Le Havre | Un pédocriminel en liberté récidive et agresse sexuellement un enfant de 13 ans, il sort libre !

Violences. Un Havrais de 19 ans a encore été condamné pour avoir agressé sexuellement un mineur. Entre récidive et lourdes maladies…

Sur un plateau de la balance, il y a les pathologies du prévenu : entre autisme et schizophrénie.

De l’autre côté, il y a son statut de récidiviste pour avoir été condamné en novembre dernier par le tribunal pour enfants pour une agression sexuelle similaire.

« Cette problématique, c’est à vous de la résoudre »,

formule le procureur de la République auprès des juges du tribunal correctionnel du Havre.

Et le parquet propose une peine rare : la contrainte pénale.

Elle n’a été requise qu’à deux ou trois reprises devant cette juridiction et prononcée qu’une fois depuis 2014.

À la barre, le prévenu de 19 ans dit avoir « besoin d’aide ».

Sept mois après sa première condamnation, il se rend chez un ami le 9 juin dernier, au Havre. Il prend l’ascenseur pour grimper au deuxième étage de l’immeuble.

« J’ai commencé à être pas bien », se souvient-il face aux questions de la présidente.

Dans l’ascenseur, un garçon de 13 ans qui habite l’immeuble est présent.

Alors qu’ils rentraient de l’école, sa mère vient de le laisser seul pour qu’il monte chez eux avec son vélo.

Quand l’ascenseur s’arrête au deuxième étage, le jeune adulte se frotte à lui, au niveau du sexe. Le gamin en pleurs part en courant rejoindre sa mère.

« On a un peu peur que ça se reproduise »

Elle cherche des renseignements sur l’agresseur de son fils. Les voisins à qui le prévenu rendait visite refusent de donner son identité, mais il propose de se tourner vers sa mère.

Une rencontre entre les deux mamans est organisée. Puis, l’agresseur est placé en garde à vue. Il reconnaît les faits.

« Je voulais l’embrasser », assure-t-il. « Je n’allais pas bien depuis quelques jours. » Il évoque une « pulsion ».

Il est hospitalisé quelque temps.

L’adulte avait conscience que sa victime était bien plus jeune que lui, mais ils auraient été « proches physiquement ».

Sa pathologie est définie comme « grave et chronique ».

Et incompatible avec un emprisonnement. « Je regrette », promet le prévenu qui s’exprime avec aisance à la barre même si des gestes laissent transparaître ses difficultés.

« Vous regrettez quoi ? », pose la présidente. Il poursuit longuement et fait état des « cachets pour aider à aller mieux ». Aussi, il rencontre un spécialiste. « Mais c’est un rendez-vous tous les deux mois. Ce n’est pas suffisant. Ça me paraît long. »

La présidente a rappelé toutefois au prévenu qu’il n’est « pas victime » aujourd’hui.

« Vous êtes malheureux de votre situation. L’expert le dit. En revanche, ce n’est pas parce que vous êtes malheureux que vous pouvez rendre les autres malheureux. Car ces adolescents, vous les rendez malheureux. »

Me Patrick Ben Bouali qui représente la victime à l’audience estime que le tribunal

« ne peut pas faire l’économie de la récidive. Et quand on lit l’expertise, on a un peu peur que ça se reproduise ».

Le Havrais est condamné à la contrainte pénale requise par le parquet.

Il aura à la respecter durant trois années pour éviter une peine de prison. Il devra poursuivre ses soins et indemniser la victime.

À côté, il aura l’interdiction de fréquenter le lieu où les faits se sont déroulés et celle d’approcher des mineurs en dehors de la présence d’un adulte.

Source : Paris-Normandie

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