Clermont-Ferrand | Une mineure agressée sexuellement par son beau-père de 52 ans

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L’adolescente avait 14 ans au moment des faits
L’agresseur est condamné à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt immédiat. Arrivé libre à l’audience, il est reparti encadré par quatre policiers. Sans ciller.

« Comment faites-vous pour vous regarder dans une glace ? Vous avez complètement détruit une famille, vous avez brisé une jeune fille ! »

La charge de Me Jean-Louis Terriou, avocat de la victime, est cinglante.

À faire trembler les lourds piliers de salle d’audience du tribunal correctionnel.

Mais le prévenu ne cille pas.

Non, conteste cet homme de 52 ans en hochant constamment la tête, il n’a pas abusé sexuellement la fille de sa compagne, une amie d’enfance, divorcée, mère de deux autres enfants, chez qui il venait de s’installer.

C’est cette dernière qui s’est présentée aux policiers clermontois, en 2018, pour dénoncer les faits.

Elle venait de recueillir les confidences de sa fille, alors âgée de 14 ans.

L’ado venait de lui raconter l’impensable.

Des attouchements et des pénétrations digitales subis au domicile familial durant près de 18 mois, par ce beau-père au début « très gentil » avec elle.

« Elle avait commencé à en parler sa petite sœur, en lui demandant de garder le secret, ressentant la honte et l’incompréhension »,

Anne David, la présidente de l’audience

« Elle mentait ! »,

soutient le prévenu à la barre.

« Pourquoi ces accusations de sa part ? »,

l’interpelle un juge assesseur.

« Avec sa mère on voulait instaurer des règles plus strictes »,

argue le quinquagénaire.

Il va plus loin en qualifiant l’adolescente d’aguicheuse et de manipulatrice.

Mais c’est sa personnalité à lui qui inquiète le tribunal.

« Un pervers », pointent ses propres enfants.

Déjà condamné en 2011 pour des violences puis poursuivi en 2013 dans une affaire de baisers donnés à des jeunes filles dans une piscine, laquelle s’est soldée par une relaxe.

Et puis, il y a le traumatisme constaté chez la jeune fille, « qui a complètement vrillé après les faits », note Me Mélanie Métivier, conseil du père biologique.

« Comment est-il possible, si elle avait menti, qu’elle se soit retrouvée dans une telle situation ? »,

s’insurge Me Terriou.

L’explication selon laquelle la jeune fille aurait voulu se débarrasser de son beau-père n’a « aucun sens », tance Éléonore Drummond au parquet.

« Le déni vient ajouter à la gravité, il nie la qualité de victime de la jeune fille. »

Eléonore Drummond, procureure de la République

Elle demande six ans de prison ferme, avec mandat de dépôt différé.

Mais pour Me Claire Gillet-Challeton, en défense, le doute subsiste quant à la réalité des accusations.

« La mère elle-même a douté au départ »,

remarque-t-elle.

Et de dénoncer une enquête « à charge » contre son client.

Le tribunal n’est pas convaincu.

Le beau-père est condamné à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt immédiat.

 

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