Saint-Malo | Il avait agressé sexuellement un garçon de sept ans : un ancien animateur condamné

 

Un ancien animateur en accueil périscolaire et centre de loisirs de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) a été condamné par le tribunal, jeudi 20 juillet, à 18 mois de prison avec sursis.

Il était accusé d’agression sexuelle sur un garçon de sept ans.

Très proche du jeune garçon

C’est une amie qui lui avait recommandé « ce charmant garçon » pour garder ses enfants.

Un « type bien, tu verras ».

La trentaine, posé, le verbe facile.

Et puis, les enfants, il connaît.

Il est animateur en accueil périscolaire et centre de loisirs à Saint-Malo.

Le courant passe tout de suite avec cette mère célibataire, qui élève seule ses deux enfants en bas âge.

Leur relation devient même tout de suite amicale, affectueuse.

L’homme est surtout très proche du petit garçon de sept ans.

« Il était attaché à vous. Il vous considérait un peu comme son père », explique le président du tribunal.

« Je n’ai pas su mettre de limites »

L’animateur le lui rend malheureusement trop.

Il le serre souvent dans ses bras.

Lui fait beaucoup de câlins.

Mais surtout, il lui est arrivé de l’embrasser sur la bouche.

De dormir serré contre lui, parfois en « se déhanchant ».

L’enfant, qui possède un portable, reçoit aussi fréquemment des textos signés « je t’aime » du prévenu qui a mis une photo du gosse, « torse nu », sur le fond d’écran de son propre téléphone.

Devant le tribunal, il jure :

Je n’ai pas su mettre de limites à l’affection que j’éprouvais pour lui. Avec du recul, je sais que je n’aurais pas dû me comporter ainsi, raconte aujourd’hui l’ancien animateur, qui a été prié de ne plus travailler avec des enfants depuis la révélation des faits.

J’éprouvais des sentiments très forts [pour cet enfant] mais je n’avais pas d’envies sexuelles.

 « Je me sentirais mieux s’il était condamné »

Cette relation délictuelle finira par interpeller la mère.

Elle interroge son fils qui finit par lui raconter « sa gêne », « son malaise » face au comportement déviant de ce père par procuration.

Elle coupera aussitôt les ponts avec cet homme que sa petite famille aura côtoyé trois années durant, jusqu’en 2014.

« Moi aussi, j’avais de l’affection pour toi, mais c’est tout »,

dit courageusement le garçon, devenu adolescent, devant le tribunal de Saint-Malo, avant de demander :

« Je me sentirais mieux s’il était condamné »

Le président et l’avocat du jeune ado, Me Tricheur, reviennent alors sur les conséquences de ces attouchements : un gamin « mal dans sa peau », devenu « turbulent » à l’école et qui a répété sur sa petite sœur les mêmes gestes dont il a été la victime quelques années plus tôt.

« Ce n’était pas un animateur mais un enfant de plus à surveiller »

Selon le rapport de l’expert, le prévenu n’a pourtant pas le profil « d’un pervers pédophile », malgré des images à caractère pédopornographique retrouvées sur son ordinateur.

L’expert laisse plutôt entendre « une homosexualité mal assumée » qui, si elle l’avait été à l’époque, aurait peut-être pu « éviter » ces dérapages.

« Il était troublé. Son esprit a mélangé, inconsciemment, l’affection qu’il avait pour ce gamin avec sa recherche de sexualité »,

tente d’expliquer à son tour son avocat, Me Hini.

Quelques instants plus tôt, son confrère Me Tricheur, avait rapporté au tribunal le témoignage inquiétant de l’ancienne directrice de l’animateur :

Je n’aimais pas travailler avec lui, il ne savait pas prendre de distance avec les enfants. Il les avait tous sur le dos. Elle ne le considérait pas « comme un animateur mais comme un enfant de plus à surveiller ».

18 mois de prison avec sursis

Pour le Parquet, le plus préoccupant aujourd’hui reste « l’absence de remise en question » du prévenu.

Et même en l’absence d’antécédents judiciaires, « un sursis simple n’est pas possible ».

Le Parquet de Saint-Malo a ainsi demandé 3 ans de prison dont 1 an ferme, pour agression sexuelle imposée à un mineur et détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique.

Le tribunal a été un peu plus clément en condamnant l’ancien animateur à 18 mois de prison avec sursis, l’interdiction d’entrer en contact et d’exercer une activité auprès des mineurs durant dix ans et l’inscription au Fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles.

Il devra également indemniser sa jeune victime et sa maman à hauteur de 4 300 euros.

Source : Le Pays Malouin

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