Arras | Neuf ans de prison pour des actes pédophiles sur quatre jeunes garçons

Un septuagénaire vivant seul dans un village du Sud Artois avait pris l’habitude d’attirer à son domicile des jeunes fragilisés pour abuser d’eux. Mardi, la justice l’a condamné.

Au contraire de la cour d’assises, il est très rare que le tribunal correctionnel décide d’examiner un dossier à huis clos. PHOTO D’ILLSUTRATION PASCAL BONNIERE
Au contraire de la cour d’assises, il est très rare que le tribunal correctionnel décide d’examiner un dossier à huis clos. | Photo d’illustration Pascal Bonnière

Mardi, le procès d’un septuagénaire qui a sévi pendant plusieurs années dans son village du Sud Artois s’est déroulé sans public, pour permettre à l’une des jeunes victimes de témoigner dans une ambiance un peu moins pesante. Lui et son frère, ainsi que deux autres garçons, âgés d’une douzaine d’années au moment des faits, étaient soumis, de manière répétée entre 2011 et 2014, aux désirs sexuels d’un retraité.

Divorcé, il vivait seul chez lui avec son chien, un animal de compagnie chéri et… servant accessoirement à attirer des enfants, selon ce que rapporte Me Blandine Linquercq, représentante des deux frères victimes. Les garçons étaient invités et hébergés au domicile de l’homme, contre lequel dix infractions étaient retenues.

Corruption de mineur, consultation et détention d’images à caractère pédopornographiques, soustraction de mineur aux personnes chargées de leur garde (certains étaient placés), mais aussi atteintes et agressions sexuelles… « Son emprise était terrible, rapporte Me Linquercq. Il prenait les enfants pour sa femme, pour ses amoureux. »

Il a plus parlé de son chien que des victimes

Le prévenu a reconnu des attouchements et des abus sexuels sur l’aîné, mais a contesté les autres faits. « Il a affiché un certain détachement et a parlé beaucoup de lui et de son chien, plus que des victimes. »

D’abord placé en détention lors de l’instruction, l’homme a bénéficié d’une remise en liberté sous contrôle judiciaire avec une obligation d’éloignement. Mais une fois installé dans le sud de la France, il a réussi à attirer à lui une de ses victimes, ce qui lui a valu une réincarcération.

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en prononçant une peine de neuf ans de prison, assortie de six ans de suivi sociojudiciaire, d’une interdiction d’exercer une fonction (même bénévole) auprès de mineurs et d’une inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.
Il devra en outre indemniser les victimes.

Pourquoi pas aux assises ?

Les faits de viols auraient dû valoir au prévenu un renvoi aux assises. L’affaire a été correctionnalisée « pour aller plus vite », explique Me Linquercq, et afin de « protéger les mineurs d’une procédure plus longue devant la cour d’assises ».

Source : http://www.lavoixdunord.fr/

Source(s):