Verdun | 18 mois ferme pour le “prédateur sexuel”
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 20/10/2018
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Accusé d’agressions sexuelles sur de jeunes adolescentes il y a onze ans, le quinquagénaire a clamé son innocence ce mercredi, devant le tribunal de Verdun. Il n’a cependant pas pu nier l’évidence sur ses discussions sexuelles sur internet.
Il y a onze ans, Elise* poussait la porte du commissariat de police pour déposer plainte pour agression sexuelle.
L’adolescente de 12 ans décrivait alors aux enquêteurs, comment le père d’une de ses amies, Pascal, 44 ans, chez qui elle était allée passer le week-end, lui avait caressé les cuisses, avant de « lui faire un bisou » et d’exiger d’elle la même chose en retour.
Ce mercredi, Elise se tenait droite dans ses bottes face à son agresseur, aujourd’hui âgé de 55 ans. Elle a réitéré devant les juges son témoignage, ayant du mal à retenir, par moments, ses larmes. Alors que le prévenu, lui, niait tout acte ambigu envers la jeune fille.
Onze années d’instruction, c’est très long. On comprend, au fil du procès, qu’au départ, Pascal était suspecté d’agressions sexuelles sur certains de ses enfants, dont il a perdu la garde pendant deux ans à l’époque des faits, avant de bénéficier d’un non-lieu. « Sur les dix infractions qu’on reprochait à mon client il n’en reste plus que trois », souligne son avocat Me Leininger.
Une agression sexuelle sur Elise, une autre sur la petite voisine de Pascal, que celui-ci nie également. Pourtant, des témoignages, dont celui de son fils et de son épouse de l’époque, attestent de gestes à caractère sexuel.
« Elle en connaissait plus que les adultes »
Enfin, Pascal est accusé d’avoir fait des propositions sexuelles à une ado de 12 ans sur internet. Le quinquagénaire explique s’être inscrit à l’époque sur un site où il s’est fait passer pour un jeune de 17 ans. Il a alors rencontré Coralie*.
« Mais ce n’était que du virtuel. On parlait sexe et elle en connaissait plus que les adultes. Ça a duré quatre mois. » Les échanges sont crus. À tel point que le procureur Guillaume Dupont n’ose pas les répéter à l’audience. « Je ne serais jamais allé plus loin », assure le quinquagénaire. Pourtant, il propose à Coralie, qui habite Nevers, à plusieurs reprises de l’accueillir à Verdun.
« C’était un jeu, je ne l’aurais jamais rencontrée ». L’homme a déjà été condamné pour détention et diffusion d’images pédopornographiques en 2008. « Un prédateur sexuel », estime Me Schindler, l’avocat d’Elise mais aussi le procureur Dupont, qui requiert 18 mois de prison ferme.
Et qui le confie clairement : « L’expert psychiatre a un doute sur la récidive du prévenu. Je dois dire que moi aussi. »
Pour la défense Me Leininger a comparé internet à une « poubelle à ciel ouvert » et a insisté sur le fait que deux des victimes ne s’étaient pas présentées au procès.
« L’une d’elle a même ajouté qu’elle ne se constituait pas partie civile puisqu’elle n’avait pas subi de préjudice. »
Le tribunal a rendu son jugement rapidement :
Pascal Gusching a été condamné à 18 mois de prison ferme assortis d’un suivi sociojudiciaire durant 5 ans. Il devra suivre des soins et dédommager Elise* à hauteur de 2.500 €. Son nom sera également inscrit au fichier automatisé des auteurs d’infractions sexuelles.
*Les prénoms ont été modifiés
Source : estrepublicain.fr
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