Un humanitaire originaire de Douai soupçonné de viols sur mineurs en Asie

Par l’intermédiaire d’une association dont sa mère était la présidente, un Français, déjà condamné, aurait profité de séjours au Népal et au Cambodge pour abuser d’enfants.

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Philippe G. (coiffé d’une casquette) aurait agi sous couvert d’actions humanitaires dans des orphelinats (ci-dessus, un document de l’association Philmy Voyageurs solidaires). DR

Il se faisait appeler affectueusement Uncle (« oncle », en anglais) par les enfants qui croisaient sa route lors de ses nombreux séjours en Asie. Mais ce Français de 46 ans, déjà condamné en 2005 pour des faits d’agressions sexuelles sur de jeunes adolescents en France, a été mis en examen en décembre pour des faits de viols et de corruption de mineurs, avant d’être placé en détention provisoire.

Originaire de Douai (Nord), Philippe G., célibataire, sans emploi, est soupçonné d’avoir abusé de plusieurs enfants âgés de 7 à 13 ans, depuis 2013 et jusqu’au début de l’année 2015, au cours de multiples voyages sous couvert d’actions humanitaires dans des orphelinats au Népal et au Cambodge.

Interpellé par les enquêteurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) au domicile de sa mère, situé à Alès (Gard), Philippe G. a nié les faits reprochés. L’exploitation de son ordinateur a révélé la présence de plusieurs centaines de documents à caractère pornographique mettant en scène des mineurs.

Dénoncé à plusieurs reprises par d’autres humanitaires

Selon nos informations, Philippe G., qui se rendait en Asie par l’intermédiaire de l’association Philmy Voyageurs solidaires — dont sa mère, âgée de 82 ans, est la présidente —, a été dénoncé à plusieurs reprises par d’autres humanitaires.
Son comportement « suspect » — alors qu’il dormait dans les dortoirs en compagnie de plusieurs orphelins ou prenait des douches avec eux — avait fini par être signalé aux autorités locales.
Une enquête a été ouverte à l’été 2014 après le rapport de l’association népalaise Saathi.

Cet organisme, créé pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants au Népal, avait suivi pendant plusieurs jours le suspect dans les rues de Katmandou au contact de jeunes mendiants.

« Des photos de lui avec des enfants très jeunes avaient été prises, confie une source proche de l’affaire. Son comportement, très tactile, avait vite attiré l’attention. Il louait des chambres d’hôtel dans lesquelles il logeait avec sept ou huit enfants. Il était censé financer leurs études par le biais de parrainages venus du monde entier. Mais, au regard de son passé judiciaire, il n’aurait jamais dû se trouver ainsi au contact de ces gamins… »

Déjà condamné et inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles

La publication d’un article de presse relatant sa condamnation en France sur la page Facebook de l’association Philmy Voyageurs solidaires, au mois de novembre 2014, a accentué les soupçons à son encontre.

En 2005, Philippe G. avait été condamné à trois ans de prison dont un an avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve pendant trois ans, pour des agressions sexuelles commises sur des enfants, en 2001 et 2002, alors qu’il était sous-directeur d’une colonie de vacances en Saône-et-Loire.
À l’époque, son identité avait été enregistrée dans le Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais) et il devait communiquer son adresse deux fois par an à la justice.  ( Ndlr: une peine efficace, il ne recommencera plus … mince, il a recommencé ! )

Informé par des proches qu’une procédure judiciaire avait été lancée contre lui, Philippe G. avait disparu dans la nature au mois de février 2015 alors qu’il se trouvait toujours au Cambodge. « Sa trace a été retrouvée aux Philippines quelques semaines plus tard, confie un enquêteur. Mais il n’utilisait plus ni sa carte bancaire ni son e-mail pour prendre des nouvelles de sa mère et de son frère. Ces derniers ont reconnu l’avoir aidé dans sa cavale en lui envoyant de l’argent. »

Au cours de son audition, «Uncle Philippe» a notamment reconnu une « attirance sexuelle » pour « les jeunes garçons prépubères ou pubères ». Il a aussi expliqué consulter régulièrement un forum faisant « l’apologie de la pédophilie ».

Source: http://m.leparisien.fr/

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