L’ordre du Temple Solaire

L’ordre du Temple Solaire

Ésotérisme, Suicides, Meurtres collectifs

ots-232x300-7308493

HISTOIRE ET STRUCTURATION

L’Ordre du Temple Solaire (OTS) est une secte fondée en 1984 au Canada par un Français nommé Joseph Di Mambro (1924-1994) un ancien bijoutier reconverti dans le prêche apocalyptique et féru d’ésotérisme, ainsi que par Luc Jouret (1947-1994), spécialisé dans l’homéopathie et “magicien guérisseur”.

order-of-the-solar-temple-cult-6-300x169-4753147

Luc Jouret est diplômé de médecine à l’Université libre de Bruxelles, sa spécialité étant la gynécologie.

Il se spécialise dans l’homéopathie et les idées écologistes.

Il est aussi très attiré par l’ésotérisme et la Franc-maçonnerie et fera partie de la Loge Opéra.

Les traditions élaborées par Jo Di Mambro sont inspirées de son expérience entre 1956 et 1969 avec l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose+Croix (AMORC).

Il fut également très proche du SAC, le Service d’Action Civique fondé par Charles Pasqua (celui-ci en devient le vice-président) en 1960 et qui avait pour objet la protection rapprochée du Général De Gaulle.

Outre des militants, des policiers et gendarmes, on y trouve des truands et mafieux ayant fait partie de la résistance durant la guerre, ainsi que d’anciens de la Gestapo.

Mais à l’OTS, il s’agit de préparer son corps et son esprit pour le passage à l’Âge nouveau, de préparer une “élite”.

Di Mambro est le dirigeant de la secte, médium inspiré des “maîtres passés”.

Il se présente auprès de ses adeptes comme le récepteur et transmetteur des messages divins.

Au début, Di Mambro et Jouret font connaissance en Belgique en 1980 au sein d’une communauté new age.

Luc Jouret y donne alors des conférences.

mte4mdazndewodcymdc1nzkw-286x300-9784836
Luc Jouret

Mais après l’arrivée de Di Mambro, cette association prend une autre dimension et se replie au fur et à mesure sur elle-même.

Certains membres la quitteront, conscients du processus de manipulation qu’ils subissent.

L’association est alors transférée en Suisse.

Les conférences et émissions radiophoniques de Jouret sur la vie, ses principes et son sens prennent une telle ampleur que l’association réussit à recueillir des dons très importants.

Sa fonction au sein de l’Ordre est désormais de répandre sa parole et de recruter de nouveaux membres.

Charles Dauvergne, ancien membre, raconte que l’un des dons recueillis pouvait atteindre un million de francs à l’époque, remis par un comptable suisse.

C’est ainsi que la Golden Way, mère de l’OTS, se créée. Celle-ci fait l’acquisition de chalets à Salvan et Cheiry (Suisse romande) tandis que le siège de l’association se situe à Genève dans une spacieuse demeure où cohabitent désormais les membres de la communauté.

L’association acquit très rapidement des maisons en Suisse, en France, au Canada et en Australie.

michel-tabachnik-conductor-week-12-291x300-6534750
Michel Tabachnik

Un troisième personnage d’importance doit être mentionné parmi ces grandes figures; il s’agit de Michel Tabachnik, riche compositeur Suisse et chef d’orchestre de renommée internationale, qui devient le théoricien de l’Ordre.

Lié à Di Mambro depuis 1977, président de la Golden Way en 1979, jouissant d’une forte position auprès de Di Mambro dès la genèse de la secte, M. Tabachnik aurait été discrètement l’un des plus hauts dignitaires de l’OTS.

Cela, on le découvrira bien plus tard, à la fin des années 1990, après les affaires qui ont tant défrayé la Chronique.

De plus, il aurait été lui aussi membre de la Loge maçonnique Opéra, et particulièrement proche de Jacques Breyer, à l’origine de la création de l’Ordre du Temple solaire.

M. Tabachnik développe un lien très particulier avec Di Mambro, un lien que l’on pourrait qualifier de fusionnel.

Ils ne cessent de voyager ensemble, habitent des appartements conjoints, s’habillent de la même façon (ils apparaissent tout deux sur une photo en costume blanc et chemise rouge).

Fait étrange qui ne sera pas développé dans la presse, ils se rendent en compagnie de Jouret, au siège de l’Ordre Rénové du Temple, situé alors à Molières (un peu au nord de Montauban dans le Tarn et Garonne), autre secte qui a pour représentant Julien Origas, chef de la Gestapo française à Brest de 1940 à 1945 et dont les liens avec les milieux néo-nazis sont avérés.

Cet Ordre fut créé en 1970 par Raymond Bernard, Grand-maître de l’Ordre rosicrucien AMORC durant plus de 20 ans et qui aurait quitté l’ORT sous la pression du Grand-maître international de l’AMORC, Ralph Lewis.

Mais l’Ordre Rénové du Temple est à l’origine l’Ordre souverain du Temple Solaire, fondé en 1952, après avoir désigné son Grand-maître Jacques Breyer au château d’Arginy près de Lyon.

Ce Grand-Maître, philosophe et passionné d’ésotérisme qui appartint à la loge maçonnique Opéra créée en 1958, est l’auteur de Vaincre la seconde mort, la référence ésotérique de nos deux gourous, et livre de chevet des membres de l’OTS.

En effet, nous constaterons que cet Ordre fait partie d’une grande famille de plusieurs organisations de Templiers réparties dans l’Europe, jusqu’en Martinique et au Canada. Jo Di Mambro aurait intégré l’Ordre souverain du Temple Solaire depuis 1971.

cf0610ad71835362_jpg_530x530_q85-214x300-7985515

Michel Tabachnik, même s’il ne cesse de “cacher la vérité” lors de ses déclarations à la presse en niant un quelconque lien avec l’OTS après l’affaire du Vercors, s’explique lors de l’interview du 02 avril 1996 après la parution du dossier OTS publié par le journaliste Arnaud Bedat dans l’hebdomadaire suisse l’Illustré qui montre son implication directe lors de cérémonies.

Il avouera alors y mener des conférences et animer effectivement des cérémonies.

M. Tabachnik aurait été en effet l’idéologue, l’autorité morale et spirituelle de la secte, notamment grâce à ses écrits.

IDÉOLOGIE ET RITUELS

Cet Ordre fonctionne donc comme une secte et met en place sa propre forme de pensées, son eschatologie millénariste, dont l’objectif suprême devient le suivant: faire « transiter » l’âme des adeptes vers une autre planète et accéder au savoir total.

Comment ? Par le suicide ou sacrifice de soi.

