Landes | Peine maximale pour les viols et agressions sexuelles de 10 enfants

non

Cette affaire est aussi celle de la honte, de l’échec de la protection de l’enfance
À l’issue d’un procès hors norme, un Landais de 46 ans condamné par la Cour d’Assises des mineurs des Landes à la peine maximale ; soit 20 ans de prison avec 12 ans de sûreté et le retrait de l’autorité parentale, pour des viols aggravés et agressions sexuelles commis sur 10 de ses proches

Le jury a suivi les réquisitions de l’Avocat Général ce 16 février.

Cette affaire est aussi celle de la honte et de l’échec de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) du département des Landes.

Dès 2011, des faits avaient été rapportés, mais les enfants de l’accusé lui avaient été restitués.

Il a fait appel de sa condamnation le 20 février après en avoir discuté en prison avec son avocat Me Frédéric Dutin et reste donc “présumé innocent”

Trois ans d’enquête, sept jours et demi de procès, mi-février, devant la cour d’assises des mineurs des Landes, dix avocats, dix victimes et plus de six heures de délibéré.

L’accusé étant mineur lors de l’un des crimes, le procès s’est déroulé à huis clos.

Selon nos informations, il a été particulièrement éprouvant pour les victimes, arrachant des larmes à plusieurs jurés populaires.

“Cette affaire relève d’un mécanisme sectaire”, estime M.e Frédéric Lonné, avocat au Conseil départemental, administrateur ad hoc de quatre victimes mineures. Il s’en prend aux personnes de nature faible, aux enfants mais aussi aux femmes incapables de se défendre. Tout tournait autour de lui, jusqu’à ce qu’il devienne un dieu tout-puissant, une sorte de gourou. »

Cette affaire est aussi celle de la honte, de l’échec de la protection de l’enfance.

Dès 2011, des faits avaient été rapportés, mais les enfants de l’accusé lui avaient été restitués.

« Le système n’a pas réussi à les protéger », indique une Source proche du dossier.

Cela a permis aux accusés de mettre en place un système pénal sexuel à grande échelle, avec une transversalité des actes et un contrôle total pendant des années. »

Du jamais vu avant le niveau départemental.

Les victimes qui ont témoigné à la barre sont encore marquées par la terreur qu’inspire l’accusé et le contrôle qu’il continue d’exercer.

Ils avouent « avoir toujours eu peur », précise l’avocat Dacquois.

Une seule femme lui apporte aujourd’hui un soutien indéfectible, aveugle car encore sous son emprise : sa compagne actuelle.

Celle-là même qui, en 2011, alors qu’elle avait 15 ans et alors sa belle-fille, avait porté plainte pour viol contre lui.

Un crime pour lequel le tribunal a déclaré l’accusé coupable.

Cette victime, mère de trois de ses enfants, ne s’est pas constituée partie civile.

Au cours de l’enquête et devant les juges, l’homme a nié.

Au mieux, il admettait des relations consensuelles, toujours à l’initiative des jeunes filles et ne cessait de crier au complot.

Sans jamais faire preuve d’une quelconque empathie.

Me Frédéric Dutin, entouré de tout son cabinet, a plaidé l’acquittement.

“Le tribunal a quand même acquitté mon client de deux viols requalifiés en agressions sexuelles.”

Source(s):