Cherbourg | Prison ferme pour des attouchements incestueux sur sa fille

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Le pédocriminel violait également ses compagnes…
Trois victimes qui ont eu le courage de venir témoigner à nouveau devant la justice. Après trois heures et demie d’une audience éprouvante, le prévenu, Marin (*), âgé de bientôt 41 ans, a été conduit directement en maison d’arrêt. Il avait déjà effectué 13 mois de détention provisoire en 2017-2018.

Sept ans de prison ferme. C’est rare qu’une peine aussi sévère soit prononcée par le tribunal correctionnel de Cherbourg, elle laisse deviner la gravité des faits.

Les débats se sont déroulés ce jeudi 17 juin à huis clos, la présence des médias étant tolérée à une condition : ne pas publier les noms pour protéger les victimes, notamment la jeune fille mineure à l’époque des faits.

Trois victimes qui ont eu le courage de venir témoigner à nouveau devant la justice. Après trois heures et demie d’une audience éprouvante, le prévenu, Marin (*), âgé de bientôt 41 ans, a été conduit directement en maison d’arrêt. Il avait déjà effectué 13 mois de détention provisoire en 2017-2018.

La première victime, Alexia (*), est sa fille née en 2003. Alors qu’elle n’était âgée que de 12 à 14 ans, période vitale dans la construction de l’identité, il lui a fait voir des films pornographiques pendant plus de 2 ans, de 2015 à 2017.

Des caresses sur sa poitrine, son sexe, des frottements sur elle avant de se masturber, des incitations à faire des photos et vidéos sur son téléphone… Quand elle refusait d’assouvir ses envies, il lui faisait « la gueule », et il fallait qu’elle présente ses excuses. Un comble !

La mère de la jeune fille, Hélène (*), dont il était séparé depuis de longues années, a remarqué un changement de comportement : elle était devenue plus insolente, vulgaire.

Un jour, Alexia écrit une lettre destinée à sa mère pour dénoncer les horreurs qu’elle subit ; son père la lit… et la détruit. Plus tard, excédée, c’est au téléphone qu’elle dit tout à Hélène, qui va porter plainte contre son ancien conjoint (2002-2004).

Et ce n’est pas tout : elle décrit les violences et les viols qu’elle a elle-même subis à cette époque.

Selon le résumé de la présidente du tribunal :

« Une quinzaine d’actes sexuels non consentis et des fellations forcées en lui prenant la tête ».

Pendant un temps, elle a tenté de résister à ses assauts répétés.

« À chaque fois qu’elle disait non, il l’insultait. Il se considérait comme le roi, elle devait se plier à ses exigences ».

Et les choses ne s’arrangeaient pas quand il buvait de l’alcool ou fumait du cannabis. Si ces faits ont été évoqués devant le tribunal, près de 20 ans plus tard, ils sont prescrits et ne peuvent donc pas donner lieu à une condamnation.

Quant à la troisième victime, Laetitia (*), elle a été la compagne de Marin peu de temps (d’avril à juin 2017), mais suffisamment pour en ressortir meurtrie, en état dépressif. Des claques, des poussettes, des pincements (« c’était pas méchant, c’était un jeu », selon le prévenu)… et deux rapports sexuels imposés en lui maintenant les bras. Elle subissait aussi sa jalousie, devant se couvrir pour sortir.

À chaque fois, les victimes ont indiqué aux enquêteurs leur sentiment de peur.

Elle a en revanche tenté d’expliquer sa personnalité – « Il est insupportablement insistant, pas seulement auprès des victimes mais de tout le monde, comme un petit enfant » – ainsi que son enfance difficile marquée selon lui également par les abus sexuels des adultes, leur violence et leurs humiliations.

« Depuis décembre 2018, il a arrêté de boire, de fumer, et se réinsère professionnellement. »

Reste que devant la gravité des faits, leur durée, le nombre de victimes dont sa fille mineure, la réponse judiciaire ne pouvait qu’être forte.

7 ans de prison ferme avec mandat de dépôt, un suivi sociojudiciaire de 5 ans à la sortie avec des obligations de soins, de travail/formation, de payer les amendes et les dommages et intérêts : 2 000 € pour Laetitia et 5 000 € pour Alexia.

« Si vous ne respectez pas ses obligations, 2 ans de prison s’ajouteront. »

(*) Les prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat

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