La préparation à la mort, par le feu qui élève et purifie, deviendra la clé de l’idéologie de l’OTS à partir de 1990.

C’est le début du déclin.

C’est à partir de ces années là que Élie, le fils de Di Mambro, se questionne sur les visions auxquelles il assiste lors des cérémonies, en découvrira les subterfuges et en informera les adeptes.

Une partie d’entre eux quitteront la secte pour ces raisons et également parce qu’ils observent l’autoritarisme croissant de leur chef, ainsi que sa vie luxueuse.

Les revenus de l’Ordre passent alors de 483 683 francs suisses en 1991 à 89 000 francs suisses en 1993, à peine 1 an avant les massacres et “sacrifices” de Morin Heights, Salvan et Cheiry.

d0212e47e5d9576e_jpg_530x530_q85-300x217-8179329

En 1990, dans une nouvelle conception religieuse de l’Ordre donc, “l’esprit” ne meurt pas, il effectue simplement un voyage spatial vers la planète Sirius, lieu de la conscience originelle, où il trouvera le bonheur éternel et y construira un monde nouveau.

La secte se sert des écrits de M. Tabachnik, Les Archées, adressés aux hautes sphères de l’Ordre, qui inculquent à l’adepte les pulsions de mort et la notion de transit qui définissait avant 1990 un changement de niveau de conscience seulement.

À partir de 1993, Di Mambro prépare ses adeptes à leur nouveau voyage, le leg qui sera transmis par la secte, ainsi que son mythe en effaçant toute trace des aspects artificiels qui pourraient en profaner la mémoire.

Différentes vidéos sont alors produites cette année là pour expliquer leur départ.

c9c29ee0bac7ce4_jpg_530x530_q85-300x217-5416643

L’idéologie de l’Ordre suit trois grandes lignes de direction :

– Repérer et rassembler une élite spirituelle pour constituer, par l’étude des “hautes sciences”, des travaux en vue de perpétuer la « Conscience une »  et la Vie dans le temps et l’espace.

– S’imposer et être actif à l’édification des Centres de vie.

– Développer une vraie chaîne de fraternité mondiale, au service des forces positives et du Temple unifié.

ebeef700958d05a9_jpg_530x530_q85-300x224-7156816

220px-cross_templar-svg-3161131

Les rituels sont sensés s’inspirer de ceux pratiqués par l’Ordre des Templiers au Moyen-Âge, durant la période des Croisades, et basés sur les croyances apostoliques.

Mais les cérémonies sont un «théâtre d’apparitions et de manifestations perçues comme surnaturelles au cours de cérémonies rituelles.

De nombreux témoins ont rapporté avoir vu des matérialisations d’objets ou de personnages».

Une adepte déclare avoir assisté à «l’apparition de Maîtres, du Saint-Graal, de l’épée Excalibur, des douze apôtres et même du Christ».

Les “visions”, dont la portée aurait été uniquement pédagogique, sont préparées minutieusement à l’aide de phénomènes électriques, d’éclairages et d’hologrammes.

Mais les adeptes ont une foi inébranlable et croient en ce qui leur est donné de voir.

Joseph Di Mambro et Luc Jouret sont co-dirigeants de la secte, et s’associent très rapidement à Camille Pilet, un riche mécène; M. Tabachnik est un membre extrêmement influent.

Ils détiennent apparemment le contrôle absolu, et cette dépendance hiérarchique est primordiale pour le bon fonctionnement de l’Ordre.

waco-ordre-du-temple-solaire-la-folie-des-sectes-tueuses-300x169-6703969

Toute autre hiérarchie ou ordre provenant de l’extérieur est banni et interdit :

“Hormis l’enseignement donné, aucun autre enseignement, doctrine, théologie, philosophie, théorie ou concept à caractère spirituel, initiatique, ésotérique ou métaphysique, ne peut être propagé, dispensé ou introduit par quiconque à l’intérieur de l’ordre” (Article 23, Règles de l’OTS).

L’OTS est structuré selon trois niveaux :

  • Le premier, Amanta, diffuse la philosophie de vie en vue d’atteindre la conscience supérieure.
  • Le deuxième, Archedia, facilite à son élite spirituelle l’accès aux connaissances privilégiées afin d’approfondir leur cheminement.
  • Enfin, le troisième niveau, l’Organisation internationale de la Chevalerie, initie un nombre restreint de participants et leur donne accès à certaines publications.

L’assujettissement des adeptes Templiers est inconditionnelle, leurs dons constituent une fortune pour faire triompher l’Ordre dans le monde.

Les adeptes qui contribuent le plus financièrement sont sacrés chevaliers et eux seuls sont initiés aux “secrets”.

Des notables constituent l’élite de l’Ordre, tel un maire québecquois, de hauts dirigeants d’HydroQuebec, une célèbre journaliste et des gens disposant d’importantes fortunes.

Leur lieu de refuge est la Martinique, leur lieu de sauvetage (lorsque la fin des temps viendra) se trouve au Québec.

Ils cachent des vivres et des armes, fondent des abris souterrains pour survivre à l’apocalypse.

Lorsque le “Jour de l’Appel” sera décidé par le couple Di Mambro/Jouret, les adeptes devront se rendre en Suisse.

2-v6-300x232-6699610

Dominique Bellaton, une jeune toxicomane, intègre l’OTS sur la volonté de ses parents.

Di Mambro la voit déjà dans le rôle de la mère porteuse de « l’Enfant cosmique ».

Une cérémonie a lieu dans une crypte, avec des effets spéciaux (épée effleurant le ventre de Dominique, acte suivi d’un rayon de lumière).

Les adeptes sont happés par cette “vision” et sont alors persuadés des pouvoirs surnaturels de leur gourou.

Di Mambro fait appeler son rituel : « Conception théogamique », une conception sans rapport sexuel, alors que Dominique est sa maîtresse et qu’elle porte leur enfant depuis quelques semaines déjà.

Emmanuelle (Doudou pour les intimes) naîtra le 22 mars 1982.

Elle et sa mère sont malheureusement mortes lors des “suicides” collectifs à Salvan.

Les dirigeants n’hésitent pas à séparer des couples lorsque ceux-là les gênent, et à en reformer d’autres.

Plus de 500 adeptes formaient la communauté de l’OTS avant les affaires de morts collectives suspectes qui ont eu lieu de 1994 à 1997, au cours desquels ont péri 74 personnes dont 11 enfants d’une fin absolument tragique, voire extrêmement cruelle et sadique.

sriimg20011030-888225-1p-data-300x152-2274706

“SUICIDES” OU ASSASSINATS DE MASSE – CHRONOLOGIE DES FAITS

En trois ans, entre 1994 et 1997,  ont eu lieu 4 affaires importantes liées à l’OTS, au Quebec, en Suisse et en France. Se sentant menacés, pris de paranoïa, Di Mambro et Jouret auraient décidé d’anticiper l’annonciation de l’apolcalypse. Il en résulta un massacre sanguinaire mêlant exécutions et « suicides » supposés pour certains, que l’on nommerait plutôt « sacrifices ».

