Sisteron | Le pédocriminel Eric Gansmann condamné à 3 ans ferme pour agressions sexuelles sur mineurs

Eric Gansmann a été condamné ce jeudi à cinq ans de prison dont deux ans avec sursis, assortis d’un suivi socio-judiciaire de sept ans, pour des faits commis entre 2013 et 2016.

« Ce que j’ai fait, c’est très grave », tente d’expliquer à la barre Eric Gansmann, physique massif, lunettes de vue et barbe bien taillée.

Ce quinquagénaire, employé communal a Sisteron, est jugé ce jeudi par le tribunal correctionnel de Digne-les-Bains.

Il reconnaît avoir agressé sexuellement des fillettes entre 2013 et 2015.

Elles s’appellent Émilie, Hélène, Oriane (les prénoms ont été changés), elles ont 12 ou 13 ans, elles partagent la même relation sur un site de rencontres avec un dénommé Aurélien, soi-disant lycéen de 16 ans domicilié à Montpellier.

C’est le père d’Oriane qui, en mai 2013, se rend compte que sa fille envoie des photos d’elle dénudée à ce correspondant amoureux.

Les gendarmes identifient rapidement Eric Gansmann et retrouvent dans son ordinateur des centaines de photos pédopornographiques et dans son téléphone, les traces des relations entretenues par “Aurélien”.

Des victimes âgées de 9 à 16 ans

Entre janvier et juin 2013, Aurélien et Émilie s’entretiennent 12 fois par jour, 36 fois avec Hélène, 500  fois avec Oriane.

Chaque fois, Aurélien exige des images dénudées, mais il ne se montre jamais.

Pourtant avec Clémence, 14 ans, le mode opératoire change.

Eric Gansmann réussit au bout de deux ans de relation numérique à convaincre l’adolescente d’avoir des rapports sexuels.

Consentis, avouera la jeune fille qui, avec la complicité de sa sœur, accueillera pendant une semaine à Troyes “Choupinou” – son nouveau pseudonyme sur le web –, alors âgé de 48 ans.

« Vous étiez sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer des fillettes et vous commettez de nouveaux délits », dénonce à l’audience Pauline Loine, substitut du procureur de la République, faisant allusion à une agression perpétrée en février 2016.

Le prévenu, invité par un ami à partager une soirée, en avait profité pour aller coucher Esther,  9  ans, la fille de son hôte, et se livrer à des attouchements sur l’enfant.

« J’ai envie de tirer un trait sur tout ça », déclare ce jeudi le prévenu, qui affirme assumer ses actes répréhensibles.

« Il menace, fait du chantage pour arriver à ses fins.

Il essaye de minimiser sa culpabilité », pointe Me Emilie Olives, qui défend Clémence, littéralement harcelée de 80 000 messages en deux ans.

« Avec Esther, il a franchi un stade dans l’agression », ajoute Me André Pélissier.

« C’est un prédateur sexuel qui avait mis en place un mode opératoire rodé implacable », accuse Alexandra Villegas au nom du ministère public.

Et de réclamer trois ans de prison ferme et un suivi socio-judiciaire de six ans pour l’auteur des agressions sexuelles.

« Je réitère mes excuses, conclura le prévenu qui assure seul sa défense ;

je n’ai qu’un souhait : reprendre ma vie en main ».

Au terme d’un court délibéré, le tribunal va au delà des réquisitions du ministère public et condamne Eric Gansmann, qui a déjà effectué un an de détention préventive, à cinq ans de prison dont deux ans avec sursis assortis d’un suivi socio-judiciaire de sept ans et à indemniser les victimes.

Source : Le Dauphiné

Source(s):