourrait être impacté par cette situation.

L’homme est interpellé par les gendarmes le 29 septembre 2020. Il dit d’abord que « c’est une fille à emmerdes », puis reconnaît progressivement les faits.

« Elle a insisté pour que je la ramène, puis elle a voulu conduire. J’ai dit non, mais elle a insisté, alors j’ai dit oui ».

La présidente s’insurge :

– « Elle a 12 ans !  Et vous l’installez sur vos genoux !
– Oui j’ai fait n’importe quoi.
– C’est quoi le pouêt pouêt camion ?
– Pendant une communion, elle me pinçait en faisant pouêt pouêt. Dans la voiture, je l’ai fait à mon tour en faisant pouêt pouêt camion.
– Et ça vous semble normal ?
– C’était sous le coup de l’alcool ».

La présidente aborde un autre fait, qui se déroule dans un chemin forestier, où il lui offre une bière dans la voiture.

Il conteste :

« Elle me l’a pris des mains ! ».

Il lui a donné rendez-vous. Il la laisse reconduire, toujours sur ses genoux. Il reconnaît lors de l’audition avoir eu « les mains baladeuses », mais toujours au-dessus des vêtements. Qu’elle pouvait conduire, et lui la toucher et « que tout le monde était content ».

Mais il revient sur ses propos devant la présidente.

« Ça vous a fait plaisir ? ».

Lui :

« Pas du tout non ».

Concernant les messages envoyés, il plaide l’erreur et dit ne pas savoir se servir de Messenger. Qu’il pensait que le message était annulé à chaque fois. La présidente ne semble pas convaincue. Surtout qu’il a une autre plainte en cours de procédure. Mais il n’a jamais été condamné.

Il a lui-même été victime d’abus sexuel lorsqu’il était enfant. Une expertise psychiatrique pointe un risque moyen de récidive et recommande une injonction de soin.

À la barre, la jeune victime réitère le fait que c’est lui qui lui a donné une bière et qu’il n’a pas fait que l’effleurer. Il lui a « pressé les seins ».

Le prévenu, en quittant la barre, lâche que :

« Si elle n’était pas montée dans la voiture, rien de tout cela ne serait arrivé ».

Son avocat juge que :

« C’est inquiétant ».

« Donc à partir du moment où elle monte dans la voiture, il va obligatoirement lui toucher les seins et lui caresser les cuisses ? Il fait du trampoline avec des enfants, fait du vélo avec son “copain” de 5 ans dans les bois… À la place des parents, je serais inquiet. Il ne sait pas faire la différence entre ce qui peut être fait avec un enfant ou non ».

Il requiert 2.500 € de dommages et intérêts au titre du préjudice moral.

Le procureur, Axel Schneider, souligne que :

« Il a profité d’une situation pour assouvir ses pulsions à caractère sexuel ».

Il requiert un an de prison avec un sursis probatoire de 3 ans et l’interdiction d’entrer en contact avec la victime ou un mineur dans ses activités.

L’avocate de la défense reconnaît que les faits sont constitués, mais elle plaide des difficultés d’ordre de cognitif.

« S’il joue avec des gamins ce n’est pas à cause de ses pulsions sexuelles, mais vues ses capacités intellectuelles, il se sent plus à l’aise avec eux qu’avec des adultes ».

Le prévenu est finalement condamné à 8 mois de prison avec un sursis probatoire de 3 ans pendant lequel il devra se soigner. Il devra indemniser la victime à hauteur de 1.500 € et ne plus rentrer en contact avec elle. Il sera inscrit au fichier des auteurs d’infraction sexuelle et ne devra plus pratiquer d’activités au contact des mineurs.

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