Réalville | 2 ans de prison avec sursis pour agression sexuelle

Jugé pour des agressions sexuelles sur trois enfants de 7 à 12 ans à Réalville, le sexagénaire n’hésite pas à mimer les «câlins» qu’il faisait à son petit-fils et à ses deux petites-filles de «cœur».

«Je reconnais avoir été maladroit, je suis désolé», répète Marc, à la barre du tribunal correctionnel, ce mardi.

«Sauf que toucher la poitrine des fillettes et le sexe de votre petit-fils, cela a bien une connotation sexuelle», le reprend la présidente Nelly Emin rappelant aussi les consultations sur internet du retraité afin de préparer sa défense juste avant son audition en garde à vue.

«Je lui ai massé le ventre car il avait mal : tout cela a été mal interprété», se défend le mis en cause pour expliquer avoir touché le sexe du garçonnet.

«Pour internet, je ne sais pas du tout, j’avais des ados à la maison…», certifie le sexagénaire mis en difficulté par la découverte de plusieurs centaines de photos pornos dont certaines à caractères pédopornographiques sur deux disques durs.

«Ces disques, je les ai récupérés et formatés, il devait rester des choses dessus», continue le prévenu trouvant une expliquant à tout.

«Pourtant face à l’expert psychiatre, vous aviez reconnu les avoirs touchés en déclarant «ne pas comprendre pourquoi», insiste la présidente ne parvenant pas à obtenir des aveux de culpabilité, seul moyen d’une prise de conscience pour le prévenu.

«Dîtes juste les faits ! C’est possible?», renchérit la juge au terme d’un long interrogatoire.

«C’est possible» finit par lâcher le sexagénaire déclarant toutefois dans la foulée : «Mais je m’en suis pas rendu compte».

«Mon client est-il pédophile ?»

Prenant la main, le substitut Philippe Clarissou demande à Marc s’il croit à un «complot» contre lui comme l’indique une lettre de moralité en sa faveur. Le retraité répondant par l’affirmative, son avocat le bâtonnier Pujol s’agace.

«Quand votre main glisse sur les seins et le sexe, ce n’est pas un câlin», tonne l’avocat de la défense demandant à son client de dire son introspection deux ans après les faits.

«À l’époque, j’étais alcoolique, je consommais beaucoup de whisky et de médicaments en même temps», se retranche le sexagénaire.

Des propos qui agacent, l’avocate des parties civiles. «C’est compliqué pour vos petits-enfants», plaide Me Lætitia Nicaud évoquant le cas de l’aînée «doublement trahi» par cette affaire.

«Elle a déjà été victime d’attouchement de son précédent beau-père, elle vous faisait confiance».

Face «à l’absence de reconnaissance complète», le substitut requiert 18 mois de sursis avec mise à l’épreuve (SME) malgré le casier vierge du prévenu.

«Mon client est-il pédophile?», s’interroge longuement à la défense Me Pujol évoquant un homme «qui a découvert que son père n’était pas son père et qu’il était le fruit d’un viol».

Le tribunal le condamne à 24 mois avec sursis et 3 ans de suivi sociojudiciaire.

Source : ladepeche.fr

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