Arrageois | Seulement 1 an de prison pour un père incestueux récidiviste

non

Le père inflige un acte sexuel à sa fille, 25 ans après une autre agression
Condamné dans les années 1990 pour attentat à la pudeur sur une de ses filles, un sexagénaire arrageois a de nouveau été jugé par le tribunal d’Arras pour agression sexuelle sur la dernière de la fratrie, plus de 20 ans plus tard. La jeune femme éprouve toutes les peines à s’en remettre.

La jeune femme de 23 ans, livide, ne tient pas debout. Elle sanglote sur un banc, à quelques mètres du prévenu, en l’occurrence son père, qu’elle ne fréquente plus depuis près de 10 ans.

« En 28 ans de barreau, je n’ai pratiquement jamais vu une victime aussi détruite, énonce son avocate, Me Marie Fichelle. Elle a dû arrêter ses études. Elle tente d’affronter son quotidien, c’est une lutte permanente. »

Lorsqu’elle dénonce les faits, en 2015, à l’infirmière du lycée Guy-Mollet d’Arras, la victime est à peine majeure. Elle raconte que quelques années auparavant, alors qu’elle était en 5e et en 4e, son père lui a infligé des agressions sexuelles.

« Ça se passait chez lui, le week-end, quand on était seuls, dit-elle aux enquêteurs. Il m’embrassait et me léchait les seins, sans rien dire. Je ne savais pas comment réagir, j’étais pétrifiée. »

Elle soutient que 3 épisodes ont eu lieu, étalés sur plusieurs mois. L’homme, qui niait tout au départ, en reconnaît un devant le tribunal.

« Je ne sais pas ce qui m’a pris. J’ai fait une erreur monumentale. Ça a dû la troubler, la vexer. Avant ça, tout allait bien. »

Le président :

« Vous vous rendez compte ? Vous passez d’un référent qu’elle aime à un papa qui abuse d’elle. »

Le prévenu :

« Oui, oui… Je vois que ça la perturbe encore. »

Attentat à la pudeur

À l’époque, l’adolescente ne dit rien à sa mère pour la « protéger ». Cette dernière est en plein divorce.

« Je sais que tu as d’autres soucis en ce moment »,

écrit ainsi la jeune fille dans un SMS adressé à sa mère, celui où elle finit par confesser ce qui lui est arrivé.

Le père avait été condamné pour attentat à la pudeur sur une autre de ses filles dans les années 1990. Il avait écopé de 6 ans de prison. Aujourd’hui, il n’a plus aucun contact, ni avec ses 5 enfants ni avec ses petits-enfants. Il a refait sa vie avec une autre femme.

La procureure Agathe Renaudin réclame 18 mois de prison avec sursis.

« Il a préféré faire passer ses envies sexuelles avant, au mépris de la protection de sa fille. »

119, numéro d’écoute national qui traite des problèmes de l’enfance en danger, accessible 24h/24.

La peine prononcée

L’homme est condamné à 1 an de prison avec sursis probatoire durant 3 ans. Durant cette période, il doit justifier de soins et ne doit pas entrer en contact avec la victime. Il lui est définitivement interdit d’exercer une activité avec des mineurs. Il doit verser 3 000 € à sa fille au titre du préjudice moral.

Source(s):