Québec | Un psychologue accusé de crimes sexuels sur de jeunes patientes

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Cet homme avait déjà été inculpé pour des agressions sexuelles sur trois autres fillettes
Un psychologue de Québec, spécialisé dans le traitement des enfants, fait face à de nouvelles accusations de nature sexuelle impliquant de jeunes filles. Jean-Charles Nayebi a comparu détenu, jeudi, sous neuf chefs d’accusation envers trois nouvelles présumées victimes âgées de 9 à 11 ans.

En juin dernier, cet homme de 60 ans avait déjà été inculpé pour des agressions sexuelles alléguées sur trois autres fillettes, âgées de 8 à 12 ans, portant ainsi à six le nombre total de présumées victimes.

Les nouvelles accusations concernent des contacts sexuels, du voyeurisme et de la production de pornographie juvénile qui auraient été commis entre 2023 et 2024.

Lors de sa première comparution en juin, le Dr Nayebi avait pu recouvrer sa liberté sous conditions.

Cette fois, le DPCP a demandé son maintien en détention jusqu’à la fin des procédures judiciaires.

Il a donc été incarcéré en attendant son audience sur remise en liberté, qui doit avoir lieu dans les prochains jours.

Suspendu et intimidé

Le Conseil de discipline de l’Ordre des psychologues lui avait interdit d’exercer sa profession à la suite de sa mise en accusation, l’été dernier.

Jean-Charles Nayebi voulait continuer à offrir des services à une clientèle adulte durant le processus judiciaire, ce que la Cour du Québec lui avait permis, lui interdisant simplement tout contact avec des enfants.

Toutefois, en juillet, le Conseil de discipline en a décidé autrement.

Dans le but de protéger le public et de maintenir la confiance envers la profession, il a suspendu complètement le droit de pratique du Dr Nayebi.

Le Conseil a estimé que “le lien avec l’exercice de la profession est clairement établi, d’autant plus que les gestes reprochés auraient été posés dans le cadre de l’exercice de celle-ci”.

Cette ordonnance a été renouvelée en octobre, mais le Dr Nayebi a obtenu que cette décision ne soit pas publiée dans les journaux, contrairement à la précédente.
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Le Conseil a pris en compte des “circonstances particulières” invoquées par le psychologue.

“Il y a environ deux mois, à la suite de la publication d’un avis de cette décision dans les journaux, des individus se sont présentés sur sa propriété, ont bloqué avec des voitures l’entrée de celle-ci et ont proféré des propos injurieux”, peut-on lire dans la décision du Tribunal administratif.

Reconnu mondialement

Jean-Charles Nayebi a fait ses études spécialisées en psychologie en France.

Il est reconnu mondialement dans l’étude de la cyberdépendance, avec un intérêt particulier pour la psychologie infantile.

Il a publié plusieurs ouvrages sur le sujet, notamment Enfants et adolescents face au numérique : comment les protéger et les éduquer.

“L’objectif de ce livre est de vous aider à identifier les risques comme l’exposition au cybersexe et les dangers potentiels”, peut-on lire dans la description de l’ouvrage en ligne.

“Les conseils spécialisés de l’expert français de ces questions vous donneront les moyens de protéger vos enfants par une véritable éducation numérique”, est-il aussi précisé.

Le site d’une maison d’édition qui publie un de ses ouvrages indique qu’il a été consultant pour des hôpitaux d’Île-de-France et expert auprès des tribunaux pour enfants.

La police cherche des victimes

Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) est à la recherche de victimes de Jean-Charles Nayebi.

“Nous avons des raisons de croire que le suspect, psychologue de formation qui travaillait auprès d’une clientèle mineure, aurait pu faire d’autres victimes qui ne l’ont jamais dénoncé. Jusqu’à maintenant, il y en aurait près d’une dizaine”, a écrit l’agent aux communications du SPVQ, Pierre-Olivier Lévesque.

Les événements auraient pu survenir entre novembre 2023 et juin 2024, précise le corps policier.

“Pour transmettre une information qui sera traitée de façon confidentielle, composez le 418 641-AGIR (2447) et pour les gens de l’extérieur de Québec, le 1 888 641-AGIR, sans frais. Le dossier en référence : QUE-240219-274”, ajoute M. Lévesque.

On peut aussi composer le 911 pour une intervention immédiate.

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