Saint-Étienne | Mort d’une de ses filles et viol de l’autre, un père indigne de retour aux assises

Ce mardi, Jean-Michel B. (*) se retrouve une nouvelle fois dans le box des accusés de la Cour d’assises de la Loire. Après le procès pour privation de soins ayant entraîné la mort de sa fille aînée en 2006, il est accusé de viol et d’agression sexuelle sur son autre fille, mineure au moment des faits.

La famille vivait chichement dans cette maison située aux limites de Saint-Victor-sur-Loire et Roche-la-Molière. / Photo d’archives Jean-Louis DUBOIS

C’est sous escorte policière que Jean-Michel B., 51 ans, va prendre place dans le box des accusés de la Cour d’assises de la Loire, ce mardi.

Un nouveau procès, à huis clos, devant cette haute instance judiciaire pour cet homme, treize ans après avoir été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour privation de soins ayant entraîné la mort de sa fille, Emma*, âgée de trois ans.

Il doit faire face aux accusations de son autre fille, Jenny*, aujourd’hui âgée de 21 ans, et petite sœur d’Emma.

Elle accuse Jean-Michel B. de viol et d’agression sexuelle alors qu’elle n’était qu’une fillette.

Une enfant qui a déjà vécu l’inimaginable après le décès de sa sœur, son aînée de dix mois, en avril 2000.

Car pour cacher le décès de leur fille, les parents avaient contraint Jenny à se faire passer ponctuellement pour sa sœur Emma en classe, chez le médecin ou encore devant les assistantes sociales qui suivaient la famille.

Et ce pendant trois ans…

Jusqu’au mercredi 15 octobre 2003, date à laquelle Jean-Michel B. et sa compagne et mère des filles, se présentent au commissariat de Firminy pour signaler la disparition de la petite Emma, qu’ils disent âgée de 6  ans et demi, sur un manège de la Vogue des Noix.

Très vite, les enquêteurs appelous émettent des doutes sur l’histoire de ce couple et le place en garde à vue.

C’est lors de cette dernière qu’ils avouent que la petite Emma est morte trois ans plus tôt, en avril 2000, laissée sans soins après une chute dans l’escalier menant au grenier.

Constatant son décès le lendemain, ils avaient alors décidé de brûler le corps de l’enfant, avant de jeter les cendres dans une benne à ordures.

Cette version n’a pas empêché, à l’époque, la justice de mener de multiples recherches dans, et autour, la maison familiale pour retrouver le corps de la petite fille, dont l’examen se serait avéré crucial.

En vain.

Accusés de « privation de soins par ascendant ayant entraîné la mort », Jean-Michel B. et sa femme ont été condamnés, le 21 décembre 2006, à 18 ans de réclusion pour le père, et 20 ans pour la mère.

Deux ans plus tard, cette dernière se retrouve seule en appel.

Sa peine a alors été ramenée à 18 ans.

(*) La victime étant mineure aux moments des faits, la loi nous interdit de permettre son identification. Nous avons modifié tous les prénoms.

Jean-Michel B. lors de son procès en décembre 2006. Photo Le Progrès /DR

Les multiples facettes de l’accusé

Difficile de cerner la personnalité de l’accusé.

Âgé de 51 ans, Jean-Michel B. est actuellement incarcéré à la prison de La Talaudière.

Lors de sa première peine de 2003 à 2013, il était décrit comme un détenu « irréprochable ».

Il a, d’ailleurs, été libéré «pour bonne conduite» au terme de dix ans derrière les barreaux, alors qu’il avait écopé de dix-huit ans de réclusion criminelle.

En revanche, ses avocats confient leurs difficultés d’échanger avec lui.

Et paradoxalement, lors des audiences, il accepte de s’exprimer.

Qu’en sera-t-il mardi 12 et mercredi 13 mars devant la Cour d’assises de la Loire ?

Drôle de personnage que cet homme, plutôt petit, plutôt sympathique de prime abord.

Né dans un milieu assez fruste, il est deuxième d’une lignée de six enfants.

« Plus deux fausses couches », selon sa mère qui ne se souvient pas de tous les prénoms de sa progéniture.

Il ne lui reste que quatre enfants :

« Une fille a fait une méningite à 4 mois, dit-elle, et une autre qui est tombée par la fenêtre. »

C’est un homme qui, semble-t-il, plaît aux femmes.

Il s’est d’ailleurs marié deux fois.

Avec à chaque fois plusieurs enfants nés de ses unions.

On lui prête aussi pas mal d’aventures durant le peu de temps qu’il a passé en liberté.

Notamment aux Jardins de Cocagne de Roanne.

Placé en foyer social, c’est là qu’il s’est retrouvé à sa sortie de prison en 2013.

La direction décrivait l’ancien agriculteur comme « une bête de travail » dans l’exploitation maraîchère biologique, à vocation d’insertion sociale et professionnelle.

Il avait violé sa belle-fille handicapée en 1999 et 2004

Une autre affaire tout aussi glauque, impliquant ce père ligérien a été jugée, il y a presque un an jour pour jour devant la cour d’assises de la Loire.

Durant cinq années, entre 1999 et 2004, cet homme a violé, régulièrement, une enfant handicapée mentale à plus de 80 %.

De surcroît avec la complicité de la maman dont il partageait la vie à Roanne.

Les relations sexuelles se déroulaient, même généralement, à trois.

Née en 1988, la fillette était déjà victime d’agressions sexuelles avec pénétration de la part de sa mère, avant qu’elle ne se mette en couple avec son compagnon au passé trouble.

L’expertise psychiatrique avait fait émerger une relation fusionnelle entre la mère et la victime.

Une relation dramatiquement « faussée » qui s’explique par une « altération du discernement de la mère, selon les médecins.

Elle était convaincue que sa fille était consentante alors qu’elle était dans un état de vulnérabilité maximal ».

Ce couple machiavélique a reconnu les faits.

La mère a écopé de dix ans de prison et son compagnon neuf années.

C’est cette peine que purge actuellement cet homme aujourd’hui accusé du viol de sa propre fille dès l’âge de 3 ans.

Source : Le Progrès

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