Marseille | Suicide d’une mineure prostituée par un pompier

Stéphanie 15 ans, n’a pas survécu à une nouvelle tentative de suicide. Elle est décédée, à l’issue d’un coma de deux semaines, à l’hôpital de la Timone, à Marseille, après avoir absorbé des comprimés et s’être pendue dans un établissement psychiatrique où elle avait été récemment admise

Crédit / BMPM Damien Hilt

Ce suicide a mis fin au calvaire qu’a enduré l’adolescente marseillaise depuis sa rencontre, au printemps dernier, avec un jeune engagé de 22 ans dans les rangs du bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM). Contrainte de participer à des soirées échangistes.

En rupture familiale totale et visiblement fragile psychologiquement, Stéphanie fréquentait alors un groupe de marins-pompiers entrés au bataillon dans le cadre de contrats d’un an, renouvelables quatre fois.

Après une liaison avec l’un d’entre eux, elle aurait été contrainte de participer, chez lui, à des soirées échangistes fréquentées par les autres pompiers de la même caserne.

Selon les premiers éléments de l’enquête, le gymnase de la caserne de Malpassé, dans les quartiers nord de Marseille (XVe arrondissement), a même servi de cadre à une énième séance collective à laquelle une autre mineure, âgée de 17 ans, aurait été invitée. Mais le chemin de croix de Stéphanie n’était pas terminé.

Pour compléter sa solde au bataillon, le jeune marin-pompier a obtenu que l’adolescente se prostitue. Pendant une dizaine de jours, à raison de dix passes par nuit, Stéphanie a arpenté les trottoirs de Marseille pour le compte de son proxénète.

C’est d’ailleurs après une interpellation pour racolage sur la voie publique que l’adolescente a raconté aux policiers, sur procès-verbal, ce qu’elle subissait depuis plusieurs semaines.

Sanctions militaires pour dix hommes du bataillon.

En quelques jours, les enquêteurs ont identifié tous les marins-pompiers soupçonnés d’avoir participé aux parties fines.

Dix ont été mis en examen pour « corruption de mineur ».

Peu auparavant, c’est le souteneur de Stéphanie qui avait été mis en examen pour « proxénétisme sur mineure » avant d’être écroué et révoqué par l’état-major du bataillon.

Cette affaire, qui porte un coup terrible à l’image de ce corps d’élite, a amené le contre-amiral Dufourd à doubler les suites judiciaires encourues par les mis en cause de sanctions militaires : « Leur carrière au sein du bataillon est fortement compromise. »

Quant à Loïc Marrassé, officier chargé de la communication au bataillon des marins-pompiers, il insiste sur les missions fondamentales de ces hommes :

« Nous sommes profondément choqués par ce drame, mais nous récusons tout lien direct avec ce suicide dramatique. Notre réputation a été gravement entachée par le comportement de quelques-uns de nos hommes, mais la quasi-totalité d’entre eux ont une morale exemplaire. »

Source : leparisien.fr

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