Lorient | Un père adoptif accusé d’agressions sexuelles multiples sur ses deux filles

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20 ans plus tard, elles parlent des actes qu’elle ont subies pendant leur enfance
petite fille prostrée
Un sexagénaire, à la tête d’une grande fratrie, comparaissait, ce lundi 22 novembre, au tribunal de Lorient, à la suite de plaintes quasi-concomitantes de deux de ses filles qui l’accusaient d’agressions sexuelles.

Fin mai 2017, arrivée à la trentaine pour l’une et âgée de 28 ans pour l’autre, elles ont pris la parole. Elles ont attendu que toute la famille soit réunie pour l’anniversaire de leur mère, pour dénoncer les agressions sexuelles dont elles affirmaient avoir été victimes, 20 ans plus tôt, de la part de leur père adoptif.

Des révélations qui avaient fait voler en éclats la famille, les trois frères ne mettant pas en doute la sincérité de leurs révélations.

Pendant l’été suivant, elles avaient porté plainte, à un mois d’intervalle. Depuis, le père de famille crie au « complot ». Ce lundi 22 novembre, au tribunal de Lorient, il l’a répété.

Non seulement, il a totalement contesté les faits dont elles l’accusent, mais soutient être au cœur d’une « cabale ». Se disant très « en colère », l’ancien officier de marine déclare :

« Avoir la certitude qu’elles se sont concertées pour inventer un tel mensonge ».

Il évoque sa séparation avec leur mère, en 2005, sa nouvelle vie avec une autre compagne, des problèmes d’argent avec l’aînée des filles… En l’occurrence, un dégât des eaux dans son appartement qui s’était soldé par un billet de 500 € et point de départ d’un « clash » avec elle et qui aurait servi de « détonateur » à la jeune fille pour fomenter une vengeance et manipuler sa cadette.

Entendant ses trois fils le décrire comme colérique et autoritaire, et déclarer « soutenir », leurs sœurs, il leur rétorque :

« J’aime tous mes enfants. Ça fait mal d’entendre tout ça ».

Des fils qui ont coupé les liens avec lui quand « elles se sont libérées de leur fardeau ».

Des victimes qui « depuis leur plainte vivent l’enfer », souligne Pierre L’Heveder, leur avocat. Il revient sur les faits dénoncés : des attouchements quand, petites, elles étaient assises à côté de lui, dans le salon de leur maison de Baud, à regarder la télé. La plus jeune dénoncera trois autres faits : une tentative de baiser sur la bouche, en se croisant dans l’escalier d’une maison de Riantec. Elle dénonçait aussi une main passée sous son pull, pour caresser sa poitrine…

Me L’Heveder, considérant la défense du prévenu comme « ubuesque et grotesque », observe :

« Des faits qui ne sont pas grandiloquents ; ce ne sont ni Outreau ni Balzac ».

Son contradicteur, Pierre Guillon, estimant que dans ce dossier l’enquête n’était pas allée au fond des choses et « les détails suffisamment vérifiés », réclamait la relaxe de son client. Une relaxe aussi appuyée sur son expertise psychiatrique et qui n’avait révélé « ni un agresseur sexuel ni un pédophile ».

« Pas de place au doute », en revanche, pour le procureur qui demandait sa condamnation à quatre ans de prison, dont trois avec sursis, outre des interdictions de tout contact avec les victimes et d’activité en lien avec des mineurs. Le tribunal rendra son jugement le 29 novembre.

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