Un pédocriminel présumé arrêté au Canada réside en Suisse

 

Un pédocriminel présumé arrêté au Canada réside en Suisse

Deux semaines après l’arrestation au Canada d’un individu présumé pédophile ayant séjourné en Suisse dans la ville de Fribourg, «la police cantonale Fribourgeoise n’a pas reçu de demande d’entraide judiciaire de la part du Canada», révèle son porte-parole Pierre-André Waeber. «Mais nous nous intéressons à cette affaire.»

En effet, J.* (nom connu de la rédaction), le quinzième homme arrêté au Canada dans le cadre d’une enquête portant sur un réseau de présumés pédophiles, séjournait en Suisse au moment du coup de filet.

D’après plusieurs journaux canadiens, «il semble qu’il était en voyage en Suisse lors de la rafle policière» qui a eu lieu le 27 janvier 2016 et a mené à l’arrestation de quatorze personnes dans un premier temps, dans plusieurs régions du Canada.

L’homme est inculpé de quatre chefs d’accusation.

Ensuite, J.* s’est rendu de lui-même à la police canadienne le 10 février 2016, six jours après qu’un mandat d’arrestation eut été délivré par la Couronne contre le prévenu dans la nécessité de «l’intérêt public».

Car les charges présentées sont graves, selon le mandat d’arrestation auquel Sept.info a eu accès. L’homme est inculpé de quatre chefs d’accusation, dont le plus sérieux porte sur l’article 163.1 (2) du Code criminel canadien: «production, distribution, possession ainsi que l’accès à du matériel de pornographie juvénile».

D’après nos sources, l’homme, âgé de 32 ans, habitant à Toronto, décrit comme un universitaire brillant, n’était pas simplement de passage en Suisse. Il entretient une relation avec une femme à Fribourg. De cette union est né un enfant l’année passée.

Sept.info a pu entrer en contact avec sa compagne, qui, bouleversée, a appris la nouvelle par la presse canadienne.

Sept.info a pu entrer en contact avec la mère, qui, bouleversée, a appris la nouvelle par la presse canadienne. Elle ignore tout du passé présumé de ce compagnon mis en cause pour des faits qui remontent entre 2004 et 2010, selon les chefs d’inculpation.

Elle prie les médias de ne pas faire d’amalgame, étant donné qu’aucun procès n’a eu encore lieu et que la vie de deux personnes, la sienne et celle de l’enfant, sont en jeu à côté de l’individu inculpé. Les méthodes canadiennes de dénonciation et de mise en accusation sont aussi beaucoup plus expéditives que celles qui ont cours en Suisse.

Depuis quand le prévenu réside-t-il, manifestement par périodes, à Fribourg?

Le couple possède une adresse dans un immeuble de cette ville. Sept.info a contacté le propriétaire de l’immeuble, qui déclare qu’«officiellement la personne en question (l’inculpé au Canada, ndlr) n’est pas connue de nos services».

Son nom est pourtant gravé sur une plaque porte-nom à l’entrée de l’immeuble et a dû être apposée par la régie. «Alors, effectivement, la plaque a été faite de manière un peu correcte car nous n’aimons pas les bouts de papier.»

Mais depuis quand? «Aucune idée», répond le responsable de ce bâtiment appartenant à la Bourgeoisie de la Ville de Fribourg.

Me Jean Pascal Boucher, procureur et porte-parole du Bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales de Montréal (Québec), ne peut pas répondre à nos questions concernant les voyages en Suisse de l’inculpé car «les éléments qui pourraient faire partie de la preuve seront exposés devant la cour.  Le dossier de J.* revient devant la Cour le 3 mars prochain.»

Or dans ce cas de figure, tous les faits de l’enquête, révélés en Cour par l’enquêteuse, sont frappés d’un interdit de publication, et les médias ne peuvent donc pas les rapporter.

L’enquête baptisée «Opération Malaise» a débuté en 2013.

