Charleville-Mézières | Un pédocriminel récidiviste écope de 30 mois de prison

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Démasqué par la Team Moore « chasseur de pédocriminels »
Antoine Henrion a été condamné à 30 mois de prison pour corruption et propositions sexuelles faites à un mineur. Il avait déjà été condamné en juin 2023 pour des faits similaires, signalés par la Team Moore, un collectif qui traque les pédophiles.

C’est la 2ème fois qu’il se re­trouvait devant le tribunal en moins d’un an. Antoine Henrion, habitant de Charleville-Mézières, était convoqué, mardi 23 avril 2024, pour répondre des actes de corrup­tion et de propositions sexuelles faites à une mineure en utilisant un moyen de communication.

Cette mi­neure, présenté sur Facebook comme Lou, 11 ans, c’est en réalité le collectif « chasseur de pédocriminels », la Team Moore. Il a été “condamné” à 2 ans et 6 mois de prison ferme.

Antoine Henrion, sans savoir qu’il s’agit d’un faux profil, commence en février dernier à demander à fillette son âge, puis lui envoie des mes­sages à caractère sexuel comme «on pourrait faire des calins, des bisous, des massages, tout ce que tu veux», «j’ai envie de toi bébé» ou encore «tu as un très beau corps», tout en lui deman­dant des photos de ses seins, avant qu’il ne lui envoie des photos de lui torse nu, en caleçon puis de son sexe.

Des discussions transmises par la Team Moore à la Procureure de la Ré­publique, Magali Josse, qui a deman­dé des investigations au commissa­riat de Charleville.

Une enquête qui a mené à son placement en détention provisoire et à son jugement, ce mar­di.

Un procès où il fut plutôt silencieux, renfer­mé, même si dès les 1ers ins­tants, il a reconnu les faits et a affir­mé «vouloir se faire soigner».

Sa personnalité est alors examinée. Il ressort que ce dernier, qui vit chez sa mère, va régu­lièrement sur les sites pornographiques, joue aux jeux vidéos.

Il fréquente très peu de personnes de son âge et ne travaille pas. Il souffre d’encoprésie (trouble qui se mani­feste par l’émission involontaire et répétée de selles et qui touche géné­ralement les enfants).

Enfin, la juge évoque l’absence de son père, qui l’a abandonné à 6 ans. À ce moment­-là, Antoine Henrion se sèche les yeux, à l’approche de quelques larmes.

«C’est la 1ère fois que je vous vois réagir pendant l’audience», pointe la juge.

Pendant le procès, la juge est revenue sur les relations d’Antoine Henrion, et notamment avec sa voisine de 16 ans. Une relation qu’il a évoquée auprès des en­quêteurs et que la juge a remis sur la table :

«Elle a quel âge votre voisine ?»

«Je crois qu’elle a 16 ans»

«Et 16 ans, c’est mineur ?», lui demande la juge.

«Oui» répond-il.

Ce dernier explique qu’ils se par­laient sur les réseaux sociaux, se voyaient de temps en temps, se sont déjà fait des câlins et des bisous mais «rien de sexuel ».

«Des bisous, ce n’est rien de sexuel pour vous ?»

«On ne s’est pas mis nus, c’est ce que je veux dire. Il n’y a pas eu d’ attouchements», explique le prévenu.

Une relation aujourd’hui terminée en partie par ce que le père de l’adolescente s’y oppose.

Ce que la Procureure a mis en avant lors de ses réquisitions :

« Vous avez besoin de comprendre votre rapport aux mineurs et votre propre histoire», avant d’ajouter :

«Mais que faire pour ne pas qu’il y ait d’autres Emma, Julie, Lou etc. ? La dé­tention est le seul moyen pour protéger les mineurs»

Cette dernière a donc re­quis 30 mois de prison ferme. Des ré­quisitions suivies par les juges du tri­bunal.  Sa condamnation est assortie d’une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs pendant 10 ans et une inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Concernant les soins, sur lesquels l’avocat du prévenu a insisté :

«Cette récidive pointe le manque de moyens. Il a à peine eu le temps de faire 3 consultations depuis sa 1ère condamna­tion»

la juge a insisté sur le fait que l’obligation de soins devra se pour­suivre lors de sa détention.

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