Blois | Il voulait avoir des relations sexuelles avec une mineure de 12 ans, il prend 4 mois avec sursis

Accoudé à la barre, Julien se mord les lèvres et regarde ses pieds.
Au fond de la salle, sa sœur est en pleurs.

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Tribunal Correctionnel de Blois

Depuis des années elle s’occupe avec constance de ce jeune homme « immature », presque trentenaire qui passe ses journées sur sa console de jeux. Et ses nuits à draguer sur Internet.

L’affaire part d’une plainte déposée en juin dernier à la gendarmerie de Oucques par une mère de famille inquiète. Son fils lui a confié une conversation tendancieuse échangée entre l’une de ses amies, Elisa et Julien, un adulte de 28 ans.
Ce dernier usait de tous les arguments possibles pour obtenir ses faveurs.

Une cour assidue comme tant de Roméo savent conter, sauf que la jeune élue n’est âgée que de… 12 ans.

Et au regard de la loi, tenter de séduire une mineure devient un délit passible de deux ans de prison. On n’est plus dans le jeu amoureux, on flirte dangereusement avec l’acte pédophile.

Les gendarmes retrouveront aisément la conversation électronique pour en transcrire les moindres détails.

L’amour n’a pas d’âge la raison en a un

Le président, Denis Dabansens, en lit quelques extraits pour rafraîchir la mémoire du prévenu bien en peine de s’expliquer.

« Vous lui avez demandé si elle avait déjà eu des relations sexuelles et vous lui avez conseillé d’en avoir avec vous afin qu’elle sache comment faire… ».

Julien confirme dans un souffle.

« On est amis, on se connaît depuis longtemps, on discute beaucoup sur Facebook depuis le déménagement ».

Le juge poursuit sa lecture : « Vous lui avez dit : un jeune ça ne durera pas, moi j’ai un appartement, un travail ».

Devant le refus catégorique et éclairé de la petite Elisa, Julien s’était accroché à un mince espoir dans cette ultime pirouette : « Et si tu avais mon âge tu aurais dit oui ? »

Le magistrat s’étonne que l’innocence d’Elisa n’ait pas suffi à lui ôter toutes mauvaises intentions.

« J’avais un peu bu. Le lendemain j’étais honteux, ça m’a fait bizarre, je me suis excusé ».

La vice-procureure, Alexandra Pethieu, rappelle que le délit de proposition sexuelle sur mineur via Internet date de 2007. Une décision prise par le législateur devant l’afflux de dérives sexuelles générées par les réseaux sociaux.

 « Heureusement que rien de grave n’est arrivé grâce à la lucidité d’Elisa. Tant de jeunes en arrivent à se faire violer. A cet âge-là, on a peu de discernement, c’est pour ça que la loi les protège ».

La magistrate reconnaîtra toutefois que le profil de Julien n’est pas celui d’un prédateur : « Il était isolé, il a dérapé, mais avouons que tout y était pour franchir le pas ! ».

L’avocate de la défense, Me Samira Benmerzoug, rejette-t-elle aussi le vice du pédophile patenté.

« Il a été mis à la porte par ses parents à 18 ans pour être tombé amoureux d’une femme qui avait 10 ans de plus que lui. Il pense qu’en amour il n’y a pas d’âge ».

Le tribunal a en tout cas inscrit Julien au fichier des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais) et l’a condamné à 4 mois avec sursis.
Si l’amour n’a pas d’âge, la raison en a un.

Le prénom de la jeune mineure a été changé pour sa protection.

Source: http://www.lanouvellerepublique.fr/

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