Suisse | Le Conseil des Etats vote de justesse l’interdiction du commerce de photos d’enfants nus

La Chambre des cantons a accepté une motion pour interdire le commerce de photos et vidéos d’enfants nus. Actuellement, les images qui ne montrent pas de poses sexuelles ou d’organes génitaux ne sont pas considérées comme de la pédopornographie.

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ATS

Le Conseil des États a transmis de justesse mardi une motion de la conseillère nationale Natalie Rickli (UDC/ZH) pour interdire la commercialisation de photos ou de vidéos d’enfants nus.

Le vote s’est conclu par une parité (20 voix contre 20 et 1 abstention). Le président Ivo Bischofberger (PDC/AI) a tranché.

Actuellement, les images qui ne montrent pas explicitement des organes génitaux ou des enfants dans des poses sexuelles ne sont pas considérées comme de la pornographie enfantine en Suisse.

Des lacunes dans le droit pénal

Dans le cadre du démantèlement d’un réseau international de pornographie enfantine, 341 personnes ont été interpellées dans le monde. 154 personnes domiciliées en Suisse avaient commandé au total 306 films montrant des enfants nus, mais elles n’ont pas été inquiétées en raison des lacunes dans le droit pénal, soulignait Natalie Rickli dans son texte.

Le Conseil fédéral soutient la démarche

La motionnaire, soutenue par le Conseil fédéral, veut supprimer cette zone grise exploitée habilement par les pédophiles.

Elle estime important de sanctionner les personnes qui profitent de ce marché et d’offrir une meilleure assistance juridique aux victimes. Il faudra cependant veiller à ne pas criminaliser les photos destinées à des albums photos familiaux.

Une minorité de la commission, emmenée par Thomas Hefti (PLR/GL) mais aussi soutenue par des élus du camp rose-vert, a proposé en vain de ne pas entrer en matière, évoquant des problèmes de délimitation.

Elle a aussi fait valoir que de nouvelles dispositions ont été adoptées depuis le dépôt de la motion et qu’une décision du Tribunal fédéral a clarifié la situation.

Le «sexting» également concerné

Le Conseil des États n’a pas eu le temps de se prononcer sur une autre intervention: une motion de la conseillère nationale Viola Amherd (PDC/VS) visant à mieux punir la textopornographie («sexting»), soit la diffusion d’images érotiques que des personnes ont prises d’elles-mêmes et diffusées à leur insu. La commission recommande le rejet de ce texte par 7 voix contre 4.

Source : www.letemps.ch

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