Moissac | Gilles Lejeune condamné il y a 4 mois est toujours en liberté

oui

Pédocriminel En liberté

“C’était ma main, ce n’était pas moi”
Gilles Lejeune dans sa structure "Bulle de Bébés"
Mardi 18 mai, un ex-éducateur sportif est jugé à Montauban (Tarn-et-Garonne) pour agressions sexuelles sur onze jeune filles de moins de 15 ans, entre 2012 et 2018. L’homme est aussi poursuivi pour détention d’images pédopornographiques

Actualisation du 27 Octobre 2021:

Condamné il y a près de quatre mois pour onze agressions sexuelles sur des fillettes de 5 à 12 ans commises dans plusieurs clubs de sports du Tarn-et-Garonne, l’ex-éducateur sportif de Montesquieu n’a toujours pas été placé sous bracelet électronique.

À bout, les familles des parties civiles ne comprennent pas pourquoi la justice est si lente.

Une décision judiciaire qui pourrait bien attendre encore d’être appliquée au début de l’année prochaine, le pédophile de 57 ans n’ayant toujours pas été reçu par un juge d’application des peines de la Haute-Garonne.

Sylvie, la mère de l’une des onze victimes de Gilles Lejeune, tempête:

“On se moque de nous !”

Cet éducateur sportif de Montesquieu a été condamné en juillet dernier pour une série d’agressions sexuelles commises entre 2012 et 2018 dans plusieurs communes du Tarn-et-Garonne, et la détention de 1 500 images pédopornographiques sur le disque dur de son ordinateur.

Depuis près de quatre mois que le jugement est tombé, les familles qui avaient déjà du mal “à digérer” le délibéré du tribunal – six mois ferme et 2 ans de sursis contre trois ans requis en mai lors du procès -, n’ont pas encaissé de croiser l’agresseur sexuel de leur enfant circuler librement.

Sylvie témoigne:

“On est tombés des nues, nous étions tous persuadés que depuis sa condamnation déjà très décevante, il avait été placé sous bracelet électronique. On pensait que sa peine serait appliquée”.

Cette rencontre inopportune avec le pédophile a été particulièrement traumatisante pour l’une des familles.

Elle déclare encore:

“C’est le frère aîné de l’une des victimes, qui s’est retrouvé nez à nez” face à “Gilou”, le surnom que Gilles Lejeune qui en avait même fait un slogan sur sa camionnette d’animateur sportif baptisée “Gilou gym”. “Il a tellement été saisi de le voir libre qu’il a voulu en venir aux mains avec lui, heureusement qu’il a joint ses parents qui ont réussi à le raisonner à temps”

La mère de famille n’a pas non plus avalé la requête de l’ex prof de gym réclamant un échelonnement sur un an des indemnités qu’il doit régler aux parties civiles.

Elle rajoute

“Il se fout de nous !”

Un point de vue partagé par leur avocate.

Me Tempels-Ruiz rappelant la modestie des préjudices dont l’ex prof de gym doit s’acquitter, regrette:

“Sa proposition d’indemnisation sur 12 mois transmis par son avocat, est irréaliste”

L’avocate rappelant que Gilles Lejeune qui avait consigné une “somme ridicule” (10 000 €) durant les trois ans de son contrôle judiciaire aurait pu faire un crédit pour en finir, garantit:

“Tout confondu, frais d’avocats inclus, pour les onze familles cela représente 36 000 euros”,

Sous bracelet électronique probablement en janvier

De son côté, Me Jean-Louis Pujol interrogé sur ses griefs contre son client, s’étonne.

L’ancien bâtonnier confirmant avoir bien transmis à sa consœur un échéancier sur 12 mois avec un RIB Carpa, s’agace;

“Je pensais que la première préoccupation des parties civiles, c’était la reconnaissance de culpabilité”

L’avocat de la défense assure:

“Il n’a pas de réserve pour régler la somme d’un coup, et mon client désormais technicien en logistique en Haute-Garonne, ne perçoit que 1 700 € par mois”

Également questionné sur le fait que son client n’ait toujours pas exécuté sa peine, Me Pujol indique:

“Son premier entretien devant le juge d’application des peines (JAP) aura lieu le 12 novembre après quoi il sera probablement mis en exécution pour janvier son placement sous surveillance électronique”.

