Beuvrages / Anzin | 5 ans de prison pour la maman accusée d’avoir violé ses deux bébés

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Des viols à minima toutes les semaines au cours des toilettes «pour les calmer»
Une Denaisienne de 28 ans a été condamnée ce jeudi 18 janvier par le tribunal correctionnel de Valenciennes à une peine de cinq ans de prison pour des viols incestueux commis à Beuvrages et Anzin, entre janvier 2017 et mars 2022, sur ses deux fils nés en 2016 et 2018.

L’un de ses enfants avait 2 mois et demi quand tout a commencé. Le père s’est suicidé en 2022. Elle a eu une fille en septembre 2023, avec son nouveau compagnon. Elle a été placée dès sa naissance

Marie (1) a fini par reconnaître les faits à la barre du tribunal, en larmes et du bout des lèvres.

«Mon mari me forçait à faire des attouchements, sinon il me tapait», a-t-elle tenté.

Sauf que les magistrats du tribunal correctionnel de Valenciennes lui ont fait remarquer que même après la rupture et en l’absence du père, elle commettait l’indicible.

Les viols ont été infligés à Beuvrages et Anzin, entre janvier 2017 et mars 2022, sur ses deux fils nés en 2016 et 2018.

Le père, qui était aussi mis en examen, s’est suicidé en mai 2022.

Il est question non seulement d’agressions sexuelles mais surtout de viols a minima toutes les semaines, au cours des toilettes, «pour les calmer». L’un des deux enfants avait 2 mois et demi quand tout a commencé.

La famille était suivie par les services sociaux depuis 2016 mais les enfants n’ont été placés qu’en mai 19, un «climat de violences» ayant été révélé.

Elle a également reconnu avoir profité d’une courte absence de la responsable de l’UTPAS(2) lors de ses droits de visite pour commettre de nouveaux faits.

Ce sont des tiers, en lien avec cette famille, qui ont signalé ces viols, confirmés par les victimes lors de leurs expertises, avec leurs mots d’enfants.

Les enfants sont considérablement marqués par les faits. Au procès, les spécialistes qui les ont examiné ont évoqué des comportements inappropriés, en résonance avec les viols subis.

L’aîné reproduirait notamment déjà «un comportement inadapté à connotation sexuelle avec des petites filles», alors que tout contact a été coupé avec la mère depuis mars 22.

Marie n’avait jamais été condamnée. Son contrôle judiciaire, initié en février 23, ne s’est pas passé de la meilleure des façons.

Marie a eu une fille en septembre 23, avec son nouveau compagnon. Elle a été placée dès sa naissance.

«C’était du quotidien», pointe la procureure Christelle Dumont qui explique à quel point il est difficile de déceler des incestes chez des victimes de cet âge. Elle a requis une peine de 6 ans avec mandat de dépôt ainsi qu’un suivi socio-judiciaire et le retrait de l’autorité parentale.

« C’est pas évident », a plaidé Me Guilleminot, pour la défense, «je ne vous demande pas d’excuser, mais de comprendre».

Il a ensuite cherché «l’humanité» chez sa cliente à la vie particulière.

«Pour moi, ça ne mérite clairement pas 6 ans d’emprisonnement, loin de là»

Pour expliquer son comportement, elle parle de « pulsions », sans plus de précisions.

Après avoir déménagé à Denain, elle est actuellement sous curatelle renforcée et l’expert psy, la présente comme ayant « des carences à tous les niveaux » et un « QI en dessous de la moyenne », comme l’a souligné Me Guilleminot.

Ses sœurs ont toutes été violées et battues par leur père, alors qu’elle a été placée à ses 3 mois et jusqu’à sa majorité.

Ensuite, elle s’est mariée avec le père des 2 victimes, lui-même violent physiquement et sexuellement avec Marie.

L’avocat parle d’une « épouse sous emprise » qui a vécu un « calvaire ». La représentante du Dép., Mme Debaermaker, a indiqué qu’elle appelle son service tous les jours, parfois plusieurs fois par jour, pour avoir des nouvelles de ses enfants.

Le tribunal a fixé la peine à 5 ans de prison avec incarcération différée pour lui permettre de subir une opération chirurgicale le lendemain du procès.

Elle écope également d’un suivi socio-judiciaire pendant 10 ans.

L’autorité parentale lui a été retirée sur ses 3 enfants.

1. Prénom d’emprunt. Son nom n’est pas donnée afin de préserver l’identité des victimes
2. Unité territoriale de prévention et d’action sociale

Source 1

Source 2

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