Belgique | La prostitution de mineurs augmente: “Les proxénètes recrutent des enfants sur Internet”

Anvers fait face à un nouveau phénomène: les “loverboys”. Il s’agit de proxénètes se faisant passer pour des adolescents et qui, à l’aide de chantage, forcent des mineurs à se prostituer. Afin de lutter contre l’augmentation de ce genre de pratiques, la ville d’Anvers s’est associée à l’ONG néerlandaise Terre des Hommes.

Illustration. © getty

D’après Gideon va Aartsen, de l’ONG néerlandaise Terre des Hommes, la prostitution de mineurs aux Pays-Bas et en Belgique a fortement augmenté ces dernières années.

La cause? L’apparition du phénomène de “loverboys”, des proxénètes se faisant passer pour des adolescents sur les réseaux sociaux.

“[Ils] recrutent des enfants sur des sites comme Telegram ou Tinder”, a expliqué le responsable de l’ONG à Het Laatste Nieuws.

Les “loverboys” encouragent ainsi les adolescents à se déshabiller devant la webcam ou à leur envoyer des photos dénudées et les forcent ensuite à se prostituer sous peine de dévoiler les documents compromettants.

“Ce chantage va tellement loin que certains enfants prennent eux-mêmes le train pour aller travailler en Belgique.

Ils ne voient pas d’autre issue”.

Gideon van Aartsen cite ainsi l’exemple d’une adolescente qui rapportait chaque jour près de 1.000 euros à son proxénète.

“Parfois, elle ne recevait que 50 euros par client.

Elle avait donc en moyenne 20 clients par jour”.

Il précise que les garçons sont également victimes d’exploitation.

Terre des Hommes se penche actuellement sur la prostitution des petits garçons, qui reste souvent occultée.

“L’enquête est en cours, mais nous avons déjà observé des cas poignants”, précise-t-il.

Réseau transfrontalier

“Les mineurs sont souvent amenés à travailler au-delà des frontières, car ils sont moins susceptibles de fuir.

Les victimes néerlandaises se retrouvent souvent à Anvers, où elles ne travaillent pas en vitrine, mais dans certains ‘bars’”.

Face à l’augmentation de ce phénomène, la ville d’Anvers a donc décidé de s’associer à Terre des Hommes.

Une première en Belgique.

 “Aux Pays-Bas, la police coopère souvent avec des ONG, des entreprises ou des citoyens.

Si nous sommes sur une piste, nous la transférons à la police.

Cette coopération est encore inhabituelle en Belgique “, explique Van Aartsen.

Source : 7 sur 7

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