Nantes | Un médecin anesthésiste, père de famille, condamné pour sa sordide “collection”

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Pédocriminel En liberté

1 200 photos mettant en scène des viols ou d’agressions sexuelles d’enfants « parfois très jeunes »
Un médecin généraliste de Tréguier a été jugé pour des agressions sexuelles commises sur huit patientes.
C’est la compagne de ce médecin qui a découvert les images pédophiles. Elle en a parlé à un proche qui a alors fait un signalement au procureur de la République.

Un médecin anesthésiste de 47 ans a été condamné mercredi 26 mai 2021 par le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) après la découverte sur son ordinateur de 1 200 photos mettant en scène des viols ou d’agressions sexuelles d’enfants « parfois très jeunes ».

« Ça ne me procurait pas d’excitation sexuelle », a assuré le quadragénaire. Il s’agissait simplement pour lui de « rechercher ce qui est difficile à trouver sur internet, d’explorer, d’aller vers l’interdit ».

L’ancien praticien hospitalier – récemment « écarté de la clinique nantaise dans laquelle il travaillait »a notamment admis être arrivé à la pédo-pornographie « en commençant par une consommation de pornographie classique ».

Sa compagne avait fini par découvrir ces fichiers en 2020, et en a parlé à un proche, qui a alors lui-même fait un signalement au procureur de la République.

« Une période de grande solitude »

L’anesthésiste tenait une sorte de « collection », selon ses mots, qu’il « effaçait » et « reconstituait » à mesure qu’il replongeait. Il a relaté devant les magistrats un « certain dégoût », lorsqu’il est tombé sur les premières images d’enfants. Un dégoût qui « a disparu » avec l’habitude.

Ce médecin logeait la semaine à Nantes, tandis que sa conjointe et ses trois enfants de 12, 15 et 16 ans étaient domiciliés à Limoges (Haute-Vienne). Il a reconnu avoir traversé « une période de grande solitude », qui selon lui, explique la consultation de ces fichiers prohibés. Ses enfants n’ont pas fait état d’atteintes sexuelles.

L’expert psychiatre a conclu à une responsabilité pénale entière et à un « risque de réitération limité » par le fait qu’il a « pris conscience des actes de transgression commis ».

Les réquisitions du procureur de la République ont surpris l’avocat de la défense, Me Loïc Cabioch : il avait réclamé un an de sursis probatoire pendant deux ans, une amende de 10 000 € et la confiscation des scellés.

10 000 € d’amende

La défense estimait qu’il n’y avait « pas d’opportunité à cette sanction financière », et avait réclamé la restitution de l’ordinateur sur lequel le prévenu, passionné de photographie, « conservait également ses photos de famille ».

Finalement, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur : le prévenu a été condamné à un an de sursis probatoire pendant deux ans. Il aura obligation de continuer ses soins et de s’acquitter d’une amende de 10 000 €. Une peine d’inéligibilité a également été prononcée.

Les scellés ont été intégralement confisqués et l’anesthésiste sera inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS).

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