Saint-Berthevin | Un homme condamné pour agressions sexuelles sur son neveu

Les faits se seraient déroulés en 2003 et 2005, alors que le neveu avait 7 et 9 ans.

« Vu les détails qu’il donne, il a vécu des faits atroces », admet l’oncle de la victime.

Pour autant, il réfute être l’auteur des agressions sexuelles dénoncées par son neveu en 2017, quand les souvenirs ont refait surface.

Devenu adulte, il a décrit deux scènes nocturnes similaires : son oncle se serait glissé dans son lit, l’aurait embrassé sur la bouche avant de lui toucher le sexe et de saisir sa main pour se masturber.

Les agressions se seraient passées chez sa grand-mère à Saint-Berthevin et chez ses parents dans le Calvados.

Devant le tribunal judiciaire de Laval comme devant les enquêteurs, son oncle nie les attouchements et évoque des « chatouilles ».

L’homme de 52 ans, jugé hier au tribunal, explique qu’il est en conflit avec sa sœur, la mère de la victime.

Celle-ci voudrait lui nuire en l’envoyant au tribunal. L’expert qui a examiné le prévenu a noté chez lui une tendance à la paranoïa.

« Je n’ai jamais dormi en présence de ses enfants », assure le prévenu.

La présidente lui rappelle qu’une conversation avec sa sœur a été enregistrée.

Il y évoque des gestes de nature sexuelle. Là aussi, selon lui, son aînée l’a manipulé.

Selon son avocat, dans ce dossier, « c’est parole contre parole » alors le doute doit lui profiter. Il demande la relaxe.

Le tribunal mentionne la dernière condamnation du prévenu, datant de janvier dernier, pour agression sexuelle sur un jeune de 16 ans.

Le prévenu « ne voit pas le rapport » avec les faits qui lui sont reprochés aujourd’hui.

Dans sa jeunesse, il a lui-même subi de l’inceste de la part d’un cousin. L’avocate de la partie civile fait le parallèle avec l’agression de son neveu.

Il réfute à nouveau : « Je comprends sa souffrance, mais il y a amalgame sur la personne. »

Il insinue que le coupable pourrait être son défunt père qui a été condamné pour agression sexuelle sur ses petits-enfants.

Dans sa plaidoirie, l’avocate de la victime, aujourd’hui âgée de 27 ans, rappelle que le garçon a « grandi dans le mal-être », a fait deux tentatives de suicide.

« Il vit dans la haine, la colère, il est incapable de sortir de ça. »

Elle souhaite que son oncle soit déclaré coupable « pour qu’il puisse avancer ».

Le tribunal l’a entendue et a condamné le prévenu pour agressions sexuelles sur son neveu .

Il écope de deux ans de prison, dont un an et demi avec un sursis probatoire comportant les obligations de se soigner, de travailler, d’indemniser les parties civiles et les interdictions de contact avec la victime et d’exercice d’une activité en lien avec des mineurs pendant dix ans.

Il effectuera la partie ferme de sa peine six mois ferme à domicile avec un bracelet électronique.

Son nom est inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.