Toulouse | Des mineures prostituées dans un Airbnb et un adolescent de 15 ans tué par balle

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Trois filles mineures se prostituaient à l’intérieur
Des mineurs prostituées dans un Airbnb, un ado de 15 ans tué.
Le meurtrier présumé d’un adolescent tué par balle, samedi 6 janvier 2024, a été mis en examen ce mercredi. Deux individus sont poursuivis pour modification de scène de crime

Actualisation du 12 Janvier 2024:

Ils n’appartiennent pas au même camp, mais leur destin se rejoint ce mercredi 10 janvier 2024.

Suite à la mort d’un adolescent de 15 ans tué par arme à feu, samedi à Toulouse, trois individus ont été déférés devant la justice en vue d’une mise en examen et d’une probable incarcération.

Une balle dans la tête

Il s’agit du meurtrier présumé, âgé de 17 ans.

Et deux individus soupçonnés d’avoir modifié la scène de crime pour dissimuler leur activité de proxénétisme, selon le parquet de Toulouse.

Retour sur les faits, le 6 janvier 2024, vers 14 heures, les services de secours étaient appelés par une personne qui signalait un individu blessé par arme à feu découvert dans le nord de Toulouse, cheminement Marguerite Canal.

Traces de sang et détonation

En arrivant sur place les pompiers étaient en contact avec trois personnes qui indiquaient avoir découvert la victime, mal en point, blessée par arme à feu.

Cet adolescent de 15 ans, non identifié, présentait effectivement des traces d’un tir à la tête.

Les trois témoins étaient entendus au commissariat sur les conditions de la découverte du blessé.

Concomitamment, la police était requise par des voisins pour une intervention rue Saint-Renée à Toulouse, suite à la découverte de traces de sang dans la rue et après avoir entendu une détonation.

La victime connue de la justice

À l’arrivée des policiers, deux individus sortaient de l’appartement et prenaient la fuite à leur vue.

Rattrapés, ils indiquaient qu’une personne avait été blessée par arme à feu à la tête, dans cet appartement : ils étaient placés en garde à vue.

L’enquête allait rapidement confirmer le lien entre ces deux événements.

La victime était identifiée comme étant un mineur de 15 ans, connu de la justice pour des faits de trafic de stupéfiants et violences.

Les « nettoyeurs » entrent en lice

En réalité, les deux individus interpellés, âgés de 17 et 18 ans, auraient été mandatés pour récupérer les effets personnels d’une des occupantes de l’appartement et nettoyer les lieux.

La perquisition, qui y était menée, permettait de découvrir des effets vestimentaires personnels laissant supposer l’existence d’une activité à caractère sexuel et la carte d’identité d’une mineure âgée de 16 ans, en fugue de la région PACA.

Les deux individus arrêtés sont connus de la justice pour violences, dont certaines commises sur dépositaires de l’autorité publique, trafic de stupéfiants, outrages, vols aggravés et refus d’obtempérer.

Le tireur présumé se livre

En raison de l’évolution de cette affaire, les trois personnes (deux mineurs et un majeur) ayant récupéré la victime ont été finalement placées en garde-à-vue.

Ils sont également connus de la justice pour violences aggravées, outrages, vols et recels de vols, menaces, refus d’obtempérer, détention de stupéfiants, non-respect des décisions judiciaires.

Dans l’après-midi du même jour, un individu de 17 ans se présentait comme l’auteur du coup de feu et manifestait son intention de se livrer à la police.

Il était finalement interpellé à son domicile à l’occasion d’une intervention de la police à la demande de la famille.

Une tentative d’extorsion qui dérape

L’occupante de l’appartement au moment des faits, une jeune fille mineure, y retournera, sera accueillie par les enquêteurs et sera entendue à son tour.

La victime devait décéder à l’hôpital Purpan des suites de ses blessures le 7 février dans l’après-midi.

Une autopsie a été réalisée le 9 janvier 2024 et a confirmé le décès par arme à feu.

Des déclarations des mis en cause et des témoins entendus, il apparaît que les faits s’inscrivent dans un contexte de tentative d’extorsion des fonds recueillis grâce à la prostitution de la jeune fille mineure.

