Saint-Eloy-les-Mines I Quatre ans ferme après des agressions sexuelles sur sa fille

non

« C’est la réalité. Ma libido déviante m’a conduit à ce comportement ignoble et inacceptable. »
Le père incestueux devra verser 12.000 euros de dommages et intérêts à sa fille. Et 1.000 euros à sa mère
Un père de 51 ans a été condamné à quatre ans de prison ferme, ce jeudi, par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, pour des agressions sexuelles commises sur sa fille, alors âgée de 7 à 10 ans, entre 2018 et 2021, à Saint-Eloy-les-Mines (Puy-de-Dôme).

En avril 2021, avec ses mots à elle, une petite fille, alors âgée de 10 ans, se confie à une copine d’école : son père, dont il a la garde une semaine sur deux et la moitié des vacances scolaires, l’aurait « violée », à Saint-Éloy-les-Mines.

Une fois l’alerte lancée, une enquête préliminaire est aussitôt confiée à la gendarmerie. Une enquête qui ira très vite : placé en garde à vue, le père passe presque aussitôt aux aveux et reconnaît des caresses sur le sexe et la poitrine de la fillette, quasiment à chaque fois qu’il l’hébergeait. C’est-à-dire tous les quinze jours…

Un environnement pédopornographique

Il admet aussi lui avoir imposé un cunnilingus et lui avoir mis son sexe entre les fesses. Des examens médicaux permettront d’écarter la thèse du viol, mais les agressions sexuelles sont, elles, caractérisées.

De plus, les investigations établissent que le suspect est en possession de près de 4.400 images pédopornographiques et l’historique de navigation de son ordinateur révèle des recherches très « ciblées », dont les plus anciennes remontent à 2012.

Mis en examen, cet homme de 50 ans, à la personnalité complexe (il souffre de troubles bipolaires, mais ceux-ci n’ont, selon l’expert psychiatre qui l’a examiné, pas conditionné ses passages à l’acte, NDLR ), est placé en détention provisoire le 18 mai 2021.

Il a une nouvelle fois reconnu les faits, ce jeudi, devant le tribunal correctionnel clermontois : « C’est la réalité. Ma libido déviante m’a conduit à ce comportement ignoble et inacceptable. »

« Les actes qu’elle a subis ont eu et ont encore de lourdes répercussions chez cette petite fille ». ME FABIENNE SERTILLANGE (Avocate de la partie civile)

« Le profil du prévenu est très inquiétant », a insisté Me Fabienne Sertillange, l’avocate des parties civiles (la fillette et sa mère). « Cette petite fille a vécu l’enfer auprès de celui qui aurait, au contraire, dû lui apporter du réconfort, alors que la vie avec sa mère et le conjoint de celle-ci était très compliquée, sur fond de violences intrafamiliales ».

« Que se serait-il passé si cette petite fille n’avait pas dénoncé les faits ? Dans ce dossier, on a sans doute frôlé le passage au criminel et une comparution devant une cour d’assises ». FRANÇOISE CHADEFAUX-GALLAY (Procureur de la République)

Le procureur de la République, Françoise Chadefaux-Gallay, a rappelé que la victime « était contente d’aller chez ce père décrit comme investi dans son éduca tion ». « Mais cet homme est dan-ge-reux ! Il est un pédophile, c’est certain », a-t-elle martelé, requérant notamment six ans de prison, dont deux assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans.

« Cet homme, qui a tout de suite avoué les faits, a compris qu’il devait changer, se soigner. Il reconnaît tout. N’est-ce pas le début du repentir ? ». ME BERTRAND CHAUTARD (Avocat de la défense)

Tout en sollicitant une peine moindre de la part du tribunal et « l’importance d’un suivi sociojudiciaire », Me Bertrand Chautard, en défense, a résumé la situation en une phrase : « Stop à la détention, passage aux soins ! ».

Son client (*) a été condamné à quatre ans de prison ferme et maintenu en détention. Cette peine est assortie d’un suivi sociojudiciaire pendant dix ans, avec obligation de soins et interdiction de contacter sa fille. En cas de non respect de ces mesures, il pourrait être amené à effectuer deux années supplémentaires de détention.

Le tribunal a également prononcé le retrait total de son autorité parentale, ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer toute activité en lien avec des mineurs. Enfin, il a constaté son inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijais).

 

Source(s):