Châteauroux | Au tribunal, le calvaire d’une fillette, martyrisée par sa famille

C’est l’histoire d’un calvaire qui ne sera sans doute jamais jugé à de justes proportions que le tribunal correctionnel de Châteauroux a eu à traiter.

©-Photo-NR

Même la présidente, Stéphanie Lochon-Dallet, a convenu d’un « dossier particulier » et du « parcours très touchant » de la victime, âgée de 6 ans à l’époque des faits, en 2010.

La petite Virginie (1) venait de revenir auprès de sa mère biologique qui l’avait abandonnée, alors qu’elle n’avait qu’un an. Celle-ci avait un nouveau compagnon et vivait, sous le même toit, avec ses beaux-parents, dans un village du sud du département.

Ce n’est que six ans plus tard qu’elle révélera son lourd secret, en ouvrant son journal intime à sa nouvelle famille d’accueil. Elle y avait écrit comment, ce jour où elle s’était retrouvée seule avec son beau-père, celui-ci l’avait touchée à travers la culotte.

« Je lui ai caressé la cuisse puis je suis remonté, a reconnu le prévenu. Puis je lui ai dit de repartir dans sa chambre car j’avais peur d’aller plus loin. »

L’avocate de la victime a bien souligné, dans sa plaidoirie, la « frustration » de celle qui est aujourd’hui adolescente car ce terrible épisode d’attouchements n’est pourtant « qu’une partie de l’iceberg » :

« Pendant deux ans, Virginie a été le souffre-douleur de cette famille qui vivait en vase clos ».

La description des sévices subis fait « froid dans le dos », a convenu la présidente. Frappée sans raison par ses grands-parents ou sa mère « à coups de martinet », enfermée dans la cave « à l’heure des repas », tête tondue « parce qu’elle avait des poux », objets lancés à la figure, insultée de « laide » ou « vilaine » et puis ce jour où sa mère l’a attachée à un arbre avec une chaîne au cou.

« C’est son grand-père qui, pour une fois, aura été gentil en la détachant », raconte Stéphanie Lochon-Dallet. Seul un rapport des services sociaux signalant des carences dans son éducation et des violences, sortira la fillette de ce calvaire, en 2012.

Tous ces événements ont été rappelés comme « des éléments de contexte », ne laissant que la stupeur comme possible réponse, car les faits étaient prescrits en 2016, au moment où ils ont été révélés. « Mon client ne doit pas prendre pour toute la famille », a d’ailleurs réclamé Me Mignard, avocate du prévenu, lors de sa plaidoirie.

Pour les faits qualifiés d’ « agression sexuelle sur un mineur de 5 ans par un ascendant », et rien que pour ces faits, le beau-père a été condamné à un an de prison avec sursis et trois ans de mise à l’épreuve avec obligation de soins.

Son nom sera aussi inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV). Il devra également indemniser la victime à hauteur de 3.000 €.
(1) Le prénom a été changé.

Source : lanouvellerepublique.fr

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