Moulins | Jugement d’un père ayant imposé des centaines de viols à sa fille

Le procès d’un homme de 57 ans (*) accusé de viol et de complicité de viol sur sa propre fille alors mineure s’est poursuivi aujourd’hui à Moulins. Un homme de 69 ans est jugé à ses côtés pour viol sur la même personne.

La victime, âgée de 27 ans aujourd’hui, a longuement témoigné à la barre.

Elle a pu exprimer ce qui avait été largement évoqué la veille.

Oui, dès son plus jeune âge, « vers 7-8 ans, peut-être avant », elle a subi des actes sexuels de la part de son père, allant jusqu’à des rapports sexuels entiers au tout début de l’adolescence.

Dans un contexte familial « difficile », faits de déménagements permanents et de multiples enquêtes sociales, avec une mère décrite comme « violente », la jeune fille se souvient aujourd’hui avoir vécu ces viols « comme si elle avait été formatée » pour les subir.

« Mon père savait m’amadouer, me convaincre, il était gentil avec moi.

Il se servait de moi pour son plaisir ».

Au domicile familial, dans une cave, sur le lieu de travail du père où ce dernier intimait à sa fille de pratiquer une fellation à un ami (le coaccusé)…

En différents endroits du sud de l’Allier, les faits se seraient étalés sur plus de dix ans, à raison de plusieurs actes par semaine.

« Ce qui fait des dizaines et des dizaines de viols », ont tonné Me Gilles-Jean et Jean- Hubert Portejoie, avocats de la jeune fille.

Des centaines d’actes de viols, donc, et des rapports sexuels entiers que le principal accusé a enfin reconnu avoir eu avec sa fille au début de l’adolescence.

Des rapports qu’il avait toujours niés jusqu’à ce mardi, ne reconnaissant que « fellations et touchers vaginaux », illustrant « le déni et l’économie de la culpabilité » mis en avant par l’expert-psychologue.

Dans la lancée de cet aveu, la cour pouvait donc interroger l’accusé sur ses motivations :

« Étiez-vous attiré par les petites filles ?

Aviez-vous une addiction au sexe avec votre fille ?

A-t-il fallu qu’elle quitte la maison à 19 ans pour que tout s’arrête ? »

À toutes ces questions, une même réponse venue de la barre, d’une voix basse et bientôt sanglotante :

« Oui… ».

Pierre Géraudie

Source : La Montagne

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