Ces mises à mort, lorsque ce ne sont pas des meurtres, semblent de toute évidence auto-conduites selon une idéologie religieuse et sectaire, celle de l’OTS en l’occurence, qui a gagné toute emprise mentale sur les adeptes concernés.

Petite chronologie:

1956-1969: Jo Di Mambro fait partie de l’AMORC (l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix)

1970: création de l’Ordre Rénové du Temple par Raymond Bernard, Grand-maître. Di Mambro intègre l’Ordre souverain du Temple Solaire.

04/11/1975: À la télévision française, l’émission “Tribune Libre” sur France Région 3 laisse le champs libre à l’Ordre Souverain du Temple pour y faire sa publicité, celle de son œuvre collective produite aux Éditions solaires de Monaco, Pourquoi la Résurgence de l’Ordre du Temple? Les Templiers accusent…et révèlent!

et celle de son idéologie: alors que les églises sont en train de dilapider le patrimoine spirituel de l’humanité, qu’il s’agit de résoudre une crise sacerdotale au sein de l’Église catholique romaine, que l’humanité est “malade” et qu’elle se dirige vers le chaos par l’évacuation des valeurs.

L’Ordre souverain du Temple replace le spirituel dans le monde en cette période charnière de l’histoire, après 600 ans de “vide”, de 1312 à 1952.

1312 est la date à partir de laquelle l’Ordre du Temple est suspendu par Philippe le Bel – 1952 est la date à laquelle un Grand Maître de l’Ordre du Temple fut de nouveau désigné, certainement Jacques Breyer, précisément à un endroit historique, au château d’Arginy à Charentay, près de Lyon.

Cet Ordre représente désormais “la milice apostolique du Christ” afin de rappeler aux hommes leurs devoirs éternels.

Le “sacrifice” des Templiers  est à l’image du “sacrifice du Christ” qui avait accepté le Golgotha, pour revenir plus glorieux et plus fort.

Et ce temps de l’apocalypse approche. Alors que la messe eucharistique célèbre le Christ douloureux, l’office templier cocélèbre après celui-ci le “Christ glorieux”, en consacrant et offrant le pain et le vin (Saint Graal) en mémoire du Sauveur.

L’O.S.T fait un appel, ils attendent de leurs futurs adeptes:

Le sacrifice, le don de soi, un effort constant et permanent, la discipline de vie, l’effort personnel de transformation.

Bref, tout y est!

http://www.ina.fr

1979: Création de la Golden Way par Di Mambro et Jouret

1984: création de l’Ordre du Temple Solaire par Di Mambro et Jouret

1990-1993: Déclin spirituel et financier de l’OTS

1992: Di Mambro tente de faire liquider le Grand-Maître de l’OTS au Canada. De même, Luc Jouret souhaite réserver le même sort à Emmy Anderson, trésorière de la secte.

Il aurait alors chargé Jean-Pierre Lardanchet, membre de l’OTS, en fonction à la Police de l’air et des frontières à Annemasse, de trouver l’exécuteur du contrat.

Le policier va alors trouver un certain Bayram K., patron de deux ateliers de confection à Paris, qui refuse catégoriquement de s’en charger.

1993: Di Mambro prépare psychologiquement ses adeptes au transit vers Sirius.

Ce transit n’est plus un changement d’état de conscience, mais bien un transit de l’âme vers Sirius. Luc Jouret rappelle que “la mort doit être comprise, non plus comme une fin en soi, mais comme un processus de prise de conscience supérieure”.

Pour les adeptes, la mort n’est qu’un passage puisqu’il y a croyance en la réincarnation.

09/09/1993: Virement d’un montant de 93.209.000 USD depuis un compte de l’OTS en Suisse vers celui de Mme Odile Dancet en Australie.

Interpol signale ce transfert. Mais la Suisse conclue qu’Interpol fait erreur.

Toutefois, la France surveillera les allers et venues des membres de l’OTS dans le pays, ce qui sera très remarqué par les dirigeants de l’Ordre.

06/1994: Joël Egger s’occupe d’acheter une série d’appareils de télécommandes pouvant déclencher des mises à feu.

Mise sur écoute des membres de l’OTS.

Dans une cassette, on peut entendre Albert Giacobino déclarer qu’il réclamera le remboursement de son investissement à la prochaine réunion, sous peine de tout quitter.

16/09/1994: Réunion à Salvan, animée par Di Mambro et à laquelle Joël Egger assiste.

Il prend alors le vol SwissAir 138 pour le Canada le 29/09 et repart le lendemain soir à 22h10 via le vol SwissAir 139 pour Zurich.

Il est complice ou directement auteur de la tuerie de Morin Heights.

24/09/1994: M. Tabachnik préside à Avignon l’une des dernières réunions de l’OTS, sans doute la plus importante, qui annonce la fin du cycle d’enseignement et la fin de l’OTS.

Il y aurait également été question de l’ultime voyage vers Sirius…

En tout cas, décision est prise de créer une nouvelle association nommée ARC (Association Rose-Croix).

Deux personnes de l’OTS appelées en Suisse au mois d’octobre ne s’y rendront pas et survivront.

30/09/1994: Assassinat de la famille Dutoit, un couple et leur bébé, dans les chalets de Morin Heights (Quebec). Découverte des corps le 06/10/1994.

04/10/1994

5 personnes sont retrouvées mortes dans les chalets de Morin Heights au nord de Montréal (Quebec), après un incendie. Les chalets appartiennent respectivement à Luc Jouret, Camille Pilet, Dominique Bellaton et Joseph Di Mambro. L’inspecteur Jacques Saint-Pierre est chargé de l’affaire.

hqdefault-300x225-6161080

Dans le chalet de Di Mambro se trouve les corps calcinés de Collette et Gerry Genoud, de citoyenneté Suisse.

Il est observé que des systèmes de mise à feu volontaire ont été installés chez Di Mambro et Jouret.

C’est seulement le 06/10 que dans le troisième chalet, celui de D. Bellaton, les corps de Antonio Dutoit, de sa femme Nicky Robinson Dutoit et de et de leur fils Christopher  Emmanuel Dutoit (3mois) sont retrouvés sauvagement assassinés, et dissimulés dans le sous-sol du chalet.

