Saint-Herblain | Un multi-récidiviste condamné à 8 mois ferme pour détention de 245 images pédopornographiques

Un homme originaire de Châteaubriant (Loire-Atlantique) a été condamné à de la prison ferme après que 245 images pédopornographiques aient été trouvées dans son téléphone portable.

©Illustration Pixabay

Un pédophile originaire de Châteaubriant (Loire-Atlantique) a été condamné à huit mois de prison ferme, ce mercredi 17 juin 2020, après avoir remis son smartphone à l’employé chargé de son suivi socio-judiciaire en oubliant qu’il avait téléchargé dessus 245 images pédo-pornographiques.

L’homme, qui habite à présent Saint-Herblain, n’a toutefois pas été immédiatement réincarcéré dans la foulée de l’audience : c’est un juge d’application des peines (JAP) qui décidera des modalités d’exécution de ces huit mois d’emprisonnement (détention, semi-liberté, bracelet électronique…) en fonction des soins engagés.

L’homme était en fait soumis à un suivi socio-judiciaire de cinq ans, suite à sa seconde condamnation pour « détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique » le 22 mars 2019.

Il avait téléchargé les photos litigieuses trois mois après ce jugement du 22 mars 2019, alors qu’il avait déjà été condamné une première fois pour de tels faits en 2013.

Onze autres images, dont celle d’un « vrai viol d’enfant » selon le procureur de la République, avaient par la suite été trouvées sur l’un de ses deux autres smartphones.

C’est un peu le fruit du hasard si elles ont été découvertes », a donc rappelé mercredi la présidente de la chambre des comparutions immédiates, mercredi, dès l’ouverture du procès.

Le travailleur social d’une association chargée de la réinsertion des détenus, s’était en effet emparé du premier smartphone le 3 février 2020 pour « faciliter des recherches sur internet ».

La structure avait alors été « dans l’obligation » légale de signaler ces nouvelles infractions au procureur de la République.

« Est-ce que, de façon inconsciente ou non, vous souhaitiez vous faire prendre ? », s’est donc interrogée la présidente du tribunal.

« Peut-être », lui a répondu le prévenu, pas spécialement convaincu.

Je voulais les supprimer : j’en ai assez, ça fait trop longtemps que ça dure, j’en ai vraiment marre », a-t-il simplement déclaré.

Le prévenu qui a déjà été condamné onze fois depuis 2004 et qui a déjà vu deux sursis révoqués par le passé, a néanmoins laissé perplexes les juges : il a reconnu n’avoir jamais avoué au psychiatre quel était le motif de son suivi socio-judiciaire.

« Vous êtes au bord du précipice, monsieur, et si vous tombez au fond, vous allez y rester des années », l’a donc mis en garde le procureur de la République, par rapport aux mois de détention qui planent au-dessus de sa tête : pas encore exécutés, ils pourraient être purgés en détention si le prévenu ne fait rien pour changer.

« Si vous voulez revenir au Palais de justice, pas de problème, la prestation de service sera assurée : il y aura toujours un gendarme pour vous arrêter, un procureur pour vous poursuivre et un tribunal pour vous juger », a encore appuyé le représentant du ministère public.

« Et bien sûr, vous aurez aussi un avocat pour vous défendre. »

Le procureur de la République avait donc requis douze mois de prison ferme, mais sans mandat de dépôt, afin de pouvoir « donner une puissance de feu » au juge d’application des peines.

« Cela lui donnera les moyens d’avoir une discussion avec monsieur », a euphémisé le représentant du ministère public.

Me Maxime Gouache, l’avocat de cet allocataire du Revenu de solidarité active (RSA) au chômage depuis une dizaine d’années en raison de « problèmes cardiaques », avait juste sollicité l’indulgence du tribunal : son client a « conscience de l’interdit social et légal » qui pèse sur la consultation des images pédo-pornographiques, avait-il dit.

Source : Actu

Source(s):