Saint-Sulpice | Agressions sexuelles sur des fillettes à l’accueil périscolaire Marcel Pagnol ?

Saint Sulpice, dans le parcs pénale. En arrière plan, le bâtiment du groupe scolaire Marcel Pagnol.

Depuis avril 2017, la gendarmerie a enquêté sur des faits d’agression sexuelle sur enfant qui se seraient produits au cours d’activités périscolaires à l’école Marcel Pagnol de Saint Sulpice. Le procureur a été saisi. L’affaire provoque le trouble.

Les faits remonteraient au début du printemps 2017

Selon nos informations, quelques jours avant les vacances de printemps (nous sommes à la toute fin mars, très probablement le 30 mars) la maman d’une enfant scolarisée à l’école primaire Marcel Pagnol vient à l’école et demande à voir le directeur de l’accueil périscolaire, l’Alae, du lieu.

Le directeur de l’Alae n’est pas là.

C’est à la directrice de l’école que la maman parle.

Elle fait état d’un geste du directeur de l’Alae sur sa fille qui peut s’apparenter à un attouchement.

Son enfant s’est visiblement confiée à elle.

C’est cette maman qui aurait déposé la première plainte en gendarmerie.

Une plainte qui n’a semble-t-il pas été la seule : dans les jours suivants, d’autres familles, alertées à leur tour par leurs enfants, auraient fait la même démarche.

Le directeur de l’accueil périscolaire muté

Dès le soir de l’intervention de la maman, il a été indiqué au directeur de l’Alae de ne pas se présenter le lendemain sur son lieu de travail.

Sans tarder aussi, il a été muté dans un autre service municipal, sans contact avec des enfants, indique la mairie.

Concomitamment, il est mis en arrêt maladie.

Il aurait aussi fait usage de son « droit de retrait ».

Au cours de notre enquête, nous avons recueilli des témoignages contrastés le concernant.

Employé municipal de longue date, il a travaillé dans différentes structures d’accueil-jeunesse de la ville, étant en poste à l’Alae Marcel Pagnol depuis deux ans.

Il est aussi engagé dans la vie associative et sportive.

Nombre de personnes – y compris des parents ayant leurs enfants scolarisés à Marcel Pagnol – évoquent un animateur de qualité, un bon professionnel, attentif aux enfants sans comportement ambigu.

Sa mise en cause a été pour elles « un étonnement », suscitant leur incrédulité.

D’autres parlent cependant d’attitudes « maladroites », avec les enfants sans pour autant faire état de gestes manifestement litigieux.

Ces témoignages mentionnent un comportement professionnel qui n’a peut-être pas pris en compte l’évolution des métiers de l’animation quant aux contacts possibles et la distance souhaitable entre l’enfant et l’adulte.

Selon nos informations, des câlins non sollicités par l’enfant, un peu « forcés » mais gentiment, des moments ou l’adulte se trouve seul avec l’enfant ont pu avoir lieu.

Des comportements qui, on le répète, ne semblent pas avoir été perçus comme équivoques, mais assez récurrents.

Auraient-ils dû justifier un échange sur les « bonnes pratiques professionnelles » entre le directeur et sa hiérarchie ?

Une longue enquête de gendarmerie

Ouverte quelques jours après le signalement par la maman, une enquête de gendarmerie s’est poursuivie pendant plusieurs mois.

Elle porte sur plusieurs plaintes maintenues (huit semble-t-il).

De fait, l’émotion aurait été immédiate chez des petites filles présentes lors de la venue de la maman à l’Alae.

Ayant perçu ce qui était « reproché » au directeur elles auraient fait le récit d’autres faits troublants qu’elles auraient vécues.

La gendarmerie confirme qu’il a été procédé à « beaucoup d’auditions », en démentant qu’il y en ait eu plus de 80, ce qui nous a un temps été indiqué.

Elle confirme aussi avoir procédé à des expertises.

En cours d’enquête, il y aurait eu des rétractations.

Une enquête qui semble avoir été « éprouvante » pour ceux qui l’ont menée comme pour les personnes auditionnées, tant le recueil de la parole d’enfants et de familles en de telles circonstances est délicat.

Cette enquête ne s’est conclue qu’il y a peu, environ six mois après le premier dépôt de plainte.

Le dossier a été transmis au procureur de Castres

Enquête de gendarmerie terminée, le dossier s’est trouvé dans les mains du procureur de Castres, Céline Raignault.

Contactée mardi 17 octobre, celle-ci indique que le directeur « a été placé en garde à vue il y a 15 jours ».

La suite à donner est à l’étude au parquet.

La Mairie de Saint-Sulpice réagit

Suite à la parution de cette information, la municipalité de Saint-Sulpice a publié le communiqué suivant :

“Un article est paru ce jour dans la presse au sujet de plaintes déposées par des parents contre un directeur d’accueil de loisirs de la commune.

Dès la connaissance de ces accusations, la municipalité a immédiatement sollicité la DDCSPP et la gendarmerie et leurs préconisations ont été rigoureusement appliquées.

Dans un souci de protection des enfants et de l’agent, celui-ci a donc été retiré le jour même de la structure par le biais de la protection fonctionnelle.

A son retour, un poste lui a été proposé dans un autre service de la commune où il n’a aucun contact avec les enfants.

Il s’agissait là de la première accusation de ce type faite à l’encontre de cet agent.

Dans une telle situation, la commune ainsi que ses agents, comme tout agent de l’Etat, sont tenus à un devoir de réserve.

L’affaire est entre les mains de la gendarmerie et de la justice et dans l’attente, la commune s’en tient à l’application stricte de la présomption d’innocence.”

Thierry Tchukriel – avec G. Cou.

Source : Le Tarn Libre

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