Bagnols-sur-Cèze | Guy-Dominique Taviani, un père pédophile et incestueux, condamné à 12 ans de réclusion pour viols

MAJ du 28/06/17

L’accusé a été condamné à douze ans de réclusion pour viols sur sa fille et acquitté pour les faits de viol et agressions sexuelles sur deux autres fillettes. Il a été incarcéré pour purger sa peine.

La Cour d'assises du Gard
© (CAPTURE D’ECRAN/FRANCE 3.) La Cour d’assises du Gard

L’accusé s’est montré tour à tour combatif, agressif, abattu puis en pleurs. Guy-Dominique Taliani a tenté d’esquiver les accusations de viol et d’agressions sexuelles portées contre lui, ce mardi 27 juin, devant la cour d’assises du Gard.

En effet, le quadragénaire a fait machine arrière sur ses déclarations de la veille et certaines livrées en garde à vue.

“Je voulais me salir encore plus, je voulais en rajouter”
“J’étais sous l’emprise des policiers, c’est eux qui m’ont demandé de reconnaître”, assure le père, accusé d’avoir imposé des relations sexuelles à sa fille qui était âgée de 6 ans, et ce jusqu’à ses 12 ans. Il recule aussi sur ses déclarations dans le cabinet du juge d’instruction. “J’ai dit que j’avais mis le sexe mais je l’avais jamais fait (…) Je voulais me salir encore plus, je voulais en rajouter.”

Ainsi, il réfute finalement avoir imposé des fellations à sa fille, ni l’avoir pénétré. Il avoue seulement lui avoir pratiqué un cunnilingus. Puis le père s’énerve, passe ses bras à travers les grilles du box, s’agite et finit par dire qu’il refuse de répondre aux questions. “Si vous ne voulez pas me croire, je m’en fous, j’irai en prison, je m’en fous”, lance-t-il aux avocats de la partie civile qui le poussent dans ses retranchements.

Un accusé en pleurs

Face à des contradictions manifestes, le quadragénaire est coincé dans les cordes et sonné par les questions qui semblent le laisser KO. Son avocat, Me Alain Fort, vient à sa rescousse et l’interroge sur son ressenti de l’affaire et des sept années passées entre le début de la procédure criminelle et le procès d’assises. L’accusé répond qu’il a mal vécu toute cette période et précise qu’il a compris ce qu’il avait fait en menant un travail avec un psychiatre. “J’ai vécu un enfer, j’ai tout perdu, j’ai compris maintenant. Pardon !”  Puis l’accusé éclate en sanglots. Son avocat lui tend un mouchoir. Il pleure bruyamment, essuie ses larmes, se couvre le visage avec le mouchoir en papier. Suspension.

Les avocats des victimes rappellent les déclarations des enfants et celle de l’accusé qui avait déclaré spontanément avoir pénétré sa fille. Sur les bancs des victimes, cette femme aujourd’hui adulte est toujours accrochée à son copain. Un mouchoir devant son visage, cette ancienne gamine est confrontée aux détails sordides du dossier. Quelques photos jaunies des gosses circulent entre les bancs. “La honte doit changer de camp”, insiste Me Lavie. “On a détruit des petites fillettes”, estime Me Bonnet. Me Deixonne souligne les souffrances des enfants.

Pour Me Lobier-Tupin, l’accusé c’est “Mr Jekyll and Mr Hyde”. Dans le box, le père s’affale sur sa chaise. L’avocat général, Jean-Louis Persico, démarre son réquisitoire par la transgression de l’inceste et “l’effroyable sort des victimes”. Il étrille au passage la longueur de la procédure (huit ans entre le début de l’affaire et le procès) qu’il qualifie d’archaïque.

“Déraillement judiciaire”

Sur les faits, l’accusation estime que “les déclarations des victimes sont cohérentes et réitérées. Il vous appartiendra de leur rendre justice.” Le magistrat estime que “l’accusé est indifférent à la souffrance”. Contre “ce père incestueux, pédophile, prédateur sexuel”, il requiert quinze ans de réclusion criminelle. La défense, soutenue par Mes Guillaume Fort et Alain Fort (Valence), considère que les preuves ne sont pas réunies afin de le condamner pour les faits de viol sur la jeune fille. Quant aux agressions sexuelles, les défenseurs estiment qu’elles reposent seulement sur des déclarations et non pas de traces ADN, ni de constatations de médecine légale.

