Liré | Prison ferme pour celui qui violait ses neveux, sa femme était au courant…
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 24/09/2021
- 13:00
Catégories :
Mots clés :
Robert*, un habitant de Liré (Orée-d’Anjou) âgé aujourd’hui de 60 ans, aura par ailleurs interdiction d’exercer une activité bénévole ou rémunérée auprès des mineurs à sa sortie de prison. Son nom a été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui l’obligera à pointer à intervalles réguliers à la gendarmerie la plus proche de son domicile.
Josiane*, la mère des deux enfants, a elle été condamnée à un an de prison ferme et à deux autres avec sursis pour “non-dénonciation de crime”.
Elle se contentait de « gronder » son compagnon, avait résumé l’avocate générale.
Elle a été immédiatement incarcérée « au regard de la particulière gravité des faits », a justifié la présidente de la cour criminelle.
Sur le plan financier, les deux accusés devront verser 20 000 € à l’adolescente, défendue par Me Lise-Marie Michaud.
Son frère – dont la défense des intérêts était assurée par Me Emmanuel Geffroy au nom du conseil départemental, puisqu’il est encore mineur – s’est vu octroyer 18 000 €.
Enfin, le père des deux enfants – qui s’était constitué partie civile et qui était défendu par Me Mégan Lépinay – touchera pour sa part 1 € symbolique de dommages et intérêts.
Les faits – qui avaient eu lieu à Liré, mais aussi Nantes ou Le Croisic – avaient en fait été révélés par la sœur aînée des victimes, avant que celles-ci ne les confirment.
L’avocate générale avait souligné :
« Aucun d’entre vous ne doit regretter d’avoir tout raconté : sans vos confidences, encore aujourd’hui, vous seriez les victimes de Robert ».
Ces abus sexuels s’étaient produits dans un contexte familial très particulier : Robert était le frère du père de ses victimes – et donc leur oncle – et s’était mis en couple avec leur mère. Les deux enfants étaient eux-mêmes « très vulnérables » : l’aînée, décrite comme « très craintive », est d’ailleurs placée sous curatelle en raison d’une maladie génétique.
Les pénétrations sexuelles et fellations qui leur étaient imposées avaient lieu lors des week-ends où les services sociaux les autorisaient à retrouver leur mère.
Cette dernière a été décrite comme une femme « faible » par l’avocate générale : elle se « contentait de gronder » son compagnon mais n’avait jamais dénoncé ses méfaits aux gendarmes.
Robert a d’ailleurs reconnu qu’il « l’incitait le soir à se coucher plus tôt pour pouvoir abuser de ses enfants », a-t-il été dit au procès.
Josiane s’est défendue en disant « avec des sanglots un peu forcés » qu’elle était « sous l’emprise » de cet homme « autoritaire » et « directif », selon les mots de l’avocate générale, pas convaincue par cette « mauvaise stratégie ».
Elle avait donc requis deux ans de prison ferme et trois avec sursis probatoire pour cette femme originaire de Nozay et âgée aujourd’hui de 50 ans, le tout assorti d’un mandat de dépôt.
La représentante du parquet avait en revanche eu une « agréable surprise » avec son ex-compagnon – atteint d’une « débilité légère » et « égocentré » selon un expert – originaire quant à lui de La Grigonnais et jusqu’alors inconnu de la justice.
Il est capable de dire que ce qu’il a fait est mal et qu’il demande pardon.
Elle avait fait observer aux juges nantais que :
« C’est vrai qu’il parle parfois dans sa barbe, que son vocabulaire est pauvre mais il est capable de vous répondre sans difficulté. Il est capable de dire que ce qu’il a fait est mal et qu’il demande pardon. »
Elle avait requis à son encontre douze ans de réclusion criminelle et six ans de suivi socio-judiciaire.
« La pédophilie est un phénomène absolument massif : les enquêtes évaluent à 10 % le nombre de Français qui sont concernés, soit en moyenne deux enfants par classe ».
* prénoms d’emprunt
Source(s):