Une réponse pas au goût de Sylvie:

“Faute de moyen et de personnel judiciaire, il continue à vivre normalement, il fait ce qu’il veut… Nous, nous sommes marqués à vie. On a touché à mon bébé, à ma petite-fille, c’est indélébile”.

 

“La France, le pays préféré des violeurs”

Cette affaire a fait écho à la danseuse Andréa Bescond dont le film autobiographique “Les Chatouilles” (2018) dénonce sa vie d’enfant violé par un ami de la famille à Moissac.

L’actrice ne mâche pas ses mots dans un post publié sur Facebook lors de l’annonce du délibéré.

“La loi Billon contre les violences sexuelles sur mineur est de la merde et sera toujours de la merde. Même si elle a été votée en 2021 après la révolte de #metooinceste. L’État français n’a pas la volonté de protéger nos enfants, ce ne sont que des effets d’annonce. L’homme en question a agressé sexuellement onze petites filles et détenait plus de 1500 vidéos pédopornographiques. Il ira en prison six mois, avant de recommencer. Et toujours pas de prévention à long terme à l’école maternelle, primaire ou collège, à part quelques associations de temps en temps (merci à elles…) La France, le pays préféré des violeurs.”

Actualisation du 19 Mai 2021:

Trois ans de prison ferme ont été requis à l’encontre du prof de gym jugé ce mardi 19 mai devant le tribunal correctionnel de Montauban pour agressions sexuelles sur mineur et pour détention d’images pédopornographiques.

Pendant six ans, de 2012 à 2018, cet éducateur sportif, très apprécié de tous, est accusé d’avoir eu des gestes déplacés sur ses élèves, des petites filles de 5 à 12 ans victimes d’attouchements pendant les exercices de gym, à Montesquieu et sur d’autres communes du Tarn-et-Garonne.

Onze jeunes filles ont porté plainte. 1500 images pédopornographiques ont été saisies sur le disque dur de cet ex-éducateur sportif, qui après avoir nié, a reconnu à l’audience son penchant pédophile, même s’il minimise encore la portée de ses gestes en cours.

Des enfants traumatisés

Face aux familles et à certaines jeunes filles, réunies quatre ans après les faits dans la salle d’audience du tribunal de Montauban, Gilles L, 57 ans, parle encore de ces caresses appuyées sur ses élèves pendant les exercices de gym, comme de simples « chatouilles », de « geste professionnel », ou même « paternel » .

Le président du tribunal lui fait remarquer:

 “Ces gestes “rassurants” visaient exclusivement les jeunes filles, jamais les garçons”

Pourtant, ses élèves racontent ces caresses insistantes qui s’attardent sur le ventre, la poitrine, les fesses pendant les exercices de gym.

Parmi les victimes, Maud. Elle a aujourd’hui 19 ans.

Quatre ans après les faits, elle reste traumatisée par les gestes déplacés de son entraîneur:

«  Pendant les parades, ou quand il devait me monter à la barre supérieure, au lieu de me prendre au niveau des cuisses, il me prenait au niveau de l’aine. Même si je n’avais pas besoin d’aide, il venait m’aider pour me toucher la poitrine ou les fesses. »

À l’époque, Maud a essayé d’en parler à l’autre éducatrice sportive de gym, mais on ne l’a pas cru:

« Elle m’a dit que c’était normal, que c’était des gestes professionnels.»

Quatre ans après, Maud reste traumatisée :

 « Aujourd’hui, j’ai énormément de mal avec les personnes qui m’entourent, la relation humaine est très compliquée. Il a violé mon intimité, c’est très difficile.”

Maud, qui consulte depuis peu un psychologue, espère que son agresseur sera « reconnu coupable, et qu’il prenne, si possible, de la prison ferme pour qu’il puisse comprendre le mal qu’il a pu nous faire ».

La jeune femme qui a bien du mal à écouter les justifications de son ancien professeur pendant l’audience rajoute:

« On ne m’a pas cru quand j’ai dénoncé les faits, j’espère qu’aujourd’hui les gens comprennent que c’est quand même grave et qu’il faut en parler, il faut être écouté. »

On ne les croyait pas

Maitre Alexandra Tempels Ruis, l’avocate des familles des 11 jeunes filles victimes de leur éducateur sportif explique:

«Il a fallu trois ans de combat et l’acharnement des familles pour que la justice reconnaisse enfin la gravité des faits»

« Il a fallu tenir la main de la justice pas à pas pour en arriver à un dossier qui présente l’accusé comme le véritable prédateur sexuel qu’il est, et non pas comme le brave type, le professeur de gymnastique bien avec tout le monde. Personne n’a envie de l’embêter. Quand on tripote des enfants, après tout, on ne les a pas violés. On a pas envie de croire non plus, parce que beaucoup de parents se disent, moi aussi j’aurais fait confiance à cette personne, je n’ai pas envie de croire que je me serais trompé.»