Pour Me Alain Fort, seuls les faits liés au cunnilingus pratiqué par le père sur sa fille valent une condamnation, mais pas une sanction trop lourde au regard de la longueur de la procédure, indique l’avocat valentinois. Les aveux fortuits et spontanés en garde à vue ? Il voulait s’accabler, estime l’avocat qui critique au passage le travail du juge d’instruction qui, selon lui, est à l’origine d’un véritable “déraillement judiciaire. Ce n’est pas celui qui est jugé d’en payer les pots cassés”. A 22 h 15, le verdict est tombé. L’accusé a été condamné à douze ans de réclusion pour viols sur sa fille et acquitté pour les faits de viol et agressions sexuelles sur deux autres fillettes. Il a été incarcéré pour purger sa peine.

Source : Midi Libre

 


Article du 27/06/17

Bagnols-sur-Cèze | Un père accusé d’être pédophile et incestueux

Un Bagnolais est jugé depuis ce lundi 26 juin pour une série de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs.

Secrets de famille, mensonges, sanglots et révélations ont émaillé cette première journée d’audience dédiée à l’examen d’une affaire d’inceste et de pédophilie.

Une ambiance moite, étouffante et pesante ce lundi devant la cour d’assises du Gard pour juger Guy-Dominique T., 47 ans, accusé de viols et d’agressions sexuelles sur sa fille.

Les faits concernent la période durant laquelle son enfant était âgée de 6 à 12 ans.

Il est reproché au père d’avoir imposé à sa fillette des fellations, une sodomie et une série d’attouchements sexuels.

Le quadragénaire est aussi dans le box pour avoir commis un viol et des agressions sexuelles sur une autre petite fille, proche de cette famille de Bagnols-sur-Cèze.

Une troisième enfant a aussi dénoncé des attouchements sexuels.

Au total, trois plaignantes ont accusé cet homme d’avoir commis des actes pédophiles oscillant entre atteintes sexuelles et viols.

Des faits partiellement reconnus

Dans la salle d’audience, la famille et les amis des victimes sont nombreux à assister au procès du quadragénaire.

Dans le prétoire, la chaleur en rajoute au climat glauque et terriblement cru de l’affaire.

Dans le public, des dames se rafraîchissent avec un éventail remué frénétiquement, les hommes agitent sans arrêt une feuille de papier pliée, voire leur carte d’identité.

Six avocats sont sur les bancs des parties civiles pour représenter les familles des plaignantes.

L’accusé arrive libre à son procès.

La présidente Geneviève Perrin lui demande s’il reconnaît les faits.

“Pas tous”, répond Guy-Dominique T. qui admet seulement avoir imposé des fellations et pratiqué un cunnilingus à sa fille.

Au premier jour de l’audience, la personnalité de l’accusé a été longuement examinée. Cet homme évoque souvent son attachement pour sa mère.

“Je souhaite à tout le monde d’avoir une mère comme ça”, répète-t-il avec des trémolos dans la voix.

Sur le plan professionnel, son employeur ne tarira pas d’éloges sur ce salarié modèle. Questionné par une avocate sur sa position de père, il répond qu’il est un père “normal, à part la bêtise que j’ai fait, j’ai toujours été là pour elle”. Les gens qui agressent les enfants ?

“C’est pas bien…”, répond l’accusé.

Sur les bancs en bois du public, la fille de l’accusé, 24 ans aujourd’hui, ne lâche pas la main de son copain, s’accrochant à lui comme à une bouée.

Elle vient finalement face à la cour expliquer comment son père l’a emmenée en voiture, dans la campagne, pour aller voir les éclairs d’un orage.

Elle sanglote à la barre et tente de dire ce qui s’est produit, comment elle a eu envie de vomir après que son père l’a abusée.

Face aux avocats de son père, elle confesse les grandes difficultés qu’elle a rencontrées pour révéler l’affaire et accuser son père.

“Je ne voulais pas briser ma famille. C’était mon propre père”.

Un quiproquo

En fait, l’affaire a été révélée par un quiproquo. Le quadragénaire a été, un jour, convoqué au commissariat de Bagnols après une plainte pour corruption de mineur qui lui a valu une garde à vue.

Il devait s’expliquer pour des propos et une attitude provocante à l’égard d’une jeune adolescente. Lors de cette audition, il pensait qu’il était convoqué parce que sa fille avait révélé l’affaire.

Dès lors, il a fait des déclarations spontanées au policier qui, médusé, a pris la déposition sans imaginer au départ que la procédure basculerait vers une affaire criminelle.

Ce lundi soir, les jeunes filles, toutes des enfants au moment des faits, confirmaient leurs accusations.

L’une d’elles a même décrit une scène de viol. Insoutenable.

L’accusé encourt 20 ans de réclusion criminelle.

Suite et fin des débats ce mardi.

Source : midilibre.

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