Cahors | Condamné pour avoir diffusé une photo à caractère pédopornographique

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La photo retrouvée sur un site pédopornographique
Le tribunal correctionnel de Cahors a jugé ce jeudi matin un jeune ingénieur lotois et marié de 32 ans pour détention et diffusion d’une image pédopornographique de 2017 à 2020.

On peut dire que les enquêteurs de la lutte contre la pédopornographie ne chôment pas.

Ce jeudi 11 janvier, le tribunal correctionnel de Cahors jugeait un homme de 32 ans tombé dans leurs filets lors d’une enquête de grande ampleur.

Grâce à son adresse IP, ils ont pu remonter jusqu’à lui. Mais comme l’ont noté tous les acteurs du tribunal, on est loin du criminel détenteur de centaines de milliers de fichiers comme le tribunal a pu en voir ces derniers mois.

Ainsi sur les 34 scellés, matériels informatiques et téléphones de cet ingénieur en informatique épluchés par les enquêteurs, trois d’entre eux ont révélé cinq connexions entre 2017 et 2020 sur des sites pédopornographiques.

Mais c’est surtout la détention et la diffusion d’une photo d’une jeune fille mineure qui ont interpellé les enquêteurs.

Apeuré, tête baissée et les mains jointes devant lui, l’homme timide de 32 ans, brillant ingénieur doctorant, s’avance à la barre et déclare d’emblée la honte qu’il le submerge et son immense regret.

“Expliquez-nous comment vous avez obtenu ces photos ?” lui demande le président.

“Dans mon adolescence, j’ai toujours été mis à l’écart, j’étais seul même au collège. Alors j’allais sur des sites de rencontre pour sortir de l’isolement. Ce sont des photos d’une jeune fille que j’avais rencontrée sur un site, une collégienne comme moi à l’époque. Elle m’avait envoyé des photos dénudées d’elle, on a discuté pendant des années ensemble.”

– “Vous vous rendez compte qu’elle se retrouve dénudée sur un site pédopornographique, c’est très grave” insiste le magistrat.

– “Oui je pense beaucoup à elle, je le regrette profondément, tous les matins je me lève avec cette culpabilité. J’ai réussi à les effacer après”

Un homme normal

Le prévenu poursuit sur son addiction aux sites pornographiques, il explique avoir un suivi psychologique depuis plusieurs années pour comprendre, pour se soigner et raconte ses traumatismes d’enfance : son surpoids, son harcèlement scolaire et le lourd secret de sa mère qui lui raconte alors qu’il n’a que 14 ans, les viols de ses frères.

“Ça aurait pu être de la drogue ou de l’alcool, mais c’était la pornographie, on a plus de jugement on est complètement aveugle sur ça, maintenant je me suis réveillé” explique-t-il.

– “Vous imaginez bien que ces mineurs ne sont pas consentants, ce sont des scènes de viols, à quelle fréquence vous aviez besoin de consulter ces sites pédopornographiques ?

– “C’était espacé de six mois, de manière ponctuelle. On a extrêmement honte après mais sur le coup on a ce besoin de déconnecter son cerveau” répond-il encore penaud.

En 2015, le jeune homme rencontre sa conjointe qui deviendra son épouse. Il revit. Elle le soutient jusqu’au bout dans cette procédure.

Le président poursuit avec l’évaluation de l’expert psychiatrique qui souligne un homme tout à fait normal dont le risque de récidive est complètement “improbable”.

“Aujourd’hui j’ai progressé, je suis sorti de tout ça, on a plein de projets, je me sens prêt à avoir une famille” ajoute-t-il.

Le tribunal suit presque les réquisitions du parquet et le condamne à 4 mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans avec obligation de soin, l’interdiction d’exercer une activité professionnelle avec des mineurs pendant 2 ans et l’inscription au Fijais.

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