Maitre Tempels-Ruis donne un conseil à tous les parents qui seraient confrontés à ces faits :

« Méfiez vous de tout le monde, et surtout croyez les enfants, cessez de croire que ce qu’ils subissent n’est pas grave. »

Gilou, le prof modèle

Sylvie voit encore aujourd’hui sa fille faire des cauchemars.

Dès 2018, en parlant avec d’autres parents d’élèves de ce professeur de gym, elle réalise qu’il mène les mêmes agissements sur d’autres enfants depuis des années.

Mais Gilou, comme on surnomme ce prof de gym, est apprécié de tous.

Arrivé de Dieppe, il s’installe dans le Tarn-et- et Garonne en 2013.

Avant de prendre le poste d’éducateur sportif à Montesquieu, il a déjà travaillé dans plusieurs clubs dans la région de Moissac, à Castelsarrasin, à Laville-Dieu-du-Temple.

Dès 2013, ces gestes déplacés étaient dénoncés à Valence d’Agen, la mairie avait mis fin à son contrat.

Il aura fallu attendre février 2018 à Montesquieu pour qu’une petite fille de huit ans confie à ses parents que son professeur lui a prodigué des caresses pour que la justice commence à prendre l’affaire au sérieux.

Avant 2018, une première plainte avait été classée sans suite, « faute d’éléments suffisants ».

Les parents des enfants victimes vont eux même prendre les choses en main, alerter les médias, pour que la justice reconnaisse l’étendue des victimes de Gilles L.

La justice prend enfin en compte la gravité des faits

A l’issue de ce procès symbole des violences sexuelles dans le sport, Sylvie, la mère d’une des 11 jeunes filles victimes, se dit soulagée que la justice les ait enfin entendues :

« Cette peine requise de trois ans de prison ferme, cela veut dire qu’on avait raison d’aller jusqu’au bout, pour nos enfants. Le fait qu’on dise qu’il doit être radié à vie du domaine du sport dans toute la France pour tous les enfants, c’était important pour nous. Nos filles ont dit vrai ! On reconnait la culpabilité de leur agresseur. Il va falloir maintenant continuer à les accompagner nos filles, longtemps, mais on sera là, avec elles ».

Sylvie a vu pendant l’audience le  profil du parfait pédophile, elle se remémore:

« C’était ma main, ce n’était pas moi. Ce sont des choses qui sont difficiles à entendre, mais on s’y attendait ».

Placé devant les faits, ces centaines de photos pédopornographiques « d’une violence et d’une cruauté inouïes » dénonce la procureure, Gilles L. conçoit du bout des lèvres qu’il a pris conscience de la gravité des faits, mais qu’il ne voit toujours pas de liens directs avec les gestes de proximité avec ses jeunes élèves pendant les cours de gym.

Même s’il a de lui-même consulté une psychologue, alors que son contrôle judiciaire ne l’y obligeait pas, a-t-il vraiment pris conscience de la gravité des faits ?

La procureure qui réclame une peine de trois ans de prison ferme lui fait remarquer:

« Vous parlez toujours de chatouilles, non, il s’agit d’abus sexuels »

Le jugement est mis en délibéré au 6 juillet prochain.

Actualisation du 18 Mai 2021:

Mardi 18 mai, un ex-éducateur sportif est jugé à Montauban (Tarn-et-Garonne) pour agressions sexuelles sur onze jeune filles de moins de 15 ans, entre 2012 et 2018.

Parmi-elles, Maud.

Quatre ans après les faits, la jeune femme reste traumatisée par les gestes déplacés de son entraîneur.

À l’âge de 13 ans, cette passionnée de gymnastique a subi des gestes déplacés de la part d’un de ses entraîneurs à Montauban (Tarn-et-Garonne).

Elle se considère comme victime d’un prédateur sexuel et a décidé en 2019 de porter plainte pour agression sexuelle.

