Ahuy | Un président d’association jugé pour agression sexuelle sur un jeune réfugié

Un sexagénaire comparaissait mardi devant le tribunal correctionnel. Il lui est reproché d’avoir agressé sexuellement un jeune réfugié originaire de Côte d’Ivoire.

Le prévenu était président d’une association côte-d’orienne qui vient en aide aux réfugiés. La victime est un jeune d’origine côte d’ivoirienne qui faisait l’objet, après la suspension d’une mesure de protection de mineur isolé, d’une obligation de quitter le territoire français.

Les faits se seraient déroulés en septembre 2016 : après un premier rendez-vous pour faire le point sur la situation administrative du jeune réfugié, le prévenu serait ensuite allé le chercher à la sortie de son lycée et l’aurait emmené en voiture du côté d’Ahuy, où il se serait arrêté pour, dit-il, que le jeune mange son sandwich. Ce dernier se serait par la suite confié à une amie puis à son éducateur, décrivant des propos sur la taille de son sexe, puis des gestes inappropriés sur sa cuisse, qui auraient dévié sur son entrejambe.

Une question d’interprétation ?

À la barre, le jeune renouvelle ses déclarations : bien que très gêné, il n’aurait pas osé se dérober de peur de devoir renoncer à l’aide du président de l’association. Quant au prévenu, s’il répond aux questions de la présidente Cellier, il se défend d’avoir eu de mauvaises intentions. Pour l’homme, sexagénaire, les gestes, les SMS et la proximité affective entretenue avec ce jeune n’était que l’expression de son désir de le rassurer. Me Fyot, conseil de la victime, décrit de son côté l’emprise entretenue par le prévenu : « Il est comme une araignée tapie au creux de sa toile » et déplore également que les agissements de cet homme, par ailleurs déjà condamné pour agression sexuelle en 2008, salissent « une association dont les bénévoles sont des personnes extrêmement engagées et qui fait un travail remarquable ».

À la défense, Me Henriot plaide des interprétations divergentes d’une situation : « On a tous déjà été confrontés à des personnes jugées un peu trop tactiles ou familières. On peut ressentir une gêne, mais on n’est que sur une interprétation. […] Mon client dit qu’il n’y avait pas d’intention sexuelle. En droit, on doit se positionner clairement : y a-t-il eu une agression sexuelle caractérisée ? ».

L’homme a été reconnu coupable et condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve.

Source : Bien Public

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