Metz | L’ancien moniteur de tennis condamné pour pédopornographie

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Pédocriminel En liberté

«j’ai été naïf sur ce truc, pour moi c’était du virtuel pas du réel»
Illustration (©DR)
Un ancien moniteur de tennis de l’ASPTT Metz a été condamné mardi à huit mois d’emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel pour corruption de mineurs, proposition sexuelle sur mineur et détention d’images pédopornographiques. Il a obligation de se soigner.

L’ancien moniteur de 64 ans de l’ASPTT Metz a été condamné mardi à huit mois d’emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Metz, suivant les réquisitions du substitut du procureur, pour corruption de mineur, proposition sexuelle sur mineur de 15 ans par moyen de communication électronique et détention d’images pédopornographiques. Sa peine est accompagnée d’une obligation de soin.

L’affaire avait provoqué la consternation des dirigeants du club de tennis messin. Fin juillet, cet entraîneur du club qui avait à sa charge des enfants de 6 à 18 ans était placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour des soupçons de pédocriminalité en ligne. Et plus précisément concernant des discussions à caractère sexuel avec des mineurs sur Internet entre juillet 2016 et janvier 2019.

Discussions sexuelles en ligne

Durant cette période, il communique à plusieurs reprises sur un site de rencontre avec quatre filles et deux garçons âgés de 14 à 17 ans. Des mineurs qu’il n’a jamais rencontrés dans la réalité et qui n’avaient pas de lien avec le club. Il les met en confiance, les flatte puis les discussions deviennent intimes et tournent autour du sexe. Lors d’une discussion en visio-conférence avec un garçon de 15 ans, ils se masturbent tous les deux. Une autre fois, il reçoit une photo d’un jeune garçon nu.

A l’audience, le prévenu a fait part de ses regrets, «j’ai été naïf sur ce truc, pour moi c’était du virtuel pas du réel» avance-t-il avant d’expliquer qu’il ne pensait pas que ces interlocuteurs étaient vraiment mineurs, «sur ce site, beaucoup de gens ne sont pas ce qu’ils sont, beaucoup d’adultes se font passer pour des mineurs».

Mal dans sa vie et au travail, l’ancien entraîneur explique avoir eu besoin d’un échappatoire.

Des conversations bien réelles

Un argument pas au goût du ministère public.

«Je comprends bien que monsieur ait été pris dans cette spirale du virtuel en plus de ses problèmes personnels, mais c’était des conversations bien réelles comme ses propositions »

assène Christophe Jakubowski substitut du procureur de la République de Metz.

Le prévenu fond en larmes

Dans une plaidoirie envolée, Me Antoine Paveau l’avocat du prévenu s’est attaqué à l’enquête. Pas assez poussée selon lui. Dans trois cas, la minorité des interlocuteurs n’aurait pas été prouvée.

Une plaidoirie durant laquelle le prévenu a fondu en larmes pendant que son avocat défendait son profil :

«Le tableau est trop fort. Dire de mon client qu’il est un prédateur sexuel pervers c’est un petit peu facile, le tribunal doit prendre en compte sa personnalité dans son ensemble».

Constituées partie civiles, l’ASPTT Metz et la fédération française de tennis ont dénoncé le préjudice moral subit par cette affaire. Maître Clémence Asquin représente la fédération française de tennis : “la FFT considère que les infractions commises portent atteinte à l’image du tennis français puisque le prévenu avait une obligation d’honorabilité”.

L’entraîneur dit ne plus fréquenter de sites de rencontres et suivre une psychothérapie depuis plus d’un an.

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