Sin-le-Noble | Il abusait de sa voisine de 12 ans

Alice* a vécu un véritable calvaire. Entre le 1er janvier et le 1er juillet 2017, son voisin lui baissait son pantalon, et bien plus. A l’époque, elle n’avait que 12 ans, lui, 72 ans. Si le prévenu a été jugé en correctionnelle et non en cour d’assises, c’est parce qu’il n’y a jamais eu pénétration.

Mais plusieurs fois, il l’a attirée dans son garage, avec le même scénario : il avait des friandises à lui donner. « Ses parents ne travaillent pas, je pensais que ça devait être difficile, je voulais lui faire plaisir, je suis quelqu’un de très gentil, d’altruiste », indique le prévenu à la barre, mardi matin.

La mère de la victime conteste. Mais avoue qu’elle trouvait « bizarre » le fait que sa fille restait chez ce voisin « pendant 20 à 30 minutes ».

Le prévenu voulait parler avec Alice. « Pour la mettre à ma hauteur, je l’installais sur l’établi. » Il raconte qu’une fois, elle se serait plainte d’une douleur au genou : « je lui ai baissé son pantalon et je lui ai fais une petite caresse pour la réconforter, pas plus ! »

Mais au fur et à mesure de l’audience, il avouera… « Pourtant, c’est arrivé plusieurs fois, elle n’a pas toujours eu mal au genou« , lance la présidente du tribunal, Emilie Joly.

Le prévenu finira par expliquer, la voix tremblotante : « elle s’était laissée aller sur l’établi, j’ai voulu la redresser, et je me suis retrouvé entre ses cuisses. J’ai eu une envie, mais je me suis arrêté avant… » Alice finira par avouer à sa sœur, qui s’inquiétait de la voir de plus en plus se renfermer.

Le prévenu avait pour habitude de lui caresser les jambes, et de se coller contre elle. Au cours de son audience, il dira « avoir arrêté avant de jouir ». « Elle n’a jamais dis non« , soufflera-t-il à la barre, provoquant la colère de la présidente du tribunal : « elle n’avait que 12 ans et a un retard mental, elle était vulnérable ! »

Comment expliquer que cet homme, qui a priori n’attirait qu’Alice chez lui et non sa sœur, ait pu en arriver là ? « J’ai eu une longue période où l’on était fâché avec mon épouse », tentera-t-il de répondre. « Une sensation de routine », résumera son avocat, Maître Janneau.

Mais ce n’est pas une excuse pour l’avocate de la famille d’Alice : « c’est limite du viol ! Plusieurs fois sa mère était obligée de chercher Alice à l’école, qui avait fondu en larmes, en classe. Et là, ils hésitent à déménager, car la fenêtre de la chambre d’Alice donne sur le jardin de leur voisin ».

Quant à la Procureure, elle pense qu’il s’agit tout de même d’un acte prémédité : « le frère d’Alice n’avait pas le droit d’aller chez lui car il est plus turbulent. Alice est plus sage, plus fragile. Elle était plus vulnérable, il dit ne pas l’avoir choisie délibérément, mais ça a facilité le passage à l’acte. » Elle a notamment requis l’interdiction de pratiquer une activité en lien avec des mineurs.

Le prévenu a été condamné à 8 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant 2 ans. Il devra justifier d’une obligation de soins, et se voit interdit d’exercer une quelconque activité en lien avec des mineurs.

Source : lobservateur.fr

 

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