Le père à reçu 50 coups de couteau et la mère 14, selon un rituel précis; leur bébé a également été poignardé d’un coup de couteau dans le cœur, tandis qu’un pieu est déposé sur sa poitrine.

Ils auraient été assassinés le 30 septembre.

Le père s’occupait des effets spéciaux au cours des rituels de l’OTS et la mère confectionnait les robes de cérémonie.

Deux problèmes se sont posés à eux.

Tout d’abord, ce couple n’appréciait pas la vie princière que menait leurs dirigeants.

Deuxièmement, Di Mambro n’aurait pas admis que les Dutoit nomment leur fils Emmanuel, qui était également le nom de l’Enfant cosmique, d’autant plus qu’il avait interdit à Nicky d’avoir un enfant.

Ainsi, le petit Emmanuel fut-il considéré comme l’Antéchrist et il fut décidé en haute instance que ce couple devait se séparer.

C’est dans ce contexte particulièrement hostile à leur égard que les Dutoit ont pris la décision de fuir vers leur Quebec natal durant l’été.

Après leur assassinat, leur voiture est localisée à l’aéroport, où les vérifications des allers et venues des voyageurs sont alors menées.

Les autorités policières découvrent que quatre citoyens suisses membres de l’OTS se sont rendus au Quebec peu de temps avant l’incendie des chalets et que seulement deux d’entre eux sont retournés en Suisse le soir des meurtres.

La seule personne en qui le couple avait confiance était Dominique Bellaton, l’une des quatre personnes en question arrivée de Suisse et repartie ensuite.

Elle aurait servi d’appât au couple afin de les attirer dans le chalet. Di Mambro aurait été l’instigateur de ces assassinats atroces ; le couple mort dans le chalet aurait été les exécutants de sa volonté, ou bien le 4ème homme, Joël Egger…

04/10/1994: 22h32 – Di Mambro passe son dernier appel à Joël Egger. Quelques minutes plus tard, le système de mise à feu à Salvan semble être enclenché.

23h42: la ferme de Cheiry prend feu, l’incendie des chalets de Salvan au même moment.

Du 04 au 05/10/1994

23 morts sont découverts à Cheiry dans la ferme de La Rochette où les adeptes venaient y cultiver des légumes.

Les victimes, après avoir absorbé des soporifiques, seraient décédées  entre le 2 et le 3 octobre.

65 balles d’armes à feu sont retrouvées dans leur corps et trois d’entre elles ont un sac plastique sur la tête.

Parmi eux, se trouve la famille Jaton (4 membres d’une même famille).

Rose-Marie Jaton fondera alors l’Association Famille de Victimes OTS.

ots1-300x196-5671373

À Cheiry, le dispositif de mise à feu pour la destruction du chalet n’a pas fonctionné.

Sous la stupéfaction générale, les policiers suisses de la ville vont détruire les chalets dans les jours qui suivent, en invoquant la raison suivante : cette scène de crime ne doit pas se transformer en lieu de pèlerinage.

Qui a parlé de pèlerinage? Nul ne le sait.

D’autant plus que Di Mambro et Jouret n’y sont pas morts…

C’est le juge d’instruction de Fribourg, André Piller, qui se charge de l’affaire.

Un an et demi après ce drame, le journaliste Éric Lemasson, qui avait couvert l’affaire, et son cameraman décident de retourner à Cheiry pour observer à nouveau les lieux.

De manière incroyable, ils découvrent dans une poubelle des cassettes d’écoute qui leur révèlent l’envers du décors.

Ceux qui sont morts parlent…, se posent des questions sur la quantité d’argent dépensée par les hauts dignitaires de la secte.

Parmi eux, Albert Giacobino, 72ans, aurait dépensé environ 2 millions d’euros pour l’OTS, il a acheté la ferme de Cheiry.

Il est alors ruiné et souhaite demander le remboursement de cet achat à Di Mambro.

Ces cassettes d’écoute montrent que les personnes décédées à Cheiry ne semblent pas vouloir “transiter” vers Sirius.

On est alors loin de la version du “suicide collectif”.

  • 25 morts sont retrouvés à Granges-sur-Salvan, à 10km de Cheiry, après un incendie dans un complexe de trois chalets.

ots2-197x300-7102913

Là, tout à bien brûlé.

Les autopsies révèlent que ce sont des décès par empoisonnement.

Parmi les cadavres, on retrouve Di Mambro et Jouret, des couples avec enfants, Emmanuelle “l’enfant cosmique” alors âgée de 12ans et sa mère.

Le rituel du dernier repas y a été filmé la veille de leur mort.

Les victimes sont retrouvées parées de leur cape de cérémonie.

Thierry Huguenin, ex-membre de l’OTS depuis 2 ans qui avait été appelé à Salvan par Di Mambro sur le prétexte d’être remboursé d’une somme due, a pu quitter les lieux à temps, se sentant très mal à l’aise lorsqu’il se rend compte que Di Mambro ne le remboursera pas et qu’il l’a fait se déplacer pour rien.

T. Huguenin prend alors sa voiture pour repartir, alors qu’un ami de Di Mambro le poursuit, certainement pour l’en empêcher d’une quelconque façon.

Pour ce témoin miraculé, qui a vécu dans cette secte de nombreuses années, il ne fait aucun doute que seulement 6 ou 7 des victimes se préparaient à leur mort, alors que les autres étaient loin d’être consentantes.

Elles auraient été attirées sur les lieux avec le prétexte d’être remboursées. T. Huguenin aurait pu devenir la 54ème victime.

Après 18 mois d’investigations, les trois juges suisses concluent que les deux tiers des 53 victimes de l’OTS ont été assassinées, alors qu’une quinzaine de membres se sont effectivement suicidés.

Les victimes par armes à feu ont au préalable absorbé des somnifères.

Les gourous, instigateurs de ces cérémonies, étant eux aussi décédés, les magistrats annoncent aux avocats des familles qu’ils s’orientent vers un non-lieu.

Les familles se révoltent contre cette prise de position car certains faits et questions restent en suspens, tel le déclenchement par exemple du système de mise à feu particulièrement sophistiqué qui avait été opéré après les faits pour incendier les chalets et ne laisser aucune trace.

asset-version-6ec80b1b91-600px_2469709-300x211-6620722

  • 23/12/1995 : 16 personnes dont 3 enfants sont retrouvées mortes, “disposées en étoile” et carbonisées, à Saint-Pierre-de-Cherennes (plateau du Vercors), au lieu-dit Le trou de l’enfer.14 victimes ont été tuées de 2 balles d’armes à feu puis brûlées.Les deux autres personnes, un architecte Suisse nommé André Friedli et l’inspecteur de police Jean-Pierre Lardanchet (inspecteur à la Diccilec, ex-police de l’air et des frontières), auraient été les exécuteurs, avant de se suicider et s’immoler.ots3-300x227-1675492Remarque à part, cet inspecteur aurait donc exécuté (ou aurait été directement complice de ces exécutions) sa femme Marie-France et leurs deux enfants de 3 ans et 18 mois, ainsi que Ute Verona, compagne de Patrick Vuarnet, et sa fille Tanya alors âgée de 6 ans.

