Bornel | Marc Tabary pensait faire des propositions sexuelles à une enfant de 12 ans

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Pensant avoir un rencard avec une fillette, le pédocriminel se fait coincer par les gendarmes
Âgé de 53 ans, Marc Tabary voulait avoir une relation sexuelle avec une fillette de 12 ans. Il ne savait pas que derrière le compte de celle-ci se cachaient les gendarmes.

Le réseau «Cybergend», créé par la gendarmerie, est mobilisé pour lutter et prévenir les atteintes contre les mineurs en ligne.

L’attention des militaires a été attirée par l’annonce d’un homme de 53 ans qui recherche des jeunes filles d’âge indifférent, pour les initier à l’amour.

Il n’est pas hostile à ce que la jeune fille soit accompagnée de son père, de sa mère ou d’une copine. Cette annonce est parue douze fois sur des sites spécialisés en décembre 2023 et janvier 2024.

Un faux rendez-vous avec une fillette de 12 ans

Les gendarmes, aidés de l’intelligence artificielle, ont créé un profil avec la photo virtuelle d’une collégienne de 12 ans, et ça marche.

L’homme est intéressé, il se renseigne en posant des questions et en demandant des photos de sa proie.

Il la complimente sur son visage et sur son corps, lui demande ce qu’elle pense d’un rapport sexuel non protégé, si elle prend la pilule, lui propose de venir avec une copine en lui confiant qu’il rêve de faire l’amour à trois.

Le rendez-vous est fixé le 31 janvier à la gare de Bornel (Oise).

C’est là qu’au lieu d’une fillette, il fait la connaissance avec les militaires de la gendarmerie qui le placent en garde à vue, après avoir fouillé sa voiture où ils trouvent deux téléphones, un ordinateur, et un drap :

«Destiné à protéger sa voiture au cas où la jeune fille serait vierge et à recueillir son sperme s’il ne pouvait pas éjaculer en elle», leur a-t-il déclaré.

En un an, il a réalisé plus de 130 captures d’écran de photos et de vidéos pédopornographiques sans équivoque possible.

Il a déraillé au décès de son père

Vendredi 2 février, l’homme est présenté en comparution immédiate au tribunal de Beauvais.

Marc Tabary, 53 ans, les cheveux grisonnants, boudiné dans une veste polaire malgré la chaleur de la salle d’audience, n’est pas fier de lui.

Il raconte qu’après son divorce, il est retourné vivre chez son père où vivent également sa nièce et ses quatre enfants mineurs.

C’est au décès de son père qu’il a déraillé.

Au début, il se contentait de rapports tarifés avec des prostituées, jusqu’au jour où «on» lui a envoyé la photo dénudée d’une jeune fille prépubère.

«J’ai d’abord été surpris, puis sa nudité m’a donné envie», dit-il en fixant le sol.

«Vous n’avez pas vu l’enfant, vous n’avez vu qu’un corps nu», commente le président avant de l’interroger sur les échanges de photos qu’il a effectués avec d’autres pédophiles.

«C’est à leur demande», répond-il, en confirmant qu’il se masturbe en les regardant, mais «c’est par pulsion, à la base, je suis contre ça…».

Il était heureux de «rencontrer une personne pour faire un câlin»

Il revient ensuite sur son rendez-vous à la gare de Bornel :

«Je n’y croyais pas, mais j’y suis allé quand même, tout à la joie de rencontrer une personne pour faire un câlin».

Le président lui demande :

«Mais, une gamine de 12 ans qui a l’âge de votre propre fille, ça ne vous a pas gêné ?»

Il répond qu’il a :

«Besoin d’amour».

Marc Tabary a déjà été condamné deux fois, en 2000 et en 2006, pour exhibition sexuelle.

Il a bénéficié d’un suivi psychologique renforcé pendant six ans au total, mais il découvre aujourd’hui qu’il a besoin de soins. Selon lui, l’idée ne lui est jamais venue auparavant.

«Pendant deux ans, vous avez été malade du sexe, vous en êtes conscient, et vous ne voyez pas où est le danger», martèle le président.

Si une jeune fille avait été là, «on serait devant une cour d’assises»

La substitut du procureur remarque que si une jeune fille avait été là, à la place des gendarmes :

«On serait devant une cour d’assises ! Il ne faut pas le laisser libre de vivre sous le même toit que quatre mineurs, il faut l’écarter de la société».

Elle demande une peine de deux ans de prison ferme, avec mandat de dépôt, à laquelle succéderont trois années de suivi sociojudiciaire avec, en cas de non-respect, une peine d’un an de prison.

L’avocat de la défense, Philippe Tabart, est d’accord avec les réquisitions de la procureure sauf sur celle de : «Propositions sexuelles faites à un mineur de 15 ans», la victime n’existant pas, c’est une création virtuelle, un appât.

«Il n’y a donc plus d’élément matériel, il ne reste que l’expression d’un fantasme, ce qui n’est pas punissable. Ce qui est dérangeant et inquiétant, c’est qu’il en a conscience mais qu’il ne sait pas passer outre ses pulsions que seuls des soins peuvent calmer.»

Il part en prison pour 6 mois

Marc Tabary a écopé de 18 mois de prison, dont 12 mois avec sursis assorti d’une injonction de soins et de trois ans de suivi sociojudiciaire avec un an de prison en cas de non-respect.

Il lui est interdit d’exercer une activité en rapport avec des mineurs et il est inscrit au fichier judiciaire d’identification des auteurs d’infractions sexuelles, le FIJAIS. Le mandat de dépôt a été prononcé pour les six mois de prison ferme.

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