Le Vendômois | Sursis probatoire pour un homme qui agresse sexuellement une mineure

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Pédocriminel En liberté

«Elle aurait dû me repousser. »
Selon une expertise psychologique, la jeune fille, déjà suivie pour d’autres raisons, a subi des séquelles consécutives à cette agression sexuelle.

“Elle aurait dû me repousser.”

C’est avec cette déclaration ahurissante qu’un homme d’une petite trentaine d’années a tenté de se défendre, mardi 2 novembre, alors qu’il était jugé pour agression sexuelle sur une adolescente au tribunal correctionnel de Blois.

Les faits reprochés se sont déroulés en juillet 2020 dans une commune du Vendômois.

Il était poursuivi pour avoir commis des attouchements sur une jeune fille de 15 ans qu’il considérait comme sa nièce.

Cette dernière ne l’a pas dénoncé directement mais un signalement adressé au procureur de la République a entraîné l’ouverture d’une enquête.

À l’audience, le prévenu a reconnu avoir adressé à l’adolescente des émoticônes en forme d’aubergines, une allusion à peine voilée à certaines pratiques sexuelles.

Il a également admis avoir caressé le bras puis le téton de la victime.

« Elle dormait ! » […] « Elle aurait dû me repousser !»

a insisté l’agresseur alors que dans sa déposition, l’adolescente a indiqué qu’elle faisait mine de dormir.

« Vous ne pensez pas que c’était plutôt à vous de ne pas poursuivre ? »

lui a rétorqué la juge.

À la barre, le trentenaire ne semble prendre conscience de son comportement délictueux.

Il semble en vouloir à la jeune fille d’avoir porté plainte.

Selon une expertise psychologique, la jeune fille, déjà suivie pour d’autres raisons, a subi des séquelles consécutives à cette agression sexuelle.

Le psychologue qui s’est entretenu avec le prévenu conclut à une personnalité immature qui « banalise et minimise » les faits qui lui sont reprochés.

Une attitude confirmée par les propos tenus à la barre et qui conduit le procureur à réviser ses réquisitions.

Au lieu d’une peine d’avertissement, le ministère public requiert trois mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire d’une durée de 18 mois avec une obligation de soins.

« Il y a encore du chemin à faire, un suivi est nécessaire pour le convaincre que son comportement est anormal et ne doit pas se reproduire. »

L’avocat de la défense, Me Stéphane Rapin, considère que l’acte reproché à son client s’apparente à « un geste incestueux » que l’homme se refuse à reconnaître comme si la scène n’avait pas existé.

« Il n’y a aucun signe de paraphilie chez lui ni aucune stratégie de sa part, au contraire, il a dit à cette barre tout ce qu’il ne fallait pas dire. »

Le tribunal a condamné le prévenu à cinq mois de prison avec sursis probatoire d’une durée de 24 mois comportant une obligation de soins.

Son nom figurera au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

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