    Les deux policiers Lardanchet et Patrick Rostand (inspecteur à la police judiciaire de Paris) avaient été aperçus en Suisse lors des premiers “transits” d’octobre 1994, ils avaient été entendus par la police puis relâchés.

    Des notes de Di Mambro indiquent qu’ils se seraient infiltrés, ce qui est étonnant concernant Lardanchet, car si tel était le cas il n’y aurait pas mêlé sa femme et ses enfants.

    En ce qui concerne Patrick Rostand (collègue et ami de Lardanchet, victime du drame du Vercors), cela reste flou. Mais inquiet, peu de temps avant sa mort, il parla d’un important transfert de fonds vers Monaco, où Camille Pilet (ex-directeur des ventes de la firme horlogère Piaget), victime du premier “transit” et grand mécène de l’OTS qui se prenait pour la réincarnation de Joseph d’Arimatie, possédait un appartement.

    On compte également parmi les victimes Patrick Vuarnet donc, l’un des fils du célèbre skieur Jean Vuarnet, médaillé d’or olympique en 1960 notamment, ainsi que sa mère Edith Vuarnet.

    Selon P. Vuarnet, après les premiers “transits” de 1994, le prochain “voyage” aurait lieu une nuit de solstice, la plus longue nuit…

Le juge d’instruction Luc Fontaine, à Grenoble, s’occupe de l’affaire après le drame du Vercors mais ne fera pas grandement avancer ce dossier.

121024cm02_lfontaine_0001-200x300-5235864

Un article du 25 décembre 1995 dans Libération indique que le procureur de la République de Grenoble, après 24h d’observations sur la scène de crime, accrédite la thèse de l’assassinat et une information est alors ouverte pour “assassinats” et “association de malfaiteurs”.

Il a également constaté que les victimes auraient été aspergées d’un liquide inflammable avant d’être brûlées.

Bizarrement, aucun bidon d’essence ou jerrican n’a été retrouvé sur les lieux. Sur place, les gendarmes ont saisi deux revolvers Mannurin (appartenant aux deux policiers) et deux fusils 22 long rifle.

Autres faits curieux et inexplicables à ce jour, les voitures retrouvées près des lieux des crimes et qui ont vraisemblablement transporté les futures victimes ont révélé, après analyses, qu’elles ne comportaient aucune empreinte, comme si elles avaient été volontairement “nettoyées” à cet effet.

Or, pour quelles raisons serait-ce le cas ?

De plus, des habitants de Saint-Pierre-de-Cherennes témoignent avoir vu passer trois Mercedes immatriculées en Suisse, roulant à grande vitesse.

De même, le chasseur Robert Arnaud, qui s’est retrouvé en premier sur les lieux, a vu un véhicule suspect descendre en direction de la vallée vers 8h15 du matin après les faits.

Pour Alain Leclerc, avocat de la famille Vuarnet, pour qui l’affaire OTS devient celle de sa vie, l’hypothèse d’une intervention extérieure devient plausible et c’est celle qui sera défendue par cette famille jusqu’en 2006 (cf. Article ci-dessous paru dans Le Parisien le 23 mars 2004), lorsque toute cette affaire sera clôturée.

600px_2469708-300x227-4969105

En rapport avec cet article, nous remarquerons étrangement là-aussi la “participation” de la Direction centrale des RG à cette affaire, lorsqu’ils se plaignent des persécutions judiciaires de la part de la famille Vuarnet, par l’intermédiaire d’un rapport remis au juge Luc Fontaine le 28 mai 2001 et transmis le 1er juin au président du Tribunal, alors que le jugement n’avait pas encore été rendu.

Mais que font les RG dans cette affaire?

Alors que C. Pasqua (RPR) est ministre de l’Intérieur jusqu’à l’affaire du Vercors (mars 1993 – mai 1995), en mai 2001 trois ministres se sont déjà succédés et c’est Daniel Vaillant qui siège au ministère, avant de céder ses fonctions à Nicolas Sarkozy en mai 2002.

Quant aux ministres de la justice, plusieurs se succèdent entre 1993 et 1997: Pierre Méhaignerie à l’UDF (1993-1995) et Jacques Toubon au RPR (1995-1997).

C’est ensuite la ministre Elisabeth Guigou du PS qui prendra place jusqu’au procès, puis Marylise Lebranchu (2000-2002), Dominique Perben (2002-2005), et Pascal Clément durant le procès en appel.

La justice sera toujours réticente à répondre à la famille Vuarnet qui avait décidé de mener une contre-expertise des corps retrouvés.

L’une des conclusions : des traces anormalement élevées de phosphore sur les corps alors que la terre prélevée sur la scène de crime n’en comporte pas autant, ce qui pourrait laisser supposer l’utilisation d’un lance-flammes.

Mais, selon l’IRCG (Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie), le lieutenant-colonel Patrick Touron, l’un des quatre experts judiciaires, spécialiste en chimie et criminalistique, il n’y a pas trace de brûlures au phosphore sur les corps.

pasqua-300x209-6739357

Selon le juge d’instruction Luc Fontaine, la thèse d’une intervention extérieure n’est pas crédible, après enquête, et il n’y aura pas de raison non plus d’auditionner le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua (1927-2015) quant au fait que l’inspecteur Lardanchet se serait rendu à plusieurs reprises Place Beauvau avant l’affaire du Vercors, s’il avait été missionné pour infiltrer la secte.

Silence le plus total.

Pensons plutôt qu’il a tué ou fait tuer toute sa famille et les autres…

Concernant le transfert des 93.209.000$ vers l’Australie, les investigations d’Interpol concluent après enquête que le nombre 93 correspond simplement à l’année du transfert, qu’il s’agit d’un montant de 209.000$ en réalité… n’allons pas chercher plus loin surtout.

Nous ne saurons pas ce que sont devenus les biens pharaoniques de la secte, et tous les biens détenus par M. Tabachnik grâce à elle.

Alain Vuarnet pense que nous saurons la vérité quand les politiques et les magistrats actuellement en place n’y seront plus…

18/03/1996:

Paris, à la Cathédrale américaine, une cérémonie internationale réunit plusieurs maîtres templiers et rend hommage au dernier chevalier templier et martyre Jacques De Molay.

