Canada | Le dealer de drogue agresse sexuellement un gamin.

Coupable d’agression sexuelle sur un enfant, de séquestration et de trafic de stupéfiants, Steeve Bouchard ne connaîtra sa sentence que le 6 mars.

Mais il peut déjà anticiper qu’il devra purger une peine dans un pénitencier fédéral.

Bouchard, un individu de 43 ans de Saint-Félix-de-Dalquier, est détenu depuis le 8 septembre.

Son arrestation avait été médiatisée, alors que les policiers cherchaient à savoir s’il n’avait pas fait d’autres victimes.

Il faisait déjà face à la justice pour une affaire de trafic de stupéfiants.

Le 17 octobre dernier, il a plaidé coupable dans l’ensemble de ses dossiers.

Selon les faits résumés par Me Marie-Josée Barry-Gosselin, du ministère public, les accusations à caractère sexuel concernent des événements survenus le 3 septembre dernier, alors qu’il gardait un enfant.

Il se serait dénudé en sa présence et lui aurait demandé de se déshabiller en sous-vêtements.

L’enfant se serait débattu alors qu’il l’a embrassé sur la bouche.

L’accusé l’aurait ensuite maintenu couché sur le lit sous son poids et «aurait zigné» sur lui, selon les termes utilisés par l’enfant, jusqu’à l’éjaculation sur ses sous-vêtements.

Il a cru qu’il allait mourir

L’enfant serait parvenu à s’endormir après le départ de Bouchard, mais s’est réveillé tard dans la nuit, constatant que l’accusé s’était couché nu à ses côtés.

Il lui aurait demandé de se dévêtir, lui aurait fait une fellation et aurait ensuite contraint l’enfant à lui en faire une.

Il «aurait zigné» une nouvelle fois sur l’enfant, qui a confié plus tard qu’il croyait qu’il allait mourir.

La jeune victime est parvenue à prendre la fuite au matin et a demandé de l’aide à des voisins.

Il a tout raconté aux policiers.

Une trousse médico-légale a permis d’identifier l’ADN de Bouchard sur les sous-vêtements de l’enfant.

Haut risque de récidive

La poursuite a rappelé lors de ses représentations sur sentence, le 20 janvier, que les critères de dissuasion et de dénonciation devaient primer dans les affaires impliquant des enfants.

Elle a cité parmi les facteurs atténuants le plaidoyer de culpabilité rapide et la collaboration de l’accusé.

En revanche, le jeune âge de la victime, la position d’autorité de l’accusé, la violence dans les gestes qui ont impliqué une contrainte physique et des rapports des services de probation et psychosexuels négatifs sont autant de facteurs aggravants.

De plus, si on ne connaît pas les effets à long terme de ces agressions sur l’enfant, il souffre déjà d’insomnie, ne fait plus confiance aux adultes et est habité par des sentiments de colère et de tristesse.

De l’avis du psychiatre Dr Abel Edmond, l’accusé a une problématique de pédophilie et s’il ne reçoit pas les soins appropriés, il présente un «risque élevé de récidive».

Bouchard, qui aurait lui-même été agressé dans son enfance, a indiqué au spécialiste qu’il souhaitait être traité.

Entre trois et six ans

S’appuyant sur la jurisprudence qu’elle a mise en preuve, Me Barry-Gosselin a soumis à la juge Renée Lemoine, de la Cour du Québec, qu’une peine globale de six ans dans un pénitencier fédéral serait appropriée.

Elle a reconnu qu’il s’agissait d’une peine sévère, mais elle a rappelé la gravité des gestes.

Son ADN devra être fiché, il devra s’inscrire au registre des délinquants sexuels à vie et il lui sera interdit de posséder des armes à feu pendant 10 ans.

Son avocate Me Caroline Veillette-Jackson croit plutôt qu’une peine de 36 à 40 mois dans un pénitencier fédéral serait suffisante et aiderait son client à se réhabiliter.

Elle a aussi insisté sur la grande collaboration de Bouchard avec les autorités et les remords qu’il a exprimés clairement.

Trafic de coke et méthamphétamine

Le 26 janvier 2015, Steeve Bouchard a été arrêté par des patrouilleurs dans le stationnement de la cathédrale à Amos.

Ceux-ci effectuaient une vérification après avoir constaté la présence de deux personnes dans un véhicule.

Ils ont alors détecté une forte odeur de cannabis et vu un sac de plastique aux pieds de Bouchard.

Les policiers ont finalement saisi 14 sachets d’un demi-gramme de cocaïne, cinq sachets totalisant 17,5 grammes de cannabis, 108 comprimés de méthamphétamine, de l’hydromorphone (pour sa consommation personnelle), un poing américain, une «liste de front» et 375 $, dont 340 $ étaient le fruit de la vente de stupéfiants.

Bouchard a collaboré à l’enquête, faisant une déclaration incriminante en avouant avoir commencé à faire du trafic après avoir perdu son emploi en janvier 2015.

Selon ses propres prix de vente, il a été arrêté des stupéfiants d’une valeur totale de 1390 $.

Il s’est reconnu coupable de possession de cocaïne et de méthamphétamine dans le but d’en faire le trafic et de trafic et de possession d’une arme prohibée (le poing américain).

Source : L’écho Abitibien

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