Ce qui est su en revanche, c’est que l’enquête baptisée «Opération Malaise» a débuté en 2013 à la suite d’informations reçues de la part du public. Elle a mobilisé 150 policiers et débouché sur l’arrestation de quinze hommes, âgés entre 27 et 74 ans. Les activités de ce réseau de présumés pédophiles remontent à 2003 et, dans certains cas, vont se sont poursuivies jusqu’en 2016.

La majorité des chefs d’accusation a été portée contre les hommes pour avoir possédé, transmis, rendu accessible, produit, imprimé, distribué ou accédé à de la pornographie juvénile. Certains sont aussi accusés d’avoir conseillé d’autres sur la meilleure façon de commettre des actes criminels, notamment des contacts sexuels sur des mineurs.

En effet, les enquêteurs se sont basés sur des discussions interceptées entre les membres du réseau pédophile présumé au sujet de leurs expériences sexuelles avec des enfants. Ils faisaient partie d’un organisme sans but lucratif (OSBL) constitué en 2011, «Les amis de toutes les minorités sexuelles» (LATMS), qui aurait permis de faire la promotion de la pédophilie et de la pédérastie.

«Ils fréquentaient des forums de discussion afin d’échanger entre eux sur leurs expériences sexuelles vis-à-vis les enfants.»

Selon un communiqué de la Sûreté du Québec, «ils fréquentaient des forums de discussion afin d’échanger entre eux sur leurs expériences sexuelles vis-à-vis les enfants. Ils se conseillaient sur les tactiques à employer et les lieux à fréquenter, dans le but d’abuser sexuellement des enfants sans éveiller les soupçons.»

Le statut d’organisme sans but lucratif a été retiré à LATMS le 18 février dernier, un juge de Montréal ayant statué que cet organisme faisait la promotion de la pédophilie.

Cette affaire n’est pas sans rappeler un jugement en lien avec des revendications similaires. En 2014, la Cour de cassation des Pays-Bas avait prononcé l’interdiction et la dissolution d’une association qui militait pour l’acceptation des relations sexuelles consenties entre enfants et adultes.

Revendiquant le droit à la liberté d’expression, l’association assurait être farouchement opposée à toute forme d’abus sexuels.

Toutefois, la Cour de cassation avait conclu que «l’association banalise les dangers des contacts sexuels avec de jeunes enfants» et qu’«il est nécessaire d’interdire et dissoudre l’association au nom de la protection de la santé, des droits et des libertés des enfants».

Extraits du site internet de «Les amis de toutes les minorités sexuelles» cités dans la requête:

«Même si à première vue les termes «les amis» peuvent sembler d’une autre époque et évoquer une certaine naïveté, ils expriment bien nos trois lignes de force. Les amis rappellent d’abord que cette organisation a vu le jour après un long apprivoisement, grâce aux liens d’amitié nourris au défi de la confiance réciproque, de l’authenticité et du courage: LATMS est née avec et pour nos amis pédophiles et pédérastes et nous sommes prêts à offrir la même écoute attentive et respectueuse à toutes les minorités sexuelles taboues.»
«La situation précise qui nous a conduits à fonder LATMS est l’obstacle presque infranchissable qui bloquait le développement des ressources communautaires qu’un groupe de pédérastes et de pédophiles travaillaient à construire depuis plusieurs années: des contrats à signer et des paiements à faire que la nécessité de préserver leur anonymat rendait impossibles.»
«Nous considérons que la pédophilie et la pédérastie sont des orientations affectives et/ou sexuelles de même nature que l’homophilie et l’hétérophilie et nous croyons qu’il n’y a aucune raison (dans le sens de rationnel) pour démoniser une orientation affective sous prétexte que certaines personnes commettent des agressions ou des abus.»
«Y a-t-il des pédophiles dans votre organisation […] ? Il y a actuellement autour de nous un certain nombre de personnes qui appartiennent à une minorité sexuelles taboues, notamment des personnes qui sont pédophiles, hébéphiles ou pédérastes. Nous n’avons pas encore commencé à nous faire connaître des autres minorités sexuelles taboues. Nous avons créé LATMS Inc d’abord à partir des gens que nous connaissions. (sic)»

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