Création d’une commanderie parisienne.

02/04/1996:

Interview de Michel Tabachnik après la parution du dossier OTS et les photos révélées dans la revue l’Illustré.

Début de la mise en cause de son rôle et de ses responsabilités dans l’affaire de l’OTS.

22/03/1997:

À St-Casimir, au Québec, 5 personnes dont quatre membres de l’OTS se suicident.

La cinquième personne est le parent d’un membre.

L’enquête permet à la police de découvrir une lettre expliquant cet acte.

Trois adolescents âgés de 13 à 16 ans ont survécu, après avoir “négocié” avec leurs parents leur droit de vivre.

Ils sont alors en état de choc. Là aussi, un système de mise à feu, branché à une minuterie, est mis en place.

21/04/1997:

Date à laquelle une lettre aurait été écrite par un avocat breton nommé Bernard Brezulier, avant d’être remise anonymement à l’avocat Alain Leclerc défendant la famille Vuarnet.

Ce courrier dénonce de gros financements (460.000€) partis de banques vers l’OTS, l’AMORC et le FN, ainsi que vers diverses personnalités politiques bretonnes de droite et partis politiques tels l’UDF et le RPR (3.000.000€).

Mais cette lettre, publiée en 2003 par un journal luxembourgeois, serait un faux…

Des gens de toute provenance, des notables, élus municipaux, journalistes, fonctionnaires, dont plusieurs de sociétés d’États (par exemple Hydroquebec, l’équivalent d’EDF) sont identifiés parmi les 74 victimes de l’OTS.

Les recrutements s’effectuaient d’ailleurs souvent au sein de sociétés d’États.

Parallèlement à ces décès de masse, l’on observera le blanchiment d’argent, certaines transactions immobilières, d’importants transferts financiers vers l’Australie, mais les enquêteurs n’ont apparemment pas plus regardé en profondeur ce terrain là.

Un flou règne donc sur tous les aspects financiers concernant la secte, les enquêtes n’ayant jamais abouti.

Jacques Barillon, avocat de familles françaises de l’OTS, a déclaré que l’une des clés de cette affaire réside pourtant dans les questions d’argent.

Le lendemain de son transit, Joseph Di Mambro nous aura transmis trois-cent lettres parmi lesquelles nous retiendrons quelques titres : « Transit pour le Futur, La Rose-Croix, Aux Épris de Justice, À tous ceux qui peuvent encore entendre la voix de la Sagesse […] nous adressons cet ultime message. »

Tout cela afin de construire le mythe OTS.

On trouve aussi des lettres explicatives adressées au ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, qu’il nommera de façon familière : « Très cher Charlie », et dans l’une desquelles il souhaite : « rétablir la vérité quant aux faits qui ont précipité notre départ. […]

Nous vous accusons d’avoir délibérément voulu détruire notre Ordre et d’en avoir fait une raison d’État.[…]

Nous vous accusons, Monsieur Pasqua, d’avoir prémédité un assassinat collectif […]

Nous avons par conséquent décidé de quitter les plans terrestres prématurément car nous sommes conscients de votre volonté de détruire l’Oeuvre que nous avons accomplie ».

 

AUCUNE SUITE…ET POURTANT

Du fait de la mort des deux dirigeants à Salvan en 1994, M. Tabachnik devient l’unique prévenu dans le cadre de cette affaire.

Il publie Bouc émissaire, dans le piège du Temple solaire pour sa défense, avec une préface de Pierre Boulez.

C’est en avril 2001 que s’ouvre son procès.

Confiant, il est défendu par Me Francis Szpiner.

Les anciens adeptes venus témoigner le défendent, mais semblent craintifs face à lui.

Le 25 juin 2001, le Tribunal correctionnel de Grenoble relaxe Michel Tabachnik, au bénéfice du doute.

0290948_1-207x300-9452156

Le Parquet fait appel, lui reprochant « par ses écrits ésotériques » d’avoir poussé les adeptes à un « transit vers Sirius ».

En plus d’Alain Vuarnet, d’autres membres de familles de victimes, René et Muguette Rostand ou Willy et Gisela Schleimer, demandent en 2004 une réouverture de l’Instruction afin de contester la thèse du suicide collectif, une réouverture également demandée par Jean-Pierre Brard en 2006.

Jean-Pierre Brard suit l’OTS depuis longtemps.

En décembre 1995, il est vice-président de la Commission d’enquête parlementaire sur les sectes.

Selon lui, les sectes ont infiltré les grandes institutions françaises et il demande alors que la législation s’adapte pour parer à ce problème.

Les membres des familles de victimes ne croient pas au suicide de leurs proches en huis clos.

Trop d’indices contradictoires indiquent une intervention extérieure.

Selon le témoignage de Monsieur René FORNEY, ingénieur en métallurgie à Grenoble :

« Le juge Luc FONTAINE et ses deux experts auraient-ils formé une équipe trop impliquée dans la franc-maçonnerie pour faire la lumière sur les crimes de l’OTS et l’affairisme mafieux de certains frères francs-maçons […] ?

Nous avons l’impression d’une affaire qui se juge entre personnes en dehors de la République, entre francs-maçons.

Presque tous sont (ou étaient) membres de la “Loge Opéra”, tels  ABGRALL, JOURET, BERNARD, TABACHNIK (!) comme Alain LECLERC avocat de la famille VUARNET mais qui est aussi avocat de la partie opposée (La famille de Jacques BREYER – décédé – Maître occulte de l’O.T.S. et l’un des deux fondateurs de la “Loge Opéra”).

Francis VUILLEMIN avocat de l’ U.N.A.D.F.I. a déclaré que TABACHNICK était membre de la loge Opéra, membre très influent puisqu’il était proche de Jacques BREYER, un des deux fondateurs de cette obédience. »

Tabachnik est de nouveau jugé en 2006, mais l’Avocat général estimant que le prévenu n’était pas membre actif de l’Ordre et que « sa responsabilité dans les décès n’était pas établie », ne requiert aucune peine contre lui. M. Tabachnik est alors une seconde fois relaxé en décembre 2006.

L’ingénieur René FORNEY, après avoir assisté aux témoignages des experts, relate :

« Ce 24 octobre 2006, par ma formation de métallurgiste (BTS chaudronnerie puis ingénieur) et mon expérience de trente ans en constructions chaudronnées et soudées qui nécessitent l’utilisation et la connaissance des possibilités de tous les moyens thermiques existants, j’ai pu juger de la valeur de deux témoignages d’experts :

– Un exposé d’un farfelu expert, choisi par M. FONTAINE, qui a présenté sa reconstitution de la crémation avec des cochons.