Le parquet de Toulouse précise:

“Le principal mis en cause se serait rendu armé à l’appartement servant à la prostitution, pour s’emparer de l’argent provenant de ce commerce. Après être entré dans les lieux en se présentant comme un potentiel client, il aurait sorti une arme de poing. Il se serait alors confronté à la victime présente dans une pièce attenante, afin de surveiller et protéger [l’activité de] prostitution de la mineure. C’est lors de cette confrontation qu’un coup de feu aurait été tiré atteignant la victime à la tête”.

Victime agonisante déplacée

Par la suite, des proches de la victime se trouvant dans un appartement au-dessus du lieu des faits avec une autre jeune fille mineure se livrant également à la prostitution, auraient accouru.

Et, alors qu’une partie d’entre eux transportaient le corps de la victime agonisante en voiture jusqu’au lieu où elle a été prise en charge par le SDIS, deux autres étaient appelés pour récupérer les effets personnels de la mineure prostituée et nettoyer les traces et le sang.

9 interpellés, 3 mises en examen

Sur les neuf personnes interpellées, la garde-à-vue de six personnes a été levée.

Le tireur présumé et les deux mis en cause, étant intervenus pour nettoyer les lieux, ont été déférés au parquet, ce mercredi, vers midi.

Une information judiciaire a été ouverte sous les qualifications de meurtre, tentative d’extorsion commise avec une arme, participation à une association de malfaiteurs et modification de l’état des lieux d’un crime ou d’un délit.

« Leur mise en examen ainsi que leur placement en détention provisoire ont été demandés, respectivement au juge d’instruction de permanence, puis au juge des libertés et de la détention », précise le parquet.

Article du 9 Janvier 2024:

Les proxénètes livraient des jeunes filles mineures à des clients depuis plusieurs jours.

Cette maison, située entre La Roseraie et Jolimont, à Toulouse, servait de lieux de passe depuis plusieurs jours.

Les voisins du Airbnb sont sous le choc.

Près de chaque porte d’une maison coincée entre La Roseraie et Jolimont, des boîtes à clés sécurisées sont accrochées.

Elles facilitent l’arrivée autonome des utilisateurs d’Airbnb. C’est surtout un moyen pour les propriétaires de s’économiser les déplacements lors des changements de locataires.

Il y a quelques jours, c’est un groupe d’adolescents qui a récupéré les clés d’un des quatre Airbnb du pavillon entouré d’un grillage noir.

Depuis leur arrivée, certains voisins ont constaté « des va-et-vient, des gens qui patientaient devant ».

Quelques jours après, la maison a été mise sous scellé. Les jeunes hommes étaient des proxénètes. Trois filles mineures se prostituaient à l’intérieur.

Lors d’une passe, un adolescent de 17 ans a été abattu d’une balle dans la tête, samedi 6 Janvier.

Il assurait la protection des prostituées. Une fois installé dans une des chambres, un client a tenté de braquer l’une des filles.

Alerté par des cris, celui qui jouait les gros bras a fait irruption et s’est effondré une poignée de secondes plus tard.

Il sera retrouvé à quelques kilomètres de là, aux Izards, agonisant.

“Les langues se délient”

Dans cette rue décrite comme très calme par les riverains,

« personne ne se doutait de rien »

confie une habitante.

Elle lâche d’emblée:

« Je n’ai rien vu et rien entendu. Je n’avais jamais vu de filles entrer ou sortir de la maison.

Les seuls que je croisais régulièrement, c’était un couple et leur bébé. Je ne les ai pas vus depuis quelque temps.

Maintenant qu’un crime a été commis, les langues se délient. Certains de mes voisins évoquent des billets de banque retrouvés par terre… »

Ce n’est pas la première fois qu’un Airbnb se transforme en maison close.

Partout en France, les proxénètes se servent de la plateforme de location de courte durée afin d’organiser leurs activités.

Contacté, Airbnb n’a pas pu répondre. La multinationale effectue des recherches afin de savoir si le logement était bien proposé sur son site.

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