Vivonne | Les drôles de bisous du compagnon de la nounou

La justice vient de confirmer le maintien en détention du compagnon d’une assistante maternelle accusé de viols et agressions sexuelles sur des jeunes filles.

La liberté, il espérait la retrouver après une dizaine de jours d’incarcération. La justice vient d’en décider autrement.

Hier matin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Poitiers a confirmé la révocation du contrôle judiciaire qui pèse depuis deux ans sur un sexagénaire accusé de viols et agressions sexuelles.

Une histoire un peu particulière. Le 23 octobre 2013, Jean-Pierre Villain, qui habite avec sa compagne dans le secteur de Vivonne, se retrouve mis en examen pour des faits de nature criminelle : des viols et des agressions sexuelles dénoncées par trois jeunes filles qui portent plainte.

Deux autres cas sont évoqués dans la procédure, sans plainte à l’appui. L’une des trois accusatrices parle de faits qui se sont déroulés sur une période de dix ans entre son sixième et son seizième anniversaire.

Après son passage chez le juge d’instruction, l’homme est laissé en liberté avec un strict contrôle judiciaire qui lui impose notamment d’éviter tout contact avec des mineurs. La contrainte est pour le moins compliquée, Monsieur était le compagnon d’une assistante maternelle à domicile !

Le boomerang revient tout de suite dans la tête de Madame qui donne visiblement satisfaction aux parents : son agrément lui est retiré, elle ne peut plus accueillir d’enfants à domicile.
Elle le retrouvera quelques mois plus tard, après une procédure lancée devant la commission de recours.

Et puis, l’affaire connaît un rebondissement alors que le juge d’instruction poursuit des investigations, il est avisé que le compagnon de l’assistante maternelle rentrerait en contact avec des mineurs, en violation des obligations de son contrôle judiciaire.

Le magistrat saisit les gendarmes qui surveillent alors le mis en examen.

“ Il faisait un bisou aux enfants sur la bouche ”

Le 9 septembre, il est vu entre train d’accompagner une maman et son enfant. « Leur véhicule était en panne », explique Jean-Pierre.
Un incident qui se serait reproduit à plusieurs reprises.

Le 19 novembre dernier, le contrôle judiciaire, qui tenait depuis deux ans, saute.
Jean-Pierre Villain se retrouve en détention où il conteste fermement tout ce qui lui est reproché depuis le début d’une l’instruction qui vient tout juste de s’achever.

La confirmation de cette détention, c’est une évidence pour M^es Patricia Coutand et Marianne Penot qui défendent les parties civiles.
La première s’inquiète du comportement de cet homme vu par les parents « embrasser les enfants sur la bouche au moment de leur dire au revoir », se trouver si souvent à la maison où se trouvent des mineurs ; la seconde, relève qu’il y a chez lui « un besoin constant de contact avec des mineurs ».

L’avocat général Garraud estime que le « contrat de confiance a été rompu » et qu’il existe un trop grand risque de renouvellement des rencontres avec des mineurs pour revenir sur la révocation du contrôle judiciaire. « Quant à l’agrément de Madame, il sera redonné.
Il a été retiré car il y a eu une décision de détention et un non-respect du contrôle judiciaire. »

Cet agrément et cette présence constante d’enfants au domicile conjugal, M^e Lidwine Régné, les évacuent. « Il n’y a plus de risques, vous pouvez le placer à nouveau sous contrôle judiciaire. La mère d’une des enfants a mis fin au contrat et licencié l’assistante maternelle.

Son agrément a été suspendu et ne sera certainement pas rendu. Il a toujours respecté autant que faire se peut ce contrôle judiciaire. Il n’était jamais seul avec les enfants à domicile, il était enfermé dans son bureau pour faire les papiers pour sa mère. »

Source: http://www.lanouvellerepublique.fr/