Jean-Luc CHAUMEIL. R. FORNEY ajoute à propos de celui-ci :

« J’ai pu constater que le choix de Jean-Luc CHAUMEIL était une aberration totale tant son incompétence en matière de crémation et thermique est flagrante.

En sortie de l’audience notre constatation d’une familiarité du juge FONTAINE permettra de conclure que MM. FONTAINE, ABGRALL et CHAUMEIL étaient très probablement frères de la même loge de la franc-maçonnerie.”

tribunal-300x214-6266801

Il finira par conclure que le résultat escompté, même après l’habillage des cochons, n’était pas tout à fait conforme à celui des corps du supposé suicide collectif à cause d’une pluie survenue.

– L’autre exposé de l’expert Gilbert LAVOUÉ dans son fauteuil roulant (qui est décédé depuis), choisi par la partie civile M. VUARNET, était parfaitement clair et étayé, techniquement incontestable (Le parisien du 20/09/03 avait résumé ses constatations).

Sa longue expérience en expertises des incendies s’entendait dans ses déclarations. Pourtant, le Président Jean-Yves CHAUVIN dans son jugement est resté totalement sourd aux deux heures de son exposé. »

L’OTS a touché des couches de populations élevées, brassé d’importants flux financiers, et a fait partie des “sectes tueuses” de son temps, telles que celle de David Koresh a Waco (les Davidiens, 19 avril 1993, 82 morts) – une référence pour Di Mambro qui espérait faire mieux que lui – ou celle de Jim Jones à Jonestown (Le Temple du peuple, 18 novembre 1978, 908 personnes assassinées).

De plus, elle agissait sur le plan international, jusqu’en Martinique ou en Espagne, où elle a failli faire également de nombreuses victimes (île de Tenerife).

massacre-ots-300x212-8489025

L’OTS, comme de nombreux autres mouvements néotempliers, a pour fondement de faire perdurer l’Ordre du Temple, alors que le dernier de ses chevaliers Jacques de Molay a disparu il y a environ 650 ans, en 1314.

molay-213x300-4983995

Implanté au cœur de la société, l’OTS exerce son influence sur plusieurs pays et deux continents, et s’inscrit à l’intérieur d’un réseau d’Ordres templiers connectés entre eux par différents Grands maîtres.

D’un christianisme occulte au premier abord, l’OTS mêle plusieurs mythes et croyances (les mythes du Graal et de la Rose-Croix, de l’Atlantide, les légendes druidiques, des croyances de l’Égypte ancienne, des rituels maçonniques, les écrits sur l’Apocalypse, la croyance en la réincarnation, etc) pour parfaire son idéologie, qui se rapproche plus du paganisme que de la religion qui l’a inspiré au départ.

Cela forme un syncrétisme des plus extravagants qui ne permet pas à l’adepte de trouver des repères stables et cohérents entre eux, surtout lorsqu’on y ajoute les théories de la vie extraterrestre et la mort sur terre comme condition sine qua none au “transit” vers une autre planète.

Les juges et les policiers auraient cherché les responsables; selon certains enquêteurs, il ne s’agit pas de suicides, mais plutôt de crimes collectifs car il y a certainement des donneurs d’ordres qui sont restés en vie, et il y a ceux qui ont été sortis de l’ombre par la force (de la presse), tel Michel Tabachnik qui n’a finalement pas souhaité rejoindre ses “amis” sur Sirius, et l’un de ses plus anciens, Di Mambro.

Étrange, non ?

La justice a clos cette affaire et aucun élément susceptible de la relancer n’apparaît jusqu’à ce jour.

Nous ne connaîtrons peut-être jamais la vérité ; cette affaire pour le moins suspecte et déplaisante quant au respect dû aux familles des victimes est bel et bien mise sous le boisseau.

Le cinéaste Yves Boisset, qui a enquêté et réalisé un documentaire sur l’OTS, Les mystères sanglants de l’OTS, diffusé en Suisse puis sur France 2, n’est pas d’accord avec la thèse officielle de “suicide collectif” et pense plutôt que l’État essaie de manipuler l’opinion publique dans cette affaire.

Les enquêtes, en Suisse comme en France, ont non seulement été bâclées mais ont tendu directement vers l’hypothèse du “suicide collectif”, relayée activement par les médias.

Jacques Saint-Pierre, chargé de l’affaire à Morin Heights, a vu ses policiers rendus en Suisse menacés d’expulsion par le juge alors qu’ils souhaitaient attirer l’attention sur des pièces à conviction.

Les membres de l’OTS se posaient de sérieuses questions sur l’état des finances de l’Ordre, et souhaitaient pour partie d’entre eux un remboursement de leur investissement.

Concernant le Vercors, il sera établi que l’une des victimes a la mâchoire cassée et qu’il lui manque des doigts, elle se serait battue pour protéger son enfant.

Sa mère est certaine qu’elle ne voulait pas se suicider. Un expert privé en combustion, interrogé par Yves Boisset, déclare:

“qu’un lance-flammes – probablement de type militaire – a été utilisé […] Neuf corps sur 16 étaient tellement carbonisés que les os avaient fondu, ce qui indique une chaleur d’au moins 1600°C, alors qu’en forêt et en plein hiver, avec de l’essence et du bois, [un feu] ne va pas au-delà de 700°C.”

Les voitures des victimes étaient verrouillées mais deux clés n’ont jamais pu être retrouvées.

Des mouvements financiers qualifiés de “colossaux” par un juge d’instruction Suisse auraient été sources de blanchiment d’argent et de trafic d’armes; le rapport secret d’enquête Hélios mené en Suisse ne peut faire état de l’exactitude du volume financier qu’a représenté l’OTS.

Le docteur Eric Baccard, médecin légiste à Grenoble, et les conclusions qu’il a pu en tirer :

En écoutant ce médecin, on découvre qu’il n’a aucun doute sur la manière dont ont été accomplis les actes qui ont conduit à la mort les seize victimes : quatorze d’entre elles ont été droguées, puis assassinées à l’aide de deux armes de calibre 22LR à un coup, qu’il a donc fallut recharger à chaque fois.

Seul le policier Patrick Rostan a été tué à l’aide de ces deux armes.

Les auteurs de ces crimes sont incontestablement – pour le docteur Eric Baccard – l’autre policier, Jean-Pierre Lardanchet, et l’architecte suisse André Friedli.

Ce sont eux également qui auraient frappé Marie-France Lardanchet et Ute Vérona, deux femmes qui au dernier moment auraient eu un sursaut pour tenter de sauver leurs enfants.

