Boulogne-sur-Mer | Un gendarme accusé d’agression sexuelle sur sa nièce

Un gendarme boulonnais comparaissait hier devant le tribunal correctionnel pour répondre à une accusation d’agression sexuelle.

La “Muette” est le qualificatif de la Gendarmerie……

L’homme est accusé par sa nièce, qui avait 17 ans à l’époque.

«  Je te demande de m’excuser pour lundi soir. Je te promets de ne jamais recommencer. »

Voilà un des SMS envoyés par le gendarme boulonnais à sa nièce, le lendemain de la supposée agression sexuelle.

Le prévenu comparaissait mardi devant le tribunal correctionnel pour des faits d’« agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par une personne ayant autorité sur la victime ».

Des faits qui auraient été commis dans la nuit du 16 au 17 août en Dordogne.

« Les policiers ont noté ce qu’ils voulaient dans le procès-verbal puis ils m’ont obligé à signer sans que j’ai le temps de le relire. »

Après avoir énoncé les accusations, le président du tribunal demande au prévenu de s’expliquer.

Pour le gendarme maritime, l’enquête a été menée à charge par ses supérieurs.

Lorsqu’il est confronté aux propos qu’il a tenus lors de sa garde à vue, l’homme évoque de fausses déclarations : «  Je n’ai jamais dit ça. Les policiers ont noté ce qu’ils voulaient dans le procès-verbal puis ils m’ont obligé à signer sans que j’ai le temps de le relire ».

Une attitude qui surprend le président : «  Vous êtes gendarme depuis 25 ans. Vous connaissez la procédure. Comment avez-vous pu signer un document sans le relire et pourquoi n’avez-vous pas demandé un avocat ?  ».

Une description des faits glaçante

Pendant près de deux heures, la plaignante va raconter la scène de la supposée agression sexuelle en détail :

«  Il a mis la main dans mon dos puis l’a descendue sur mes fesses […] Je me suis retournée et il a mis sa main sur mon pubis  ».

Des révélations difficiles pour la jeune fille, aujourd’hui majeure.

D’autant plus que sa mère et sa sœur sont présentes dans la salle, ainsi que ses cousins, les fils du prévenu.

À ces révélations s’ajoutent des accusations de gestes et propositions déplacés émis par la sœur de la plaignante.

Des gestes et messages déplacés

Pour son avocat, le gendarme est dans le déni et ne peut se résoudre à avouer de par sa profession.

Le ministère public évoque, lui, des gestes et messages déplacés de la part d’un homme qui a une relation anormale avec un membre de sa famille et requiert un an de prison avec sursis avec inscription au fichier des auteurs d’agression sexuelle.

Pour l’avocat du prévenu, l’homme a été victime du poids de sa hiérarchie.

Il souligne qu’il reconnaît les gestes déplacés mais estime qu’il ne s’agit pas d’une agression.

« Je te demande de m’excuser pour lundi soir. Je te promets de ne jamais recommencer. Je m’en veux et je sais que tu m’en veux. »

Dans cette affaire de mœurs, il y a beaucoup de faits troublants.

Mais ce qui a le plus interpellé le président du tribunal correctionnel, ce sont les nombreux SMS envoyés par le gendarme à sa nièce.

Le premier remonte au 17 août 2015, le lendemain de l’agression sexuelle supposée :

«  Je te demande de m’excuser pour lundi soir. Je te promets de ne jamais recommencer. Je m’en veux et je sais que tu m’en veux  ».

Un SMS qui s’explique par un sentiment de culpabilité omniprésent chez le prévenu, selon son avocat.

Pour le défenseur de la plaignante, il s’agit au contraire d’un aveu de culpabilité.

D’autres messages vont intriguer le tribunal comme ces deux-là, envoyés fin août :

«  Tu n’as pas envie de descendre aux toilettes car moi j’ai envie de te faire un gros bisou  » et «  Je t’aurai petit amour  ».

Des marques d’affection et de l’humour selon le gendarme, qui décrit sa relation avec sa nièce comme presque filiale.

«  Elle est la fille que j’ai toujours voulu avoir  », souligne l’homme.

Plus de 50 messages envoyés à sa nièce !

Le 30 août, l’oncle va encore lui envoyer un SMS très étrange qui va glacer l’audience :

 «Salut ma puce. Tu es bien rentrée ? Samedi tu me faisais la tête par rapport à vendredi soir? Je te ferai des caresses sur les parties de ton corps que tu voudras  ».

Interrogé par le président du tribunal qui trouve ce message extrêmement bizarre, l’homme répondra qu’il parlait de papouilles et d’un jeu entre un oncle et sa nièce qui avait également lieu entre un père et ses deux fils.

Des explications qui n’ont pas convaincu l’avocat de la plaignante qui souligne des propos graves mais aussi un harcèlement au vu du nombre de SMS envoyés. Plus de cinquante.

Source :http://www.lavoixdunord.fr

 

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