Cornier | RELAXE pour le directeur de maternelle accusé d’agressions sexuelles !

La Cour d’appel de Chambéry (Savoie) a rendu son arrêt ce jeudi après-midi. Elle confirme la relaxe de “Maître Bruno”, 53 ans, alors que le ministère public avait requis cinq ans de prison dont deux fermes, comme en première instance.

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Durant le second procès, le recueil de la parole des enfants de maternelle avait été remis en cause par la Défense, l’instituteur niant fermement toutes les accusations, dénonçant “un complot”. 

Colère des familles

Après avoir pris connaissance de l’arrêt, les nombreuses familles présentes ont laissé éclater leur colère. Un père a frappé à grands coups de pied la barrière métallique du palais de justice de Chambéry. Noémie, en larmes :

 “Cela fait cinq ans qu’on se débat avec les troubles de mon fils. Il était stressé ce matin. Il a neuf ans, il me disait qu’il espérait une condamnation, même une petite condamnation. Qu’est-ce que je vais lui dire en rentrant ? On est très en colère. Dégoûtés.”   

Plus combative, Clara :

“C’est dur. C’est incompréhensible que la France laisse des enfants traumatisés. Tout a été dit au tribunal et le tribunal en fait fi.

S’il n’a pas été filmé en train d’abuser d’un enfant, il ne s’est rien passé !

Elle vaut quoi, la parole d’un enfant ?”

Les familles ont la possibilité de se pourvoir en cassation. L’affaire ne sera plus jugée sur le fond mais sur la forme. Une avocate d’une famille, Maître Abad, déplorait “la violence” pour les parents d’une telle relaxe, mais soulignait aussi les conditions du recueil de la parole des enfants, à savoir la nécessité d’une réflexion en profondeur afin que cette parole des petits puisse être prise en compte.

Le directeur d’école et son avocat étaient absents au moment de l’énoncé de l’arrêt de la Cour d’appel de Chambéry.  

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Le directeur de l’école de Cornier (Haute-Savoie), jugé pour des faits d’agression et exhibition sexuelles, a été relaxé ce jeudi 19 septembre. Les faits qui lui étaient reprochés concernaient 19 d’élèves de cette école où il était également enseignant.

Un enseignant notamment accusé d’agression sexuelle a été relaxé par le tribunal de Bonneville (Haute-Savoie). / © S.W. / France 3

La vingtaine de familles plaignantes se sont effondrées à l’énoncé du délibéré au tribunal de Bonneville (Haute-Savoie). Le directeur de l’école de Cornier qu’elles accusaient d’agressions sexuelles sur leurs enfants a été relaxé ce jeudi 19 septembre.

“Les seuls éléments à charge sont les témoignages des enfants, qui doivent toujours être encadrés par des procédures très réglementées.

L’examen de ces procédures a démontré des dysfonctionnements dans les interrogatoires”, a indiqué une source judiciaire à l’AFP.

Au total, dix-neuf enfants de petite section de cette école maternelle ont été entendus, pour des faits qui se seraient déroulés entre septembre 2015 et novembre 2016.

“Les enfants présentaient les signes physiques d’une agression sexuelle, lance Me Valérie Chambet, avocate de trois familles plaignantes.

Cette décision était redoutée parce que c’est toujours un risque mais surtout, c’est donner aux prédateurs sexuels un champ d’attaque énorme.

Ça veut dire que sur des enfants de 3 ans, il n’y a pas de crédibilité.”

L’enseignant avait été arrêté et mis en examen en novembre 2016 après la “plainte d’un parent d’élève de petite section de maternelle”, qui avait auparavant alerté le maire de la commune expliquait alors le procureur de la République de Bonneville, Patrice Guigon.

Après sa comparution fin juin devant le tribunal, le directeur qui était également enseignant a obtenu une relaxe alors qu’il était poursuivi pour “agression sexuelle sur mineur de 15 ans”.

“On a la nausée, on est écœurés, on ne se sent pas protégés, témoigne une plaignante, maman d’une victime présumée.

Nos enfants ne sont pas en sécurité dans ce pays.”

De son côté, le procureur de la République de Bonneville Patrice Guigon “attends de prendre connaissance de l’intégralité du jugement avant de décider de faire appel”.

Le parquet a dix jours pour faire appel de la décision.

Source : France 3 Régions

Actualisation du 25/09/19 : Le Parquet fait appel de cette relaxe

Le ministère public avait 10 jours à compter de jeudi 19 septembre pour faire appel du jugement relaxant l’ancien directeur de l’école maternelle de Cornier.

Il était accusé d’agression et d’exhibition sexuelles sur mineurs.

Ce lundi 23 septembre, le parquet a pris la décision d’interjeter appel.

Lors du procès, le procureur avait longuement exposé les éléments qui, selon lui incriminaient, l’ex directeur et enseignant d’une classe de petite section de maternelle de Cornier.

Dans son réquisitoire, le magistrat avait notamment attiré l’attention sur les troubles comportementaux observés chez une vingtaine d’enfants après leur passage dans la classe du directeur poursuivi.

La personnalité de “Maître Bruno”, lui avait laissé penser que le tribunal devait entrer en voie de condamnation.

Le parquet avait ainsi requis cinq années d’emprisonnement dont deux ans ferme à l’encontre de l’ancien directeur.

Après en avoir délibéré par jugements contradictoires, le tribunal avait quant à lui relevé « l’absence d’élément matériel ».

Il avait aussi critiqué la valeur des auditions des 19  enfants présumés victimes d’attouchements, pointant des « questions très orientées ».

En ordonnant jeudi 19 septembre la relaxe, le tribunal s’était attiré les foudres des parents.

Conséquence de l’appel par le parquet, le dossier de la procédure va dès lors être transmis à la cour d’appel de Chambéry qui procédera à un deuxième examen de l’affaire.

Source : Le Dauphiné

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