Baziège | Un employé municipal accusé d’agressions sexuelles dans une école maternelle

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Visé par quatre plaintes pour agression sexuelle sur des fillettes de 3 à 5 ans
Un employé municipal a écopé de huit mois de prison avec sursis pour des agressions sexuelles sur trois petites filles à la cantine de l’école maternelle de Baziège.

Mise à jour du 22 Avril 2022 :

L’affaire avait secoué la commune de Baziège. Un employé municipal a été accusé d’agressions sexuelles sur plusieurs fillettes, pendant le temps périscolaire, au sein de la cantine de l’école maternelle.

Les faits reprochés datent de 2021 et concernent trois petites filles, alors âgées de 3 à 4 ans. L’enquête avait mené les gendarmes de la brigade de Montgiscard vers cet homme de 50 ans, sans casier judiciaire, qui a été déféré par le Parquet de Toulouse et placé sous contrôle judiciaire.

Huit mois de prison avec sursis

Jugé le mardi 12 avril 2022 au tribunal correctionnel de Toulouse, il a écopé d’une condamnation de huit mois de prison avec un sursis, lui imposant un suivi sociojudiciaire de deux ans avec obligation de soins, l’interdiction d’exercer un métier en relation avec des mineurs et l’obligation de dédommager les victimes : 800 € pour les petites filles et 400 € pour leurs parents.

Il a également été inscrit sur le fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

Les parents « extrêmement choqués »

« Au nom des parents que je représente, je peux vous informer qu’ils ont été extrêmement choqués que de tels faits puissent se dérouler sur le temps de la cantine, sur une période de plusieurs mois, sans que personne n’ait jamais rien remarqué »,

témoigne l’une des avocates des familles, Me Agnès Dufetel-Cordier, contactée par Voix du Midi Lauragais.

« Ils ont été surpris du positionnement de l’auteur des faits, qui a reconnu tout en minimisant, mais également de l’absence de soutien et d’accompagnement de la part de la mairie, ce qui aurait été le minimum dans une petite ville comme Baziège, où presque tout le monde se connaît. »

Me Agnès Dufetel-Cordier

La réponse du maire

Joint par téléphone, le maire de Baziège, Jean-François Roussel, assure qu’il comprend parfaitement la colère des parents, mais que la mairie leur a bien apporté son soutien :

« On a fait la demande d’une mise à disposition d’un psychologue à l’Éducation nationale pour les petites filles et les parents… »

Quant aux reproches de certains parents concernant le manque d’information venant de la mairie, l’élu baziégeois explique que la municipalité avait pour consignes de ne pas communiquer tant que l’enquête était en cours, dans le respect de la présomption d’innocence.

« Il ne fait plus partie du personnel »

Le maire assure aussi que toutes les mesures ont été prises dès que l’affaire a éclaté :

« On a pris des mesures conservatrices où il [le prévenu, ndlr] était payé sans travailler. Il a été immédiatement éloigné des enfants et on a porté plainte à la gendarmerie… Depuis aujourd’hui [vendredi 22 avril, ndlr], il ne fait plus partie du personnel. »

Dans cette affaire, la mairie de Baziège s’est constituée partie civile et a été dédommagée à hauteur de l’euro symbolique, comme demandé, précise l’édile.

D’après nos informations, le prévenu n’a pas prévu de faire appel de la décision du tribunal. Le délai pour le faire expire aujourd’hui. Contactée par nos soins, l’avocate de l’accusé n’avait pas répondu à nos sollicitations ce vendredi en fin de journée.

 

Article du 5 Avril 2022 :

À tout juste quatre ans, Mélanie (1) a eu le courage de raconter son traumatisme à ses parents.

Avec ses mots, elle a notamment décrit les attouchements subis pendant plusieurs mois de la part d’un employé municipal.

Cet homme de 51 ans est visé par quatre plaintes pour agression sexuelle sur des fillettes de 3 à 5 ans.

Des faits commis dans une école maternelle de Baziège, une commune située au sud-est de Toulouse.

“Une victime a porté plainte pour des agressions survenues entre janvier 2019 et décembre 2020.

Les trois autres auraient été agressées au cours du mois de décembre 2021”, précise le parquet de Toulouse.

” Un jour de septembre 2021, alors que j’amenais ma fille à l’école maternelle, j’ai assisté à un esclandre de la part d’une maman.

Même si je ne connaissais pas la raison de cette dispute, ça a suscité ma curiosité.

C’est en discutant avec ma petite que j’ai compris”,

témoigne la mère de Mélanie.

Il suivait ses victimes dans les toilettes

À peine rentrée à la maison, la fillette est questionnée par ses parents.

Elle exprime avec son langage enfantin un mal-être profond.

” Mélanie nous a assuré qu’un homme chargé de nettoyer les assiettes à la cantine lui faisait peur.

Il l’aurait suivie plusieurs fois dans les toilettes et lui aurait touché la poitrine.

Et chaque fois qu’il agissait, il lui faisait promettre de garder le secret.

Nous étions sous le choc.

Le lendemain, elle a donné encore plus de détails”,

assure cette femme, traumatisée.

Depuis ces évènements, son enfant multiplie les angoisses.

” Elle est très perturbée mais ça doit être le cas de toutes les victimes. J’espère que l’agresseur sera condamné”.

 

Employé à la mairie depuis plus de 10 ans

À la lumière de ses révélations, une première plainte est déposée à la gendarmerie de Montgiscard.

 

Les militaires enquêtent et identifient le suspect.

Ce quinquagénaire, décrit comme fragile sur le plan psychologique, travaille pour la municipalité depuis plus de 10 ans.

Il n’a aucun antécédent judiciaire mais à Baziège certains riverains se méfient de lui depuis plusieurs années.

” Il a toujours eu un comportement marginal”,

insiste le père d’un enfant pris en charge par cette même maternelle.

Les investigations menées par les gendarmes auraient permis, par la suite, d’identifier trois autres victimes.

Elles ont toutes le même profil et décrivent un comportement similaire.

En début d’année 2022, cet homme de 51 ans est placé en garde à vue.

Le parquet a décidé de le renvoyer devant le tribunal correctionnel. Son procès est prévu le 12 avril prochain.

En attendant, la mairie s’est constituée partie civile. Elle a aussi suspendu le fonctionnaire pour l’empêcher d’entrer en contact avec d’autres enfants.

(1) prénom modifié

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