Tahiti | Laxisme judiciaire pour celui qui a agressé sexuellement un garçon de 12 ans

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“Quand tu es saoul et que tu as envie de coucher, tu couches”
photo d'un jeune garçon de type asiatique de dos
Poursuivi pour avoir commis une agression sexuelle sur un collégien de 12 ans en plein centre-ville, un homme de 30 ans a été condamné mardi en correctionnelle à trois mois de prison ferme.

Un homme de 30 ans déjà connu de la justice a été jugé mardi par le tribunal correctionnel en son absence pour une agression sexuelle commise sur un mineur de moins de 15 ans et une tentative d’agression sexuelle perpétrée sur l’une de ses collègues.

En novembre 2022, le trentenaire avait agressé un collégien de 12 ans en face de son établissement scolaire situé en plein centre-ville de Papeete.

L’individu s’était assis à côté du mineur qui était avec des copains et lui avait caressé la cuisse en lui proposant d’avoir un rapport sexuel.

Après avoir pris la fuite, l’adolescent avait tout raconté à sa mère qui avait immédiatement porté plainte au commissariat où l’enfant avait reconnu son agresseur sur une planche photographique.

Lors de l’interpellation de l’agresseur quelques jours plus tard, les policiers avaient recueilli le témoignage de l’une de ses collègues qui leur avait expliqué que l’homme lui avait mis une main aux fesses.

Placé en garde à vue, l’individu avait reconnu les faits en expliquant cependant qu’il ne se souvenait pas de tout, et qu’il les avait commis sous l’emprise de l’alcool car :

“Quand tu es saoul et que tu as envie de coucher, tu couches”.

“Tendances pédophiles”

Au terme de deux renvois, le procès de cet homme déjà condamné pour des violences s’est donc déroulé mardi matin.

Tel que l’a rappelé le président du tribunal, l’expert psychiatre qui a examiné le prévenu avait conclu que ce dernier présentait des “traits de personnalité psychopathiques” relatifs à des carences éducatives et affectives.

Malgré la présence de “troubles sexuels” et de “tendances pédophiles” chez le trentenaire, le spécialiste avait conclu qu’il ne présentait “aucune anomalie mentale” malgré un “risque de récidive important”.

Un autre spécialiste, chargé d’expertiser la victime mineure, avait quant à lui relevé que cette agression avait provoqué un “sentiment d’insécurité constant” chez l’adolescent qui avait encore, un mois après les faits, la crainte “envahissante” d’être de nouveau agressé.

Hypervigilance, cauchemars, “anxiété exacerbée” : le jeune garçon avait été profondément marqué par cette agression, croyant qu’il allait être “kidnappé et violé”.

Éléments “inquiétants”

Face à ces conclusions cliniques, le procureur de la République a insisté lors de ses réquisitions sur le “retentissement psychologique” conséquent de cette agression en rappelant que le prévenu, qui présente un “risque de récidive important”, passait à l’acte “facilement sur fond de consommation de toxiques”.

Évoquant des éléments de personnalité “inquiétants”, le représentant du ministère public a requis 24 mois de prison dont six avec sursis assortis d’un mandat d’arrêt.

L’avocate du trentenaire, Me Viviane Genot, a ensuite demandé la “clémence” du tribunal en expliquant qu’elle n’avait plus “aucun retour” de son client.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné l’intéressé à trois mois de prison ferme. Il sera désormais inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violents (Fijais).

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