Tarbes | 2 enfants accusent leur voisin d’avoir eu des gestes déplacés, jugement à venir

Attouchements sexuels ou «hystérie parentale» ?

Marc Centène

Le tribunal d’Auch devait juger ce jeudi un homme de 66 ans, mis en cause pour des attouchements sexuels en 2013 et 2014, à Saint-Michel. Seuls témoignages, les dires de 2 enfants, l’une de 12 ans, Clara*, l’autre de 10 ans, Marie*.

La mère de Marie, début janvier 2015, porte plainte à Tarbes. Nils*, le voisin des grands-parents, très proche de ces derniers, a eu des gestes déplacés envers l’enfant. Marie a raconté les faits en apprenant qu’on l’envoyait quelques jours chez ses grands-parents.

Lors d’un précédent séjour, cet homme, un Hollandais, l’a emmenée dans son bureau, et l’a caressée sur le ventre et dans le dos. Marie explique aussi que sa cousine, Clara, lui a parlé de caresses alors qu’elle se trouvait avec Nils dans la piscine des grands-parents, à l’été 2013. Clara, entendue par les enquêteurs, raconte que Nils jouait avec elle dans la piscine et qu’il l’avait saisie par la taille, l’a assise sur ses genoux. Qu’il lui a déjà caressé la cuisse.

Pour les psychologues, les fillettes ne sont ni menteuses, ni affabulatrices. Nils, à la barre, le reconnaît, «il est tactile». Oui, il a touché ces enfants, mais jamais il n’a dérapé. La présidente, Véronique Maurel, s’interroge :

«Comment expliquez-vous que ces enfants ont interprété vos gestes comme équivoques s’ils ne l’étaient pas ?»

Nils ne le sait pas. Il n’a pas de casier, ni en France, où il est venu passer sa retraite avec sa femme, ni en Hollande. Et les psychologues ne le voient ni comme un pervers, ni comme un criminel en puissance.

Pour l’avocate des parents, cet homme n’a pas vu les limites. Il a trompé la confiance de tous, et les dommages et intérêts de l’euro symbolique visent à le pousser à prendre conscience. Le procureur suit la même veine : Nils a abusé de la confiance des parents et des enfants, alors qu’il était devenu un proche. Les enfants ne varient jamais, n’en rajoutent pas. Il reconnaît aussi que les faits ont 5 ans, et que l’absence de condamnation antérieure joue en faveur de Nils. 6 mois avec sursis, mais pas d’obligation de soins, sont requis.

Me Mathias va se déchaîner pour défendre son client.

«Nous sommes face à une sacralisation de l’enfance infecte, lance l’avocat, on ne considère pas les faits, mais le ressenti !»

Lui, estime qu’il s’agit avant tout d’une «érotisation du récit des deux enfants», d’une sorte de compétition pour être «la plus grande». Nils n’a rien d’un prédateur. Cette affaire est «une criminalisation des marques d’affection», «une hystérie parentale», selon lui. Il y a là des guili, des jeux entre un homme en âge d’être grand-père et des petits enfants, dans le dos, sur le ventre… mais rien de sexuel. Il a plaidé la relaxe. Le délibéré sera rendu le 26 février.

Source : ladepeche

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