Aisne | Il croit parler avec une ado… mais ce sont les gendarmes

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Piégé par des enquêteurs sur le darknet, un homme explique avoir agi sous l’effet de drogues
Piégé par des enquêteurs sur le darknet, un homme originaire du Laonnois explique avoir agi sous l’effet de drogues. Il écope d’une peine de 20 mois de prison (contre 18 proposés par le parquet), dont 10 mois de sursis probatoire

Pour sa première condamnation, un homme de 34 ans se retrouve inscrit au Fijais, le fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

Les faits sont effectivement très graves puisqu’il lui est reproché des propositions sexuelles à un mineur via internet, mais aussi la détention et la diffusion d’images à caractère pédopornographique.

Cependant, la personne mineure contactée par le prévenu n’existe pas, puisqu’il s’agit d’un faux compte créé par les gendarmes du CNAIP (Centre national d’analyse des images pédopornographiques) pour repérer les délinquants sexuels sur des sites comme Coco.gg, une plateforme de discussion de sinistre réputation, ou encore la messagerie cryptée Telegram.

C’est sur ces deux sites que le prévenu est repéré.

L’homme prend contact avec une internaute qui dit avoir moins de 15 ans (le compte du CNAIP).

Très vite, les propositions sexuelles, Le suspect y faire part pour son intérêt pour les jeunes filles mineures.

«Si tu as 12, 13 ans, ça me va », écrit-il entre autres, expliquant également ne pas faire de distinction entre mineurs et majeurs.

Quand il partage des vidéos pédopornographiques issues du «darknet», les enquêteurs ont suffisamment d’éléments pour intervenir.

Les gendarmes se rendent au domicile du suspect en décembre 2023. Ils trouvent six téléphones portables.

Interrogé, l’individu reconnaît les faits, qu’il explique par des problèmes d’alcool, tout en indiquant avoir arrêté de consommer des stupéfiants. Toutefois, il a pris soin d’effacer la plupart de ses fichiers et ses conversations avant l’arrivée des enquêteurs.

« Cocktail explosif de solitude, de drogues et d’alcool »

« Depuis que j’ai vu un psychologue, j’ai compris que je devais me faire soigner », explique le prévenu qui assure avoir du dégoût pour la pédophilie.

« Vous en venez à faire quelque chose que vous détestez, alors ?, s’étonne la présidente du tribunal.

Toutes ces photos, ces vidéos, ce sont des viols. »

« Je ne m’en rendais compte que quand je n’étais plus sous speed », répond l’homme.

Une justification qui ne plaît pas à la substitut du procureur :

« Il reconnaît les faits, contrairement à d’autres. Il se cache néanmoins derrière son petit doigt, avec sa consommation de drogues. Il doit prendre conscience qu’il y a des crimes innommables qui sont commis sur des enfants. »

« C’est un cocktail explosif de solitude, de chômage, de drogues et d’alcool qui ont conduit mon client à ce genre d’extrémités, souligne l’avocat de la défense. Je ne crois pas qu’il se cache derrière son petit doigt. Il a pris conscience, il s’investit dans les soins. Je peux constater de son évolution depuis son interpellation, les 10 mois de contrôles judiciaires se sont bien passés. »

Le prévenu écope d’une peine de 20 mois de prison (contre 18 proposés par le parquet), dont 10 mois de sursis probatoire.

Il devra suivre des soins contre ses addictions.

Il lui est également interdit d’effectuer le moindre travail en contact avec des mineurs.

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