Gençay | Le boulanger accusé de viols et d’agressions sexuelles jugé aux assises

Un boulanger de Gençay est jugé devant les assises de la Vienne, accusé de viols et d’agressions sexuelles sur cinq vendeuses et apprenties. Il nie.


Le boulanger avait été laissé libre un temps. Après de nouvelles accusations, il était parti en détention. Son commerce a été liquidé il y a un an puis repris. © (Photo Cor. – Bernard Guyot)

Pendant deux jours, à partir de demain, la cour d’assises de la Vienne va se pencher sur le cas de Jean-Philippe Dauger, 58 ans, l’ancien boulanger de Gençay accusé de deux viols et de cinq agressions sexuelles par personne ayant autorité sur cinq vendeuses et apprenties entre début 2008 et fin 2016.

Après avoir tout nié en bloc dénonçant une cabale montée contre lui, le patron boulanger dont le commerce n’a survécu qu’un temps à l’affaire, reconnaît une partie des faits reprochés. Les moins graves.
Pacte avec le diable « Il reconnaît qu’il a eu les mains baladeuses, mais toujours au-dessus des vêtements », précise son avocat, Me Jean Chevais. « Pour le reste, il reconnaît des relations extra-conjuguales. »

Deux maîtresses… qui ne se reconnaissent pas dans cette description. La soi-disant relation, était, d’après leurs dires à sens unique.

Des rapports sexuels imposés, des agressions sexuelles répétées et, surtout, un rapport de sujétion. Le patron décide, l’employée exécute les caprices sexuels.
C’est la plainte d’une jeune fille de 15 ans qui déclenche toute l’enquête. En mars 2016, elle se
rend au commissariat de Poitiers pour dire que le boulanger chez qui elle effectue un stage depuis novembre se permet des attouchements sur ses fesses et sa poitrine dans l’arrière-boutique.

Les enquêteurs de la gendarmerie de La Villedieu, saisis du dossier, commencent alors à auditionner le personnel. En juin, Caroline (1) raconte un patron qui commence par effleurer comme par accident fesses et poitrine avant de tenter de l’embrasser.

Elle confie finalement un viol survenu lors des fêtes de fin d’année. Le boulanger enchaîne les heures et dort dans le studio surplombant le magasin. La vendeuse doit venir le réveiller.

Elle se fait alors surprendre, obligée de s’allonger et de subir un rapport sexuel. Pour éviter tout nouveau viol quand elle devra remonter le réveiller, elle raconte qu’elle scelle « un pacte avec le diable » par peur de perdre son travail.

La trentenaire accepte de se déshabiller dans la chambre et de se laisser caresser. Lui se masturbe et éjacule sur elle.

Le boulanger est mis en examen après ces premières accusations puis laissé libre sous contrôle judiciaire en juillet 2016. Il retrouve le chemin du fournil de la route de Civray.

Les gendarmes poursuivent leur enquête qui prend une autre tournure avec de nouveaux faits portés à leur connaissance quatre mois plus tard. Des agressions sexuelles sur une apprentie mineure, tuée depuis par son compagnon et une dénonciation de viol.

La quinquagénaire refuse de porter plainte mais elle raconte le même scénario : des mains qui semblent s’égarer par mégarde puis qui deviennent pressantes et précises. Et un viol à l’étage. Et des fellations répétées. La dernière remontant à cinq jours avant assurait-elle à ce moment-là.

Le boulanger est alors… sous contrôle judiciaire. Il se retrouve de nouveau face au juge d’instruction. La barque des accusations est lestée de nouvelles dénonciations. Il conteste les propos de ses accusatrices, dénonce « un complot » et part en détention dont il ne ressortira pas.
(1) Le prénom a été modifié.

Source : lanouvellerepublique.fr

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