L’une d’elle, Ute Vérona, a eu la mâchoire fracassée.

Les deux tueurs Jean-Pierre Lardanchet et André Friedli, ont ensuite allumé un foyer sur les corps, puis ils se sont suicidés chacun d’une balle dans la bouche, Jean-Pierre Lardanchet avec son arme de service et André Friedli avec l’arme de service de Patrick Rostan, deux revolvers 38 Spécial.

Les deux suicidés sont ensuite tombés, droits, dans le foyer ». Maurice FUSIER, Des mots qui font des morts, p.78.

une-secte-a-brise-ma-famille-par-alain-vuarnet_article_landscape_pm_v8-300x200-3304101

La brigade financière suisse aurait demandé à une banque de Sidney de geler deux comptes contenant 186 millions de dollars.

De plus, certains indices permettent de penser l’implication de services secrets…

Sa conclusion nous permet d’aller un peu plus loin.

Le 18 mars 1996, eut lieu dans la Cathédrale américaine à Paris, une cérémonie réunissant plusieurs Maîtres templiers.

Les membres avaient permis d’être filmés mais leurs visages devaient être floutés.

Cette cérémonie, comptant une assemblée de Français, de Belges, d’Allemands, de Suisses, d’Autrichiens, d’Anglais et d’Américains, commencèrent par rendre hommage au 23ème et dernier grand maître templier, le martyre Jacques De Molay (1244-1314).

Tous ont fréquenté l’OTS, raconte un membre français, c’est l’élite et ce sont en grande majorité des personnes identifiées d’extrême droite par le journaliste, peut-être même appartenant à des courants néo-nazis, tel que nous l’avons décrit plus haut dans le cas du dirigeant de l’O.R.T.

À plusieurs reprises, d’ailleurs, Di Mambro avait fait référence à des maîtres, “des Grands-maîtres de Zurich” à qui il fallait remettre l’argent en main propre.

Parmi les participants à cette grande réunion solennelle, figurent des membres importants des services de l’Armée, de l’Infanterie de marine, des Services spéciaux, de la Légion, et même de l’OAS raconte “un ancien garde du corps” du Général De Gaulle (qui aurait donc travaillé pour le SAC soit dit en passant, mais le journaliste ne nomme pas ainsi les choses).

En fait, cette importante réunion a lieu sous les auspices des Templiers de l’O.T.A.N.

C’est drôle, on s’en serait un peu douté, vu le contexte géographique du lieu de RDV et le nombre de nationalités présentes…

Cette cérémonie est provoquée par un colonel français, ancien officier des services de renseignements de l’O.T.A.N; donc ces mêmes services qui ont constitué les réseaux STAY BEHIND il y a plusieurs années.

Cet officier crée ce jour-là une commanderie parisienne.

Parmi les chevaliers, se trouvent des gradés et élèves officiers de l’Armée française.

En fait, l’OTS, ainsi que d’autres ordres templiers européens, semblent conjointement liés aux réseaux STAY BEHIND, GLADIO (Italie) -qui existent peut-être encore sous une certaine forme après la chute du bloc soviétique dans les années 1990- administrés par des services propres au sein de l’O.T.A.N, sous l’égide de la CIA, car le point commun entre ces réseaux et les templiers sont nombreux: ce sont des réseaux relativement secrets, ses membres appartenant à l’élite de l’Ordre se comportent comme des agents agissant pour le compte d’une hiérarchie, ils exigent de rester anonymes, et enfin il n’est clairement pas exclu qu’ils fassent partie, pour certains d’entre eux, des milieux néo-nazis.

Or, nous savons que les réseaux “américains” STAY BEHIND et GLADIO avaient justement recruté en premier lieu juste après guerre parmi les nazis compétents qui voulaient fuir leur pays.

Ces réseaux avaient pour fonction d’assurer la sécurité contre la menace communiste aux frontières de l’U.R.S.S, mais aussi d’agir au sein de partis politiques européens pour en éviter la propagation en Italie, en Allemagne de l’ouest ou en France, avec la complicité de certaines personnalités politiques des États où ils agissaient.

L’hypothèse du psychiatre et criminologue Jean-Marie Abgrall sur l’affaire de l’OTS, expert auprès des tribunaux pour ses connaissances en fonctionnement sectaire, et spécialiste des sectes de la Scientologie, Les Enfants de Dieu et l’Ordre du Temple Solaire, abonde d’ailleurs en ce sens.

C’est la seule.

On peut lire sa déclaration au journal Nice Matin le 15 février 2003 :

« C’est une vérité qui nous dépasse, qui va jusqu’au secret d’État. Je m’exprimerai un jour. Comme le juge, on a tous des versions officielles. Il y a une chape de plomb. Il y a trop d’enjeux, d’intérêts en jeu. »

En toute hypothèse, en regardant le sujet de manière globale, il semblerait que certains liens existent entre des Ordres templiers, des personnalités de l’OTAN et la Franc-Maçonnerie.

Cette affaire mêlant faits de société, religion, politique et finance, semble bien plus complexe qu’il n’y paraît.

Il reste encore à enquêter et analyser…

http://youtu.be/nTSOgKrKv2E

 

En hommage aux 11 enfants assassinés dans cette affaire,

À leurs familles.

 

Sources:

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Ordre_du_Temple_solaire#Octobre_1994_:_1er_massacre

http://www.ina.fr/video/DVC7506091901/ordre-souverain-du-temple-solaire-video.html

http://www.prevensectes.com/ots11.htm#2

http://www.la-croix.com/Archives/1995-12-28/Sectes-_NP_-1995-12-28-402815

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-secrets-du-temple-solaire_495094.html

http://www.liberation.fr/evenement/1995/12/25/les-corps-de-16-adeptes-de-l-ordre-du-temple-solaire-decouverts-carbonises-plus-de-huit-jours-apres-_153460

http://www.liberation.fr/france-archive/1996/04/04/temple-solaire-la-majorite-des-victimes-de-1994-assassineesmais-la-justice-suisse-pourrait-conclure-_169695

http://infosect.freeshell.org/infocult/phenomene/doc0010.htm

http://www.rts.ch/archives/dossiers/6176203-la-tragedie-de-l-ordre-du-temple-solaire.html

https://issuu.com/voir-dire/docs/vd_2011_3-web (Journal du Laboratoire de science judiciaire et médecine légale, Quebec)

http://www.danielegounord.com/temple-solaire/

http://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/les-massacres-ots-expliqués-à-mon-petit-fils

Sur la réputation du juge Luc Fontaine: http://www.villegrenoble.free.fr/requins/fontaine/jugefontainetruand.htm

 

 

Source(s):