Maud n’est pas la seule à avoir souffert de ces agissements.

De 2016 à 2018, cet éducateur sportif donnait aussi des cours de gym dans cette salle des fêtes de Montesquieu (Tarn-et-Garonne) à de petites filles âgées de 5 à 12 ans.

Au total, onze jeunes filles ont porté plainte.

Au total, 1500 images pédopornographiques ont été saisies sur le disque dur de cet ex-éducateur sportif.

Après avoir un temps nié, aujourd’hui l’homme reconnaît son penchant pédophile.

À la veille du procès, leurs mamans attendent beaucoup de la justice.

Maud, elle espère qu’il ne sera plus en mesure de tels agissements.

France 3 Occitanie a interrogé Maud.

France 3 Occitanie : Comment se passaient les entraînements avec ce monsieur ?

Maud : C’était un entraînement normal mais au fur et à mesure je me suis rendu compte qu’il avait deux comportements différents entre ma copine et moi et le reste de l’équipe. Lorsque nous montions à la barre, ma copine et moi, au lieu de nous prendre par les cuisses, notre entraîneur nous prenait par l’aine. C’était tout le temps comme cela. Il nous attirait avec des Kinder Bueno.

France 3 Occitanie :  C’est-à-dire ?

Maud : Il nous disait : “faites 10 tractions enroulées et si vous y arrivez, vous aurez un Kinder Bueno”. En sachant que pas grand monde y arrivait. Lorsque les autres n’y arrivaient pas, il leur disaient “vous descendez et vous regarder les autres passer”. Tandis que moi, lorsque je passais, il venait m’aider, me touchait la poitrine, les fesses…

France 3 Occitanie : À quel moment t’es tu rendu compte qu’il y a avait un problème ?

Maud : Tout cela me mettait très mal à l’aise mais je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite. Il a fallu attendre le milieu de l’année pour que je comprenne qu’il y avait une différence entre les autres filles et moi. Le mercredi, il m’entrainait, mais le mardi et le jeudi, c’était une femme. C’est là que j’ai vu la différence.

France 3 Occitanie :  Tu en as parlé ?

Maud : J’en ai parlé à cette entraîneuse qui m’a dit que c’était normal. Que c’était pour nous préparer. J’avais treize ans et j’étais entre le « c’est normal » et le « ce n’est pas normal ». Je voyais que cela n’allait pas, mais cette femme d’une cinquantaine d’années me disait qu’il n’y avait pas de problème. Donc, au final, je me suis rangée à son avis.

France 3 Occitanie :  Comment est le regard des autres ?

Maud : C’est compliqué. Au départ, j’ai beaucoup souffert du regard des autres. Lorsque cette histoire est sortie en décembre 2019, ma cousine était là lorsque j’ai avoué à ma mère. Et le soir, j’ai eu besoin d’en parler. Je n’avais jamais rien dit. Le soir, j’ai écrit un message et je l’ai envoyé à ma cousine. De là, elle m’a répondu « n’abuse pas, tu ne t’es pas faite violer. Tu as fait ta première fois avec ton copain, cela ne t’a donc pas marqué plus que ça”. Donc cela a été difficile. Désormais, c’est soit vous me croyez, soit vous ne me croyez pas. Ce n’est pas grave. Cela ne changera pas ma vie dans tous les cas.

France 3 Occitanie :  Quelles conséquences cela a eu sur ta vie ?

Maud : Cela a eu énormément de répercussions sur ma vie. Désormais, j’ai peur des humains. Dès qu’il y a du monde, je ne me sens pas bien. Quelqu’un que je ne vais pas connaître qui va venir me parler, je vais m’enfuir en courant. Une simple tape sur l’épaule, cela me met très mal à l’aise. Actuellement, j’ai un copain et avec lui aussi, c’est très compliqué. Il y a des matins où il va pouvoir venir me faire un câlin, sans problèmes. Mais le lendemain matin, il ne va pas pouvoir me toucher du reste de la journée.

France 3 Occitanie : Pour toi est-ce un viol ou une agression sexuelle ?

Maud : Pour moi, c’est un viol. Il y a eu viol de mon intimité. Là, il n’y a pas eu consentement. Je ne lui ai pas demandé de me toucher l’aine, les fesses.

France 3 Occitanie :  Qu’attends-tu de ce procès ?

Maud : J’aimerais vraiment qu’il soit désigné coupable de ce qu’il a fait, car pour le moment, il est dehors. Il vit sa vie. Il travaille. Il peut aller voir sa famille. Moi, je souhaiterais qu’il ait de la prison ferme, car s’il ne prend que du sursis, il pourra continuer à approcher des jeunes filles. Je veux qu’il aille en prison pour qu’il comprenne ce qu’il a pu nous faire vivre.

 

Actualisation du 17 Mai 2021:

Un professeur de gym du Tarn-et-Garonne sera jugé ce mardi après-midi pour agression sexuelle sur onze fillettes mineures entre 2013 et 2018.

L’homme est aussi poursuivi pour détention d’images pédopornographiques.

Les enquêteurs avaient retrouvé 1500 photos à son domicile.

Une affaire qui a pris de l’ampleur grâce à l’appel à témoin lancée sur TOTEM par les familles des victimes présumées.

LES FAMILLES ET LES JEUNES FILLES RÉCLAMENT JUSTICE

De nombreux signalements sont remontés jusqu’au juge d’instruction.

Les attouchements se seraient produits pendant les cours de gym dans des écoles ou durant des activités périscolaires à Montauban, Valence-d’Agen, Cazes-Mondenard, Castelsarrasin, Moissac, La-Ville-Dieu-du-Temple et Montesquieu.

Magaly est la mère d’une des fillettes.

Elle attend un procès juste et une sanction à la hauteur de ce qu’ont enduré les enfants.

Lien audio

Sylvie est la mère d’une des victimes présumées.

Elle tout comme sa fille appréhendent ce procès.

Lien audio

Joint par TOTEM, Me Jean-Louis Pujol, l’avocat du professeur, précise que son client n’a jamais été poursuivi jusqu’ici pour ce genre d’affaires et qu’il commence à reconnaître son “caractère pédophilique”.

Selon l’avocat, le professeur reconnaît des gestes déplacés mais conteste pour certains cas les faits d’agressions sexuelles.

L’audience débute à 14h au tribunal correctionnel de Montauban.

Actualisation du 12 Juillet 2020:

Un prof de gym soupçonné de pédophilie : l’appel à témoins des familles de victimes

Gilles Lejeune dans sa structure “Bulle de Bébés”

En décembre dernier, dans ces mêmes colonnes, deux mamans lançaient l’alerte. Sylvie et Magaly témoignaient publiquement après avoir déposé plainte au nom de leurs filles contre Gilles Lejeune, un ancien professeur de gymnastique qui officiait dans plusieurs clubs et associations du Tarn-et-Garonne, et créateur de la structure “Bulle de Bébés” sous le nom d’entreprise “Gilou Gym”. D’après les déclarations de leurs enfants, ce dernier aurait perpétré des attouchements pédophiles sur plusieurs fillettes.

Après cet appel qui a notamment secoué les environs de Moissac, l’instruction s’est accélérée, de nouvelles victimes présumées se sont déclarées.

“Nous avons aujourd’hui onze parties civiles dans ce dossier, dénombre Me Alexandra Tempels-Ruiz, l’avocate des mamans lanceuses d’alerte. Pour toutes ces jeunes filles, le travail d’expertise pédopsychiatrie a conclu que leurs déclarations étaient crédibles.”

Les faits se seraient déroulés entre septembre 2013 et février 2018,

“dans le cadre de cours de gymnastique extrascolaire, dans des salles de sport ou encore au sein d’associations de gymnastique, complètent les mamans. Cet ex-entraîneur de Gym a agi sur le Tarn-et-Garonne, notamment sur Montesquieu, Moissac, Valence-d’Agen, Castelsarrasin, La-Ville-Dieu-du-Temple et Montauban.”

Pendant plusieurs années, les accusations autour de Gilles ne sont pas prises au sérieux. Une plainte a même été classée sans suite, avant que l’affaire ne prenne un autre tournant en février 2018, lors de son placement sous contrôle judiciaire et la perquisition de son domicile où sont retrouvées 1 500 images pédopornographiques.

“C’est à ce moment-là que le déclic a lieu chez certaines des parties civiles. Certains autres ont voulu porter plainte mais ont été rembarrés, déplore Me Tempels-Ruiz. À une époque, dans cette affaire, la justice n’a pas eu envie de bouger. Avec la nomination d’un nouveau magistrat instructeur, tout s’est accéléré. Lors de ses auditions, l’homme a eu une attitude typique du pédophile. Il parlait d’abord de gestes paternels. Puis a semblé reconnaître quelques faits en les minimisant. C’est un discours pédophile classique.”

“Qu’il soit reconnu comme prédateur sexuel”

Aujourd’hui, l’instruction touche à son terme. Ce qui n’empêche pas les mères de famille de lancer un nouvel appel :

“Pour les victimes, familles et témoins qui n’ont pas encore franchi le pas, qui souhaitent échanger et pourquoi pas, venir avec nous au procès, nous avons mis à votre disposition un mail : temoin82@gmail.com”.

Leur avocate espère que le dossier

“pourra être jugé le plus rapidement possible et que cet homme soit reconnu comme prédateur sexuel”.

Gilles est mis en examen pour agressions sexuelles sur plusieurs enfants et détention d’images pédopornographiques.

Source : ladepeche

Actualisation du 5 Juillet 2020:

Un Prof de gym soupçonné d’attouchements : 11 familles désormais partie civile


Les témoignages s’accumulent à l’encontre d’un professeur de gym mis en examen pour attouchement sur mineurs dans le secteur de Moissac. Désormais 11 familles se portent partie civile dans cette affaire.

Les suites de cette affaire d’attouchements sur mineurs qui a secoué de nombreuses familles entre Montauban et Valence-d’Agen. Le suspect, un professeur de gym qui intervenait dans le temps périscolaire, a été mis en examen.

Les victimes déclarées sont toutes des petites filles âgées de 5 à 12 ans au moment des faits. 1500 photos à caractère pédopornographiques avaient été retrouvées chez lui par les enquêteurs. Depuis la révélation de cette affaire en décembre dernier, de nouveaux témoignages de familles ou de jeunes filles sont venus s’ajouter dans ce dossier.

Contacté par la rédaction, l’avocat du principal suspect n’était pas en mesure de répondre à nos questions.

A ce jour, 11 familles se sont portées partie civile dans ce dossier. C’est le cas de Sylvie dont la fille dit avoir subi des attouchements de la part de professeur.

L’adresse mail créée par les familles pour recueillir les témoignages ou des informations dans ce dossier : temoin82@gmail.com

 

Article du 16 Décembre 2019:

Dans le Tarn-et-Garonne, un professeur de gymnastique est mis en examen depuis 2018 pour agressions sexuelles sur mineurs. 8 petites victimes connues sur une seule commune.

8 petites filles de la commune de Montesquieu, âgées de 5 à 9 ans, auraient subi des attouchements durant ces cours de sport. Alors que nombreux étaient les individus au courant de ses agissements,  des mairies se sont souvent contentées de mettre fin au contrat et se sont tus. Deux plaintes avaient déjà été déposées avant celle de février 2018 mais le parquet de Montauban avait décidé de les classer sans suite “en raison d’éléments insuffisants, notamment de témoignages”.

Selon le site d’investigation Disclose, les agissements de l’éducateur étaient connus depuis 2013 sans que l’alerte n’ait jamais été donnée.

Tout a éclaté un soir de février 2018. Sylvie et Laurent ont trois enfants (deux filles et un garçon). La cadette a 8 ans et pour la première fois, elle exprime son souhait de ne pas se rendre au cours de gymnastique périscolaire de l’école Montesquieu (Tarn-et-Garonne) auquel elle doit participer le lendemain.

C’est alors qu’elle décide de parler à ses parents du professeur de gym, Gilles, et des gestes qu’il lui aurait imposés : les caresses sur tout le corps, sur les fesses et jusque dans le pantalon.

Les parents doutent mais décident d’en parler à deux autres familles du village qui découvrent que leurs enfants sont aussi concernés par ces agissements.

« Il avait une attitude de prédateur sexuel avec un véritable mode opératoire, assure l’avocate de ces familles, Maître Alexandra Tempels-Ruiz. Il arrivait à se retrouver seul avec les enfants et avec un grand naturel à faire passer ses gestes comme des récompenses ».

Au total, 8 petites filles de la commune de Montesquieu, âgées de 5 à 9 ans, auraient subi des attouchements durant ces cours de sport.

La mairie alertée dépose aussitôt plainte à la gendarmerie de la ville voisine de Moissac. L’éducateur est placé en garde à vue le 21 février 2018 puis mis en examen pour agressions sexuelles sur mineurs et détention d’image pédopornographiques.

Une information judiciaire a été ouverte. Gilles a interdiction d’être présent dans le département, excepté le week-end pour voir sa femme et son fils.

L’affaire vient d’être révélée par le site d’investigation Disclose qui a travaillé durant plusieurs mois sur la pédophilie et les violences sexuelles dans le milieu du sport

Une affaire révélée en décembre 2019 mais selon les journalistes en charge de cette enquête, l’histoire ne s’est pas arrêtée là :

« D’autres victimes présumées avaient pourtant donné l’alerte quelques années auparavant ».

Arrivé dans le Tarn-et-Garonne en juillet 2013, en provenant de Dieppe, Gilles a travaillé dans plusieurs clubs sportifs, associations, situés dans des communes aux alentours de Moissac : Laville-Dieu-du-Temple, Castelsarrasin, Montesquieu.

Dès 2013, l’éducateur s’occupe d’activités sportives en milieu scolaire à Valence d’Agen. Porteur de lunettes, de petite taille, à la voix douce, il est décrit comme un individu très calme, sympathique.

Mais des remarques remontent pourtant très rapidement sur son attitude et ses gestes “déplacés” vis-à-vis de jeunes élèves participant à ses cours. Selon la mairie, il a été mis fin à ses interventions à Valence d’Agen.

Deux ans plus tard, Gilles reparait à 30 kilomètres de là sur la commune de Cazes-Mondenard pour des cours de gym à des personnes âgées mais également à un petit groupe d’enfant.

« Il travaillait pour une association locale et il y a eu des rumeurs de gestes “inappropriés”. Il a été écarté à la demande des familles ».

A ma connaissance, il n’y a pas eu de victimes sur la commune certifie le maire de ce village de 1 000 habitants, Jean-Michel Guilloteau.

Pourtant, selon le témoignage de Chrystelle C., ancienne présidente d’une association sportive de Moissac, qui employait Gilles, une mère de famille de Cazes-Mondenard est venue lui avouer, en 2018 au moment de la révélation de l’affaire, que sa fille aurait été touchée par l’éducateur à cette époque.

« Plusieurs personnes savaient mais pourquoi ne pas avoir déposé plainte ? » se désole-t-elle.

« S’il y avait eu une alerte, il n’aurait pas eu ses diplômes d’Etat comme son Certificat de Qualification Professionnelle Animateur de Loisir Sportif (CQP ALS) mais surtout son Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, qui nécessite un casier judiciaire vierge ».

Un BPJ-EPS obtenu en 2016, selon Chrystelle C., soit quatre ans après les premiers faits dénoncés de l’éducateur, un an avant ceux de Montesquieu.

« Beaucoup de gens savaient notamment au niveau des mairies mais ils se sont souvent contenté de mettre fin au contrat et se sont tus », dénonce Alexandra Tempels-Ruiz.

Un certain nombre de dirigeants de clubs, d’associations, se sont voilés la face. C’était plus simple mais s’ils avaient prévenu dès le départ, il ne se serait rien passé.

Deux plaintes avaient déjà été déposées avant celle de février 2018 mais le parquet de Montauban avait décidé de les classer sans suite “en raison d’éléments insuffisants, notamment de témoignages”.

Une situation d’autant plus difficile à accepter pour les familles des victimes qu’une expertise psychiatrique a établi que le risque de récidive de la part du professeur de gymnastique était “faible”, malgré la connaissance de faits datant d’au moins 2013 et la possession de 1500 images à caractère pédopornographique sur son ordinateur.

Ces parents se battent au quotidien pour se faire entendre et avancer ce dossier. Pour Maître Tempels-Ruiz ses « clients ont découvert la lourdeur et la complexité du système judiciaire et ont été aussi désinformés. Ils n’ont pas reçu d’avis à victime de l’ancienne magistrate en charge de l’instruction afin de leur indiquer qu’ils pouvaient se porter partie civile ».

Contacté, l’avocat de Gilles, Maître Jean-Louis Pujol, assure que son client “conteste les faits et leur qualification” et rappelle la présomption d’innocence dont bénéficie à ce jour l’éducateur sportif.

 

Source : france3-regions.francetvinfo.fr

Source(s):