Suèvres | « Petite martyre de l’A10 » renvoi des parents devant une cour d’assises

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Pendant 31 ans elle est restée la petite martyre de l’A10
Le 11 août 1987, vers 15 h 20, des employés chargés de faucher les herbes en bordure de l’A10 découvrent le cadavre atrocement mutilé d’une enfant inconnue.

Trente et un ans après, en 2018, la petite Inass est identifiée et ses parents arrêtés.

Le procureur de Blois a requis le renvoi devant une cour d’assises pour meurtre aggravé et complicité de meurtre aggravé, des parents d’une fillette de 4 ans retrouvée morte et mutilée en 1987 au bord de l’autoroute A10, a-t-il annoncé vendredi.

Dans un communiqué, le procureur Frédéric Chevallier écrit :

« Le ministère public considère que l’enquête puis l’information judiciaire ont permis de caractériser et de retenir, à la charge des deux mis en examen, ce crime qui justifie un débat public et contradictoire devant la cour d’assises du département et pour lequel la réclusion criminelle à perpétuité est encourue »

Dans son réquisitoire, le magistrat a demandé que la mère de la victime, Halima El Bakhti, soit jugée pour meurtre aggravé sur une mineure de moins de quinze ans et que le père Ahmed Touloub comparaisse pour complicité de ce même meurtre aggravé.

Le magistrat précise :

Si le juge d’instruction décidait de suivre ces réquisitions, « une audience dans le courant de l’année 2023 serait envisageable, sous réserve de l’exercice des recours possibles », soit 36 ans après les faits.

Trente et un ans après

Les enquêteurs étaient remontés jusqu’aux parents, jusqu’alors inconnus, de la petite Inass, surnommée la « Petite martyre de l’A10 », grâce à un prélèvement ADN opéré sur son frère, arrêté en 2016 dans une affaire de violence.

Après comparaison avec le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), une correspondance avait été révélée avec des traces ADN sur les vêtements et la couverture dans laquelle était enveloppé le corps de l’enfant, lors de sa découverte le 11 août 1987 dans un fossé de l’autoroute à Suèvres (Loir-et-Cher) par deux employés de la société Cofiroute.

Grâce à l’ADN du frère, les enquêteurs avaient pu ainsi identifier et retrouver la trace des parents, un couple de sexagénaires, originaires du Maroc et qui ont eu sept enfants.

Les parents avaient été mis en examen en juin 2018 pour meurtre, pour recel de cadavre et violences habituelles sur mineur de moins de 15 ans.

Pendant leur garde à vue, aucun des parents n’avait reconnu être l’auteur des violences ayant entraîné la mort de la petite Inass, s’accusant mutuellement de violences conjugales.

le procureur avait alors indiqué :

Le père s’était dit « soulagé » par les découvertes des enquêteurs, mais la mère assurait « ne pas comprendre pourquoi » elle était convoquée.

La fillette a été enterrée anonymement au cimetière de Suèvres (Loir-et-Cher) près du lieu de la découverte du corps.

Sur la tombe, régulièrement fleurie par les habitants de la commune, est gravée une simple inscription :

« Ici repose un ange »

le procureur a précisé :

Les « délits connexes » de recel de cadavre et violences habituelles « étant couverts par la prescription », « des réquisitions aux fins de constatation de prescription de l’action publique et de non-lieu ont été prises »

Le juge en charge du dossier a notifié la fin de l’instruction le 10 juin dernier au procureur ainsi qu’aux avocats des parties civiles et des mis en examen